Et encore une autre compilation de bouts de vidéo, cette fois pris dans les canaux…
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Castro – Puerto Montt: dernières étapes en Patagonie
Voici plus d’un mois que nous sommes partis de Punta Arenas, et deux mois que nous sommes arrivés en Terre de Feu à Puerto Williams… Puerto Montt marquera la fin de notre navigation dans les canaux de Patagonie: magnifique aboutissement d’une première étape de ce voyage
15 Avril 2014- Journée de repos à Castro, sur l’île de Chiloe. Et première douche depuis 10 jours… Parillada et saumon au menu des repas: ça nous change un peu des pâte et du riz de ces derniers jours! Beau soleil toute la journée, sauf évidemment au moment de rentrer au bateau: pluie qu’on aurait pu qualifier de vivifiante s’il n’était plus de 22h, que la marée était basse et donc qu’il a fallu porter l’annexe (et son moteur) dans une espèce de vase détrempée et finir dégoulinants en arrivant à bord… La voile, ça vous forge un caractère!
16 Avril 2014– Nous quittons Castro sous un ciel nuageux et une température nettement plus polaire que la journée d’hier. Les lagénorhynques en combinaison noire et blanche nous accompagnent, plongeant sous le bateau ou accélérant pour sauter à la proue.
La météo nous avait prévenus: ça allait secouer! Eh bien, ça a secoué… Encore une fois plus de 30 nds dans le nez, et bien sûr encore de la mer dure… Et bien sûr, il fait froid… Vous n’en n’avez pas marre, vous, qu’on vous rabâche toujours la même histoire?
Pour pimenter un peu, les instruments ont décidé qu’eux aussi qu’ils en avaient marre: plus rien… Diagnostic rapide: le fusible d’alimentation des répétiteurs a grillé. C’est bien le seul à avoir eu chaud! Pas grave, comme on est organisé, on a des fusibles de rechange. On ne nous la fait pas, à nous. Et hop, fusible changé! Et hop, fusible re-grillé… Plus grave que prévu, cette fois. Ah, puis tiens, aussi la tablette avec les cartes Navionics… Ah ben ça alors! Aurait-on manqué de respect à Neptune, à l’insu de notre plein gré?
On finit la navigation avec le GPS de rechange sur le PC de rechange et avec le sondeur de rechange, mais toujours le même équipage. Et on arrive à la Caleta Mechuque vers 19h, avant la nuit. Ce soir, le ti-punch sera vraiment mérité!
Nuit assez tranquille malgré le passage de grains qui font tourner le bateau sur son ancre. Et le matin, au moment de partir, l’ancre refuse de remonter… Rien à faire: blocage costaud.
DD, n’écoutant que son courage, s’équipe et plonge: la chaîne s’est enroulée autour d’un bloc abandonné qui a servi d’ancrage à des corps-morts! Elle est vite dégagée et on quitte enfin la Caleta Mechuque, sous l’oeil attentif d’un lion de mer.
Et cette fois, promis! Je ne vous raconterai pas encore une fois qu’on a pris 3 ris dans la grand-voile et seulement mis ½ trinquette, ni qu’il y avait des grains et du vent, dans le nez bien sur, ni qu’il y avait de la mer. Ni qu’on n’avait pas chaud: ça va de soi.
Je vous dirai juste qu’on est tout de même arrivé à Puerto Quemchi, où pour la première fois nous avons pu nous amarrer à une bouée: quel bonheur! Pas de *»&@*$ d’ancre à mouiller, ou de ligne à tirer à terre…
A Quemchi, bien sûr, on va à l’Armada donner nos intentions de navigation pour les prochains jours, comme d’hab. Sauf que là, le marin de garde nous demande « Mais qu ‘est-ce que vous venez faire ici? Il n’y a rien… Rien à a voir, rien à a faire… C’est un trou! ». Ah bon? C’est quand même le pays de Francisco Coloane, non? Oui, mais il n’est plus là… Et il nous indique tout de même un restaurant. « El Chejo ». Ça ne paie pas de mine, mais c’est le seul restau ouvert du coin. Et alors là, l’enchantement: excellentes empanadas de marisco, saumon à la plancha exquis, vin chilien largement plus qu’honorable. Mais tout ça n’est rien sans l’accueil de Don Chejo lui-même en personne, qui passe pratiquement toute la soirée avec nous, nous faisant visiter la cuisine, nous vantant la qualité de vie sur Chiloe, …
18 Avril: il faut y aller! Aujourd’hui, nous traversons le Golfe d’Ancud vers l’Est pour rejoindre la côte continentale, vers l’île de Llancahué où se trouvent des sources d’eau chaude. Une quarantaine de milles. Le temps est plus clément: on voit du ciel bleu et le soleil fait des tentatives méritantes pour se montrer.
