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Le Lagénorhynque de Peale

Chose promise, chose due… Lors de la parution de l’excellent article (en toute modestie) sur l’albatros, les auteurs-navigateurs de Kousk Eol, toujours dans leur quête insatiable d’exotérisme et d’élévation intellectuelle des foules¹, avaient promis une somme sur le lagénorhynque de Peale. Tout arrive pour qui sait attendre.

Le lagénorhynque de Peale fait partie du sous-ordre des odontocètes comme les autres dauphins parmi les cétacés, ainsi que chacun sait, au contraire de la baleine qui elle fait partie des mysticètes. Il y a probablement aussi des baleines qui font dans le mysticisme, mais ça n’a rien à voir.

Le lagénorhynque de Peale a une particularité propre qu’il ne partage pas avec les autres dauphins: lorsque vous épelez mal son nom, le correcteur aurtografic vous propose: blennorragique, voire ornithorynque. Kousk Eol étant un bateau bien tenu, n’espérez pas un article sur la blennorragie. Ni d’ailleurs sur l’ornithorynque, invention improbable des biologistes tasmaniens qui de notoriété publique sont très portés sur le ti-punch.

Le lagénorhynque de Peale, donc, est un dauphin. Mais un dauphin du Sud, d’où son nom compliqué. Il est joueur comme ses cousins, et très prétentieux: il se met régulièrement à la proue du bateau juste pour montrer qu’il peut aller plus vite tout en faisant le pitre.

Il est aussi un peu snob: quelle que soit l’heure de la journée, il est toujours en smoking impeccable, noir dessus et blanc dessous (en gros). Ah: on me signale qu’en fait c’est peut-être une combinaison de plongée… Certainement un truc de Darwin pour lui permettre de nager au milieu des growlers, voire incognito parmi les orques qui ne sont pas rares dans le coin. Mais là c’est un peu plus dur…

Donc en résumé: le lagénorhynque de Peale est un dauphin qui se la pète comme les autres et qui nage dans des eaux juste un peu plus froides² que la normale. Pas de quoi en faire un plat, finalement.

Quand au lagénorhynque de Face³, son cas ne sera pas traité ici malgré les nombreuses demandes. On veut bien contribuer à l’amélioration de la connaissance, mais faut pas non plus pousser…


Note 1- Les foules, c’est bien connu, ont une soif inextinguible de savoir.

Note 2– Il semblerait qu’un des premiers explorateurs/découvreurs de cette espèce de dauphin se serait exclamé en l’observant: « Mais kiss qu’on se les pile! » faisant référence au froid ambiant. D’où le nom lagénorhynque de Peale, probablement mal retranscrit par le secrétaire de cet explorateur.

Note 3– Dans un élan d’extrême générosité, les auteurs ont décidé de maintenir la gratuité des mauvais jeux de mot sur ce blog.

L’albatros.

Il y a bien longtemps que le dernier article scientifico-culturel a été publié sur le blog de Kousk Eol. Et iune certaine frustration semble mûrir chez certains de nos lecteurs. Au moins chez ceux ayant un ardent désir de s’élever, culturellement parlant. Si vous pensez faire partie de cette catégorie, fuyez ! L’éditorialiste échappé d’asile qui s’occupe de cette rubrique a décidé d’en repasser une couche…

Et de traiter le cas de l’albatros.

Assez rare sur le lac de Serre-Ponçon aussi bien que sur le plateau du Vercors, l’albatros est plutôt commun autour du 50° Sud. C’est un peu le goéland du coin, en moins bruyant.

En plus gros aussi : l’albatros hurleur fait 3m d’envergure. Un aigle royal aurait l’air ridicule à côté : heureusement, on n’a jamais vu d’aigle royal à côté d’un albatros hurleur. Sinon, bonjour les clichés sur l’aigle royal !

L’albatros, c’est bien connu depuis qu’il a été étudié par le grand zoologiste Charles Darw… Baudelaire, plane comme un dieu. Mais pas n’importe quand. Il lui faut du vent et des vagues. Sinon, il flotte comme les autres sur l’eau. Pas plus classieux…

L’albatros est majestueux, certes. Sauf peut-être au moment de prendre son envol : ses ailes sont si grandes qu’elles ne peuvent pas battre sans toucher l’eau. L’albatros est donc obligé de littéralement courir sur l’eau pour prendre son envol. Heureusement pour lui, ce moment légèrement ridicule ne dure pas, et dès qu’il a pu s’élever de 50cm, il commence à planer, le bougre. Et même vachement bien.

Arg-Albatros1

Arg-Albatros2 Arg-Albatros4Arg-Albatros3

Le roi des airs, vous trouvez pas qu’il a l’air un peu con, quand même?

