Archives de catégorie : Le voyage

Salvador-Rio 1e partie

29 septembre-7 octobre 2013

Itaparica – 29 septembre-1 octobre

Nous quittons Salvador en début d’après-midi pour une très courte étape : Itaparica n’est qu’à une douzaine de milles, dans la Baie de Tous Les Saints.

Nous nous amarrerons à un ponton de la minuscule marina : joli mouillage, très tranquille et apparemment prisé. Une dizaine de voiliers de diverses nationalités sont à l’ancre devant le village.

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Kousk Eol à Itaparica

30 septembre : 3 mois déjà que nous sommes partis de Toulon… Et presque 5000 milles parcourus.

Visite du village, un peu endormi, qui ne semble vivre qu’au rythme du tourisme : de nombreuses navettes amènent les visiteurs depuis Salvador en une heure.

Une source d’eau minérale alimente le village : nous en profitons pour remplir nos réservoirs, nous doucher et même laver le pont ! Essayez un peu de faire ça à l’eau d’Evian !

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Itaparica

Nous rencontrons une famille australienne, partie à 4 depuis 3 ans et remontant doucement vers les Antilles puis la côte Est des USA, après près de 6 mois au Brésil : échanges de conseils, avis, histoires, …

Morro de São Paolo – 1-3 octobre

Environ 45 milles de navigation par vent de travers 15 nœuds : le bateau file à environ 8 nœuds sur une mer des plus calmes. Un régal.

Soudain, une masse énorme bondit hors de l’eau : des baleines ! A 200m du bateau, un groupe de baleines franches s’ébat : sauts, nage sur le côté avec la nageoire à la verticale, plongeons avec effet de queue. La totale. Malheureusement, il faut arriver de jour au mouillage de Morro de São Paolo : l’entrée de la rivière n’est pas bien balisée et des bancs de sable encadrent l’embouchure. Donc nous n’approcherons pas les baleines cette fois.

Nous arrivons au mouillage juste avant la tombée du jour : Kousk Eol est le seul voilier… Mouillage tranquille devant de belles villas dans la végétation dense. Et devinez quoi : le feu de mouillage ne fonctionne toujours pas, malgré la tentative de réparation il y a quelques jours…

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Pseudo-électronicien essayant désespérément de recâbler le feu de mât de Kousk Eol

Morro est un peu le Saint Tropez du coin : belles plages, restes historiques (fortin, phare). Les gens aisés de Salvador viennent y passer les week-ends. On retrouve les mêmes petites rues avec boutiques de merdes souvenirs qu’ailleurs dans le monde. Pas notre truc… Mais il faut reconnaître que l’endroit a beaucoup de charme, avec ses successions de petites plages juste sous la végétation qui est plutôt luxuriante.

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Morro de Sao Paolo

Bahia de Camamu – Ilha do Campinho – 3-5 Octobre

35 milles cette fois, qui débutent sans vent… Essais infructueux avec le code D, mais même lui a du mal à nous déhaler… Petit coup de risée Volvo, et finalement le vent se lève : 15 nœuds, c’est pas pire !

Et je vous le donne en mille, que voit-on à l’avant de Kousk Eol ? Hein ? Des baleines ! De nouveau ! Cette fois nous avons le temps et nous déroutons : spectacle impressionnant à moins de 20 mètres du bateau. Ça fait brutalement grimper le prix de la journée à bord de Kousk Eol… Plusieurs groupes se succèdent pour ne pas faire tomber l’attention (ni la tension) : sauts, souffles, plongeons queue en l’air, etc. Tout le savoir faire de la baleine franche est passé en revue.

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Des baleines…

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Le DD qui cache mal sa joie…

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Ah ben ça alors: encore des baleines! (photos à IL élevé)

Note :

L’ « IL », ou Indice Lacrymométrique de Steph-Claude, est une mesure objective de la faculté qu’a une photo à faire pleurer les collègues de travail malheureusement restés à leur bureau (c’est ballot) lorsque la photo a été prise. IL1 correspond à un faible indice (photo que l’on peut aisément commenter d’un « Bof ! », et ne sollicitant pas ou très peu les canaux lacrymogènes.), alors qu’avant de regarder une photo d’indice IL5 il est souhaitable de ranger ses dossiers et de mettre son clavier de PC à l’abri.