Du coup, la terrasse de Kousk Eol est de nouveau investie, avec ses flâneurs, ses artistes…
Et nous arrivons au fond de la Caleta Andrade en fin d’après-midi, sous un beau ciel bleu. La caleta est encombrée d’élevages de cholgas et autres huîtres, avec toujours des otaries affalées sur les bouées d’ancrage de ces élevages. Quand je pense qu’on nous racontait, enfants, qu’il fallait être un sacré bon dresseur pour arriver à faire monter une otarie sur un ballon! Alors qu’elles font bien plus dur en cachette et toutes seules…
Ce matin, c’est un martin-pêcheur qui vient vérifier si le gréement est en état, pendant qu’une épave de bus nous refait le coup de « Into the wild »… On se demande comment elle est arrivée jusqu’ici!
Et il ne faut pas traîner! Une rude journée nous attend: au moins 2 milles avant de mouiller devant la Caleta Los Baños, où on nous promet une piscine d’eau chaude naturelle, avec le volcan Hornopiren juste en face…
Promesse tenue: l’eau était bien chaude!
Et pour notre dernier mouillage avant Puerto Montt, ce sera la Caleta Zapatero, refuge de pêcheurs dont certains habitent des maisons flottantes. Ils nous accueillent à couple de leur ponton flottant.
Et puis il faut y aller: dimanche 20 Avril au matin, nous entamons la dernière étape patagonienne… Remontée vers le Nord et traversée du Seno Reloncavi, sous la pluie (mais on a dit qu’on n’en parlerait plus). Et arrivée à la Marina Oxxean, devant le port de Puerto Montt en fin d’après-midi.
Puerto Montt
Petit pincement au cœur: la Patagonie est maintenant derrière nous… Deux mois passés dans ses paysages extraordinaires, qui avaient largement capté notre imagination bien avant de partir, et dont la réalité est encore plus magique. Puerto Montt marque la fin de la première grosse étape du périple de Kousk Eol, la partie Atlantique et Grand Sud.
Les problèmes de quille et les interrogations sur la suite du voyage alors que nous ne voyions pas la fin des réparations ne sont plus qu’un souvenir qui nous a finalement permis de riches rencontres et que nous évoquons maintenant en souriant. Impossible d’oublier le support que nous avons eu du chantier Wauquiez (merci encore Wim!) pour assurer que la réparation soit faite dans les règles. Ni le travail de pro de Fikky: « Pas mal! », avec Diego et Horacio, dans la bonne humeur.
La persévérance a payé: nous avons finalement pu aller jusqu’au bout de notre projet, peut-être en traînant un peu moins que prévu, mais il fallait tenir compte de la saison. Rien pourtant n’était sûr en quittant Piriapolis il y a presque trois mois: nous rêvions toujours du Cap Horn, mais avec un peu de fatalisme. Et finalement, c’est un parcours très riche qui nous attendait…
Gros challenge pour les prochaines étapes: elles ont intérêt à être à la hauteur!
C’est aussi à Puerto Montt que nous rejoignent MarieJo et Cathy: petite pause de deux semaines pour se retrouver et faire une autre forme de tourisme ensembles.
C’est ici aussi que Sarah nous quitte, sans avoir réussi à nous faire aimer les navets et les concombres, mais en vraie experte de toutes les manœuvres à bord!
Ile de Chiloe: Castro
Juste quelques images de la ville de Castro, capitale de Chiloe…
Chiloe est connue pour ses églises en bois (environ 300 construites entre le 17e et le 18e, dont seize sont inscrites au patrimoine mondial de l’humanité, dont celle de Castro), son temps maussade (pire que la Bretagne!) et le fameux curanto (du très lourd: mélange de viandes, fruits de mer et poissons, avec des patates bien sûr).
A propos des patates… Les Chiliens soutiennent que 80% des patates du monde viennent de Chiloe (après quelques pisco sour, les statistiques s’envolent): il y en aurait une centaine de variétés!
Castro mériterait d’être aussi connu son très réputé port de plaisance, où de magnifiques yachts viennent mouiller (enfin: surtout un…). On remarquera que même Pochon a une succursale ici (je suppose que « El Pochon » c’est « Pochon Électronique », non?).
On me suggère que « El Pochon » serait plutôt « Le Pochtron ». Je ne peux y croire…