Des albatros, il y en a plusieurs marques : il ne faut pas se tromper sur le produit ! Parmi ceux que nous avons pu observer :

  • D’abord l’albatros à sourcils noirs : une vraie chochotte qui doit passer un certain temps devant son miroir avant de se faire admirer…
  • Puis l’albatros à bec jaune. L’albatros à sourcils noirs a aussi le bec jaune. Mais l’albatros à bec jaune n’a pas de sourcils noirs… d’ailleurs il n’a pas le bec jaune non plus… Vous suivez ?
  • Il y a aussi l’albatros brun : de très très loin, on pourrait le confondre avec une hirondelle. Mais vraiment de très loin. Sauf qu’on ne voit pas beaucoup d’hirondelles par 50° Sud au milieu de l’océan…

Mais le vrai cador, c’est l’albatros hurleur. C’est le plus grand, le plus impressionnant : imaginez un dindon avec des ailes démesurées. En vrai, c’est encore plus mieux. Et nettement moins bruyant que le goéland déjà cité plus haut, malgré ce qualificatif de « hurleur » dont il a été injustement affublé. Ceci étant dit, nous n’avons pu le vérifier, il paraîtrait qu’au nid, avec Madame, il lui arriverait de pousser une gueulante de temps en temps…

A côté de ça, il y a les pétrels. Mais ça n’a rien à voir. Il y a bien un pétrel géant qui pourrait passer pour un albatros par brouillard un peu dense, ou alors après un ti-punch de trop. Mais il n’y a rien à faire : c’est l’albatros qui remporte la palme de l’élégance en vol.

Si cet article n’a pas suffit à vous faire fuir de ce blog, la rédaction proposera une autre somme scientifique, cette fois sur le lagénorhynque de Peale (ou face).

Les baleines

Où l’équipage de Kousk Eol montre sa volonté de continuer son œuvre d’éducation des masses ignorantes…

La rédaction tient à avertir le lecteur (et allez, la lectrice aussi) du contenu hautement scientifique de cet article, et donc de la possible aridité liée à la rigueur nécessaire accompagnant les descriptions et les analyses propres à tout article scientifique qui se respecte, et en conséquence implore le lecteur aussi bien que la lectrice de ne pas se décourager trop vite. La lumière est à ce prix.

Les baleines ont été classées par des biologistes clairvoyants dans la grande famille des mammifères. Donc parmi, entre autre, les vaches : le citadin (La citadine aussi, mais bon ça suffit ! Citadin est utilisé ici comme terme générique. Et si le masculin est utilisé de préférence au féminin, allez vous plaindre à l’Académie, mesdames!), le citadin, disais-je, le moins au fait des choses de la nature a déjà vu, au moins en photo, une vache. Ce qui va donc faciliter la description de la baleine, par comparaisons et analogies évidentes.

La baleine est donc pareille à la vache, avec de subtiles différences : les mamelles sont moins visibles (la baleine est en général très pudique), les cornes ont disparues, et les pattes se sont aplaties pour aider à la natation. Parce qu’il faut bien le dire, la baleine passe généralement son temps dans l’eau. Pour le reste, les différences sont trop infimes pour que l’on y consacre notre précieux temps.

La baleine, comme la vache, vit en troupeau, broute du krill dans l’océan, et passe à l’abattoir pour nourrir les civilisations avancées. La grosse différence entre l’abattoir à baleine et l’abattoir à vache est que l’on est plus sujet au mal de mer sur le premier.

Le mouton, me direz-vous, est lui aussi un mammifère vivant en troupeau et se faisant becter par l’humain développé. Mais le mouton est couvert de poil laineux . Pas la baleine, qui ne craint pas le froid.

La baleine, au contraire de la vache, est très joueuse : n’ayant pas de train à observer, elle s’amuse entre autre à faire des bonds dans l’eau. Pesant quelques tonnes pour un représentant moyen de l’espèce, vous vous douterez facilement que l’effet produit est quelque peu différent du saut que vous pourriez effectuer du bord de votre piscine (c’est plus difficile dans la piscine municipale, où certains individus qu’on appelle maîtres-nageurs, et qu’on reconnaît au fait qu’ils ne sont jamais dans l’eau, vous interdisent généralement ce genre d’exercice).

On observera aussi que la baleine siffle ses congénères en venant à la surface. Mais comme elle a les narines pleines d’eau, ce sifflement se transforme en geyser : on dit que la baleine souffle.

Parmi les différents modèles de baleines disponibles, il en est un qui s’appelle la baleine franche. On se demande bien pourquoi. Il n’y a pas plus sournois que la baleine franche : à peine la voyez vous apparaître à la surface qu’elle replonge, éventuellement en vous éclaboussant de sa queue, pour réapparaître là où vous ne l’attendez pas…

Dans un prochain article, nous apprendrons à reconnaître la baleine du fou à pattes bleues, autre habitant des océans.

Note de la rédaction :

Les termes du contrat nous liant avec l’auteur nous obligent à publier ses textes sans censure, bien malgré nous. Notre devoir moral nous impose néanmoins de prévenir le lecteur d’un possible impact lié à l’absorption inconsidérée de boissons à base de cachaça sur le contenu de cet article, pouvant parfois nuire à sa valeur éducative.