Rubrique technique: le « açôle »

Un des nombreux intérêts de naviguer en équipage cosmopolite provient de la richesse des échanges d’expériences qui en découle très souvent. Et c’est le cas avec notre copain Frank, jamaïco-britanniquo-américain. Après l’article sur les couilles des Glénans qui a établi la réputation de ce blog , voici donc un autre article sur les techniques de navigation et réglage de voiles résultant de ce brassage culturel, supplément gratuit pour les lecteurs à jour de leur abonnement.

Tout équipier embarquant sur un voilier dont le skipper aime un tant soit peu la voile aura vite noté que les manœuvres se doivent d’être exécutées rapidement et sans cafouillage, ne serait-ce que pour ne pas déclencher l’ire dudit skipper.

Tout équipier ayant un minimum d’expérience n’aura pas pu ne pas remarquer (Ben oui, et alors? Pourquoi, sous le prétexte que la voile est considérée par les béotiens comme un truc de manuels, on ne pourrait pas jongler avec les doubles négations? Hein?) le côté hostile de l’environnement d’un voilier: en plus des voiles, il y a plein de ficelles partout, qui s’emmêlent, se coincent, dans lesquelles on se prend les pieds, etc.

Et ces ficelles, non contentes d’encombrer le pont, font exprès de passer par des poulies ou des filières. Et c’est précisément sur cet aspect que va se focaliser le présent article: le passage des écoutes, drisses, bras, drosses dans les poulies et les filières.

La théorie voudrait que ces fameuses poulies ou filières facilitent l’action de tirer ou de relâcher ces non moins fameuses ficelles. Et une manœuvre qui se présentait pourtant bien, comme le fait de choquer le bras de spi pour étouffer ce dernier dare-dare, car le vent forcit et qu’il faut affaler sans tarder, tourne incompréhensiblement à la catastrophe parce que sournoisement, une ficelle coince dans une poulie ou une filière. Là où, pour nous skippers Français, il est tout à fait naturel de s’exclamer: « Fichtre, que diantre, la ficelle qui retient le spi du mauvais côté s’est malencontreusement coincée dans la poulie! La coquine! Manant-équipier, pourrais-tu s’il te plaît intervenir promptement, car la situation pourrait prendre un tour carrément désagréable avant longtemps? », le skipper américain, lui, élevé à l’école du pragmatisme anglo-saxon, criera simplement: « Açôle! », et l’équipier comprendra illico.

Une bonne photo valant bien mieux que le meilleur des discours, même écrit par votre serviteur, celle qui suit montre un exemple typique d’açôle.

asshole1
Açôle de base
asshole2
Açôle en pleine action…
asshole3
Açôle sournois…

Tout bout, écoute, drisse, même si garanti anti-vrillage par les meilleurs slogans marketing (surtout ceux qui rajoutent: « Si je mens je vais en enfer. »), est potentiellement sujet au açôle. Sachez-le. Et soyez dorénavant prompt à réagir au cri de « Açôle! » que ne manquera pas de lancer à un moment ou à un autre votre skipper préféré.

Ah, attendez deux secondes: Frank me glisse discrètement à l’oreille qu’il ne faut pas écrire « açôle » mais « ass hole ».

Au temps pour moi!

Mais ça ne change en rien le fond du problème. Et la morale de tout ceci (Eh oui, sur ce blog, même les articles hautement techniques ont une morale.) est que même si nous n’accepterons jamais aucun trouduc à bord de Kousk Eol, nous ne pourrons nous garantir d’être à l’abri des ass holes…

4 réflexions sur « Rubrique technique: le « açôle » »

  1. C’est dégoutant vos histoires de açoles avec les otaries ! bon, j’ai du sauter des lignes.
    Félicitation pour cette nav ou l’on se rend compte encore une fois qu’il n’y a rien de pire que le vent arriere dans la houle sauf le pres dans la plume. Pourquoi vous faites pas de travers ?
    Profitez bien des Otaries.
    Amitiés.
    Jacques.

  2. Coucou les amis
    Content de vous voir arrivé, en fin les traversées de rêves c’est pour les romans photos apparemment. bises et bonne ballade au galapagos.

  3. Bonjour à toute la troupe,
    Loin de notre beau pays et pour vous le remémorer, voici une petite vidéo qui vous fera du bien, avec un clin d’oeil à Marie-Jo
    http://www.youtube.com/embed/DYXTcmluypM?rel=0&showinfo=0
    autres messages personnels à la personne citée plus haut:
    -Les arrhes saquent les démunis, mais ils seront là pour les roses.
    -La maison est remplie, et le jardin s’arrose.
    Profitez bien de ce site préhistorique et ne révez pas trop de dragons même avec le ti-punch.
    Bises à tous

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