Archives de catégorie : Afrique du Sud

Lundi 21 novembre 2016 : le parc Hluhluwe.

8h. Première priorité, après le petit-déj : trouver un formulaire de flight plan. Elise, responsable de la marina de Tuzi Gazi, nous en procure un : quatre pages à remplir, avec pas mal d’information redondante. Mais on le remplit sans arrière pensée… Et comme nous ne pourrons partir avant demain en fin d’après-midi selon la météo, nous avons une journée devant nous à occuper…

Voyons voir : nous sommes en Afrique du Sud, pays des réserves animalières, non ? Et si on s’en faisait une ? Justement, il y en a une à environ cent kilomètres au nord : la réserve de Hluhluwe en pays zoulou, où semble-t-il, certains chanceux ont pu observer les « big fives1 ». Un taxi est appelé, la journée négociée : nous aurons un chauffeur avec nous pour le tour.

Après un peu plus d’une heure de bonne route où des panneaux demandent de faire attention aux éléphants qui traverseraient, nous entrons dans le parc…

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On vous aura prévenus !

Et dix minutes après, le spectacle de la nature commence : les gazelles s’y collent pour faire l’ouverture.

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Sans doute jaloux de leur succès, un peu plus loin, les zèbres font les beaux avec leurs rayures.

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Puis, au passage d’un bras de rivière, deux éléphants broutent en nous tournant le dos : sans doute des syndicalistes…

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Si les touristes laissent un pourboire, on veut bien se retourner.

Et à peine plus loin, déjà des rhinocéros : paisibles sans doute, mais monstrueux ! La corne n’incite pas à aller les chatouiller…

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Tu sais que tu es beau comme un semi-remorque, toi?

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Pour l’instant, la route est très bonne, et il y a peu de monde dans le parc. Un phacochère nous regarde passer, un peu dédaigneux…

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La journée s’annonce très chaude: ça ne facilitera pas l’observation des animaux qui doivent rechercher les coins d’ombre dans les sous-bois. Les impalas, eux, ne sont jamais très loin.

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Juste avant d’arriver au bord de la rivière Umfolozi, un gnou solitaire…

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Et un autre rhinocéros, solitaire lui aussi.

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Nous tentons d’apercevoir des crocodiles depuis le point de vue : nous ne verrons, de très loin, que quelques hippopotames. Plus près, ce sont des vautours qui sont en réunion.

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La rivière Umfolozi.

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Le tour continue, cette fois sur une piste tout à fait praticable. Et de nouveaux des rhinocéros et des phacochères.

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Quelques abris protégés sont installés près de points d’eau pour observer la faune venant se désaltérer. Malheureusement, le spectacle se tient en fin de journée : réservée aux visiteurs qui passent la nuit dans le parc.

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Poste d’observation.
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Point d’eau.

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C’est pas une tête, là, au-dessus des arbres? Mais si! Une girafe, majestueuse !

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Puis encore des zèbres, des impalas : nous jouons presque les blasés…

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Il est vrai que cela fait maintenant plus de quatre heures que nous tournons, et… Mais c’est quoi, ces gros machins sur la piste ? Des buffles ! Tout un troupeau, pas trop pressé de nous faire de la place. Ceux-là non plus, il ne faut pas aller les chatouiller de trop près !

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Comment ça, « pas cap! ». Va-z-y toi lui donner un coup de pieds dans les cou tibias pour le faire bouger…
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Ou alors à celui-ci…

Nous aurons même droit à une séance de nettoyage buccal par un oiseau : le buffle a l’air d’apprécier…

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Alors c’est sûr, quand un varan traverse la route pour se cacher dans un arbre, il faut bien regarder: il fait un peu minus à côté de ces monstres…

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Un dernier éléphant, un petit dernier pour la route…

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Puis il faut rentrer au bateau, les yeux pleins de belles images, et trois big fives sur cinq… Pas de déception: il paraît que lions et léopards sont très difficiles à observer. Et demain, il va falloir refaire le circuit de départ, cette fois avec le flight plan. On vous tient au courant !

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1– Les « big fives » varient d’une réserve à l’autre, mais ici : le rhinocéros, l’éléphant, le buffle, le lion et le léopard. Pas l’hippopotame.

Richard’s Bay – 17 – 20 novembre 2016

Comme on vous le disait précédemment, les autorités portuaires nous ont dirigé vers le quai international pour attendre les autorités, à côté de la marina Tuzi Gazi. Tudo bem, sauf qu’en arrivant, nous voyons une bonne dizaine de voiliers arborant le pavillon jaune de quarantaine… Petite discussion avec le voilier sud-africain derrière nous : « Les Blacks font attendre des Blancs. Juste retour des choses : avant c’est nous qui faisions attendre les Noirs… ». Le passif de l’Apartheid n’est visiblement toujours pas complètement digéré.