Puis, faute de baleines, qui ont dû se lasser de nous amuser pour des prunes, nous continuons notre route, et entrons bientôt dans la baie de Camamu : navigation prudente entre les haut-fonds, pour finalement rejoindre un très joli mouillage sur l’Ilha do Campinho, où deux autres voiliers semblent nous attendre. Quelques maisons un peu décrépies forment le village, que nous sommes seuls à visiter… Quelques pousadas , qui accueillent les touristes, bordent la plage, toutes avec leur ponton privatif. Mais toutes sont fermées ! Camamu doit être le seul endroit au Brésil où il est impossible de boire une caïpirinha…

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Mouillage à Camamu

Itacare -Ilheus– 5-7 Octobre

Nous quittons le mouillage de Camamu avec la marée descendante : plus de 3 nœuds de courant nous emportent vers l’embouchure du rio, vers la houle que nous prenons de face et qui va nous brasser pendant une bonne heure. La poulie de bôme du hale-bas n’y résistera pas…

Petite frayeur au passage provoquée une brusque remontée des fonds de 7 à 3 m, non signalée sur notre carte pourtant très détaillée : sans doute un banc de sable itinérant ?

Sinon, navigation tranquille jusqu’à Itacare à moins de 40 milles, au grand largue, le long de plages interminables bordées de cocotiers sur fond de relief peu élevé. Et les poissons volants ont tenté de remplacer les baleines aujourd’hui : même s’ils planent un peu mieux, il faut reconnaître que le spectacle est moins impressionnant!

L’entrée du rio das Contas, devant Itacare, demande lui aussi de l’attention : nous visons la mi-marée montante pour nous engager car il y aura à peine plus de 1m de fond sous la quille par endroits… Et la carte est loin de fournir beaucoup de détails : c’est le guide des mouillages du Brésil qui prend le relais.

13h : on se présente dans la passe. 6m, 4m, puis 3,5m… Petite soustraction : sachant que Kousk Eol a un tirant d’eau de 2,5m, combien reste-il sous la quille ? Demi tour fissa…

Et donc bye bye Itacare et nouvelle direction : Ilheus, à une trentaine de milles plus au Sud… On devrait arriver juste à la nuit tombante.

Grand largue de nouveau, pratiquement 8 nœuds, quelques dauphins et une baleine qui viennent nous saluer, et nous arrivons devant le port d’Ilheus vers 18h30, juste après le coucher du soleil. Nous mouillons à l’entrée du petit port de pêche pour la nuit. Et découvrons le matin qu’il n’y a plus de petit port de pêche !

Première leçon : notre guide date de 2009 et les choses semblent bouger vite au Brésil !

Et demain nous continuons notre descente vers Rio, encore 630 milles, mais moins d’escales.

Suite au prochain numéro !

Salvador – 22-29 Septembre 2013

Kousk Eol est au ponton de la marina du Terminal Nautico. Peut-être pas la plus belle marina de Salvador, mais très pratique par sa position à côté de l’ascenseur Lacerdo qui mène au Pelourinho qui nous domine, le vieux quartier de Salvador, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

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La marina du Terminal Nautico et le Lacerdo

L’accueil dans la marina est très chaleureux, avec un « capitaine » parlant un peu de français et d’anglais. Les démarches administratives (immigration, douane, affaires maritimes) ressemblent au parcours du combattant, mais se déroulent dans une atmosphère bon enfant : il faut dire que certains services s’informatisent, avec déclarations sur le web, mais tous les fonctionnaires n’ont pas encore pris la mesure de ces changements … Ainsi il faudra 3 allers-retours entre le bateau et la douane, sur le port marchand, pour finalement être en règle. Chose curieuse pour des touristes comme nous : pas un goéland sur le port , uniquement des pigeons…

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Pigeons marins? Et après trop de samba il faut bien récupérer…

Les priorités sont les réparations variées (voir liste dans l’article précédent). Mais on ne prétend pas vous faire pleurer sur notre dur sort !