Le lendemain, pour ne pas avoir à attendre, nous appelons les autorités portuaires qui nous permettent de prendre un taxi pour aller voir les Home Affairs (Immigration) et la douane (SARS : South African Revenue Services) : les formalités sont réglées en moins de deux heures aller-retour (et moins de deux aussi). Avec le sourire. Notre chauffeur de taxi, un Zoulou, devient même l’espace d’un instant notre chauffeur particulier pour une somme dérisoire si l’on devait comparer à nos tarifs nationaux. C’est lui qui nous accompagnera vers les diverses administrations, puis au supermarché pour quelques courses.

La ville de Richard’s Bay est à quelques kilomètres du port. Le paysage est plutôt plat, et pas un immeuble de plus de cinq étages en vue à l’horizon. Il y a de la place pour bâtir et la petite cité est étendue.

Le quai international, lui, a tout de la zone pour indésirables : pas d’eau, pas d’électricité, deux énormes bittes d’amarrage sur un quai deux mètres plus haut sans échelle, le tout enfermé par de hauts grillages… Les plaisanciers ne font visiblement pas partie des priorités, ce qu’on peut comprendre. Et nous ne prévoyons pas de rester…

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Kousk Eol au quai international.

En attendant, il y a quelques restaurants autour de la marina : c’est dans l’un d’eux que nous irons déguster une côte de bœuf sud-africain. Un régal…

La météo nous oblige à attendre la nuit de dimanche à lundi pour avoir une bonne fenêtre pour la descente vers Durban. Une fois là, nous devrons attendre d’avoir au moins trois jours de conditions favorables : East London, premier abris vers le sud, est à deux cent cinquante milles de Durban. Port Elizabeth, le suivant, est à cent vingt-cinq de plus. Et sur les GRIBs, les dépressions se succèdent sans sembler ralentir le rythme… La mauvaise réputation du courant des Aiguilles nourrit notre patience !

Pour quitter Richard’s Bay, il faut une « clearance » de sortie. Pas de problème. Sauf que personne n’est capable de nous expliquer la procédure à suivre. Les autorités portuaires nous disent de contacter la marina. « Oui, mais elle est fermée le week-end. » « Alors, contactez vos collègues sur d’autres voiliers… ». En discutant avec un voilier italien et un autre suédois, il semblerait qu’il faille retourner voir la douane.

Dimanche 20, 13h : nous sommes au bureau de la douane. « Vous devez d’abord passer par l’immigration. » « Oui, mais nous y sommes déjà allés en arrivant à Richard’s Bay… » « Oui mais vous devez y retourner pour avoir leur autorisation de partir, même si le prochain port est en Afrique du Sud. » « Ah bon. »

13h20, bureau de l’immigration : « Où est votre flight plan ? » « Euh, nous sommes sur un voilier. » « Oui mais il vous faut un flight plan. ». Nous ne savions pas que Kousk Eol avait été promu Flying Frenchman… « Allez à la douane et expliquez leur que vous n’avez pas de flight plan. Et dépêchez-vous, car ils ferment à quatorze heures. ».

13h40, bureau de la douane : « Ou est votre flight plan ? » « Ou en récupère-t-on un ? » « A votre marina ou yacht club. » « Oui mais nous ne sommes pas dans une marina. » « Eh bien il faut que vous alliez dans une marina pour récupérer un formulaire. » « Oui mais les bureaux sont fermés le dimanche. » « Eh bien vous partirez lundi. » « Oui mais lundi la météo n’est pas bonne. » « Eh bien vous partirez plus tard. Au revoir Monsieur. »

14h15, de retour sur Kousk Eol, un peu dépités : nous devrons (re)faire les formalités demain… Entre temps, la fenêtre météo s’est refermée : nous resterons un peu plus longtemps que prévu à Richard’s Bay. Notre chauffeur – blanc – de taxi y va de son commentaire subtilement raciste sur la façon dont le pays est gouverné depuis quelque temps. Puis, sans doute pour dérider l’atmosphère, le responsable de la sécurité du port nous demande de bouger le bateau pour libérer la place pour un remorqueur, sur le champ. Nous nous retrouvons donc un peu plus tard à couple d’une épave authentique pour attendre l’ouverture des bureaux demain…

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Inside the Tuzi Gazi marina.

Positivons : nous avons un tuyau d’arrosage et l’eau qui va avec pour une petite heure : remplissage du réservoir arrière1 et nettoyage du pont2

Suite au prochain numéro, disponible sur toute bonne (et moins bonne) connexion internet de par le monde.

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1– Si vous aviez été un peu attentif, vous ne demanderiez pas : « Et celui d’avant, alors ? ». Celui d’avant fuit. C’est la dernière fois qu’on vous le dit !

2– Richard’s Bay est aussi un port charbonnier : le vent du sud en apporte la confirmation en déposant une coquette couche de granules noirâtres et très abrasifs sur le pont.