Le Pelourinho est agréable à visiter, avec sa multitude d’églises, de places et de vieilles bâtisses. L’accès se fait par le Lacerdo depuis la marina: sur 4 ascenseurs, en général un seul est opérationnel, créant parfois de longues queues. Et que dire, alors que vous dégustez une caïpirinha bien méritée en terrasse, de voir un groupe de percussions se former dans la rue, et commencer un concert époustouflant, où le rythme aussi bien que le spectacle vous enthousiasme ? Art Blakey puissance 10 !

Nous en profitons aussi pour nous changer des casse-croûtes des ces 15 derniers jours. Jacques nous emmène manger un filet de bœuf au Juarez Restaurante, près du marché Ouro : un régal ! Et pas indiqué dans les guides (appaaremment les Brésiliens se le gardent pour eux!)… Nous essayons aussi bien sûr une moqueca : fruits de mer et lait de coco se mélangent bien Et évidemment les incontournables feijao. Et même la comida por kilo où l’on ne mange pas si mal…

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Le Pelourinho

Nous repartons Dimanche 29 vers le Sud : nous devons être à Rio le 17 pour accueillir MarieJo et Cathy !

Bilan de la traversée Praia-Salvador

Cette traversée est la première « vraie » traversée pour Kousk Eol. Si nous avons pu le tester pendant 3 ans avant le grand départ, par toutes conditions, de la pétole à la tempête (60 nds de vent), les plus longues « traversées » représentaient en général moins de deux jours de navigation.

Kousk Eol a confirmé ses qualités de fin coursier : peut-être pas aussi confortable qu’un bateau dit « de grand voyage », mais là où les voyageurs rencontrés aux différentes escales nous disaient être contents lorsqu’ils faisaient des moyennes de 120 milles par 24 heures, nous faisons régulièrement entre 160 et presque 200 milles, sans maltraiter le bateau. L’agilité est aussi un critère important, pour éviter une dépression, rejoindre plus vite un mouillage, etc.

Le Centurion 45s est un très bon bateau, solide et marin, passant bien la vague. Nous n’hésitons pas à réduire dès que le vent monte : le bateau gîte moins, et la vitesse ne s’en ressent pratiquement pas. Et le matériel souffre moins.

Notre installation électrique répond à nos attentes : tous les soirs (sauf une journée de calme sous ciel couvert, où nous avons dû mettre le moteur pendant moins de 2 heures), les batteries sont chargées, et comme l’alizé est puissant ici, l’éolienne continue à travailler la plupart des nuits.

Iridium n’a pas flanché, et nous avons récupéré nos gribs lorsque nous en avions besoin.

Nos 500 litres d’eau couvrent plus que nos besoins : nous n’utiliserons qu’un réservoir et un tiers du 2e. Le dessalinisateur n’a pas été mis à contribution pour l’instant.

Quant au fuel, nous aurons consommé moins de 10 litres de mouillage à mouillage sur cette traversée !

Il y a néanmoins plusieurs points que nous devons améliorer :

  • Le carré manque cruellement de mains courantes et les planchers sont glissants : faire les acrobates pendant 15 jours nous convainc d’y remédier !
  • À la gîte, l’eau ne s’évacue pas bien sur les capots AR et pénètre dans les fonds : lorsqu’on est sur le même bord pendant une semaine ou plus , par mer formée ou voire sous des grains tropicaux, c’est un certain nombre de litres qui a trouvé le chemin des fonds de la coque !
  • L’interconnexion des équipements de navigation via le bus SeaTalk a montré des signes de faiblesse récurrents, la source des problèmes étant de mauvaises connexions et une mauvaise isolation à l’eau (de mer principalement). Nous avons fini par déconnecter une partie des instruments pour ne garder que l’unité de contrôle du pilote, et ainsi avoir un pilote fiable. Du coup, il a fallu ressortir le GPS USB pour qu’OpenCPN puisse continuer son travail.
  • Le boulon qui tient la barre sur son axe se défait régulièrement : il faudra mettre un contre-boulon et peut-être mettre de la colle-frein.
  • La table du carré supporte mal de servir de cale pour les équipiers en perte d’équilibre, et menace de vivre sa vie en totale indépendance avec son pied…
  • Les joints des capots de pont ne remplissent plus leur rôle, et l’eau s’infiltre dans le carré et la cabine avant. Idem pour le joint au passage du mat à travers le roof.
  • Plus quelques autres petits problèmes…

Bref, on devrait avoir à s’occuper un peu à Salvador !