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Petite virée dans les Caraïbes – 10-26 avril 2017

Le but de ce chapitre est juste d’en rajouter un peu sur l’aspect déjà fortement lacrymogène des récits et photos précédents : les Antilles, ce n’est pas forcément la Polynésie ou les Fidji, mais elles peuvent largement contribuer à faire pleurer les pauvres malheureux restés derrière leur bureau pour, entre autre, contribuer aux retraites des contrariants navigateurs sans reconnaissance… Et il n’y aura pas d’article sur la traversée du retour vers Toulon pendant quelques semaines.

Si ce n’est pas suffisant, j’en repasserai une couche sur la virée en Martinique avec Cathy, la semaine précédente.

Du Marin en Martinique, à Pointe à Pitre en Guadeloupe, par les chemins de traverse.

Marie-Noëlle est arrivée comme prévu hier neuf avril dans l’après midi. Le soir nous avions la visite à bord de Cindy, une cousine vue la dernière fois il y a plus de quinze ans, et son compagnon Ewan : ils sont tous les deux spécialistes de biologie marine et sont incollables sur la vie subaquatique des îles environnantes. Soirée très sympa qui se finira au restaurant de la marina.

Le lendemain, dix avril, nous faisons notre « clearance » de départ à la marina du Marin, ainsi que quelques courses de dernière minute pour partir vers le sud. Il faut que nous soyons à Union, dans les Grenadines, le quatorze pour accueillir Frank qui revient pour la troisième fois à bord depuis le départ de Kousk Eol de Toulon.

Départ du Marin: il y a différentes façons de faire traverser son bateau…

La première étape sera Rodney Bay au nord de l’île de Sainte Lucie : petite traversée d’environ vingt-cinq milles depuis le Marin, avec un bon alizé. Sous deux ris et le génois, Kousk Eol file autour de huit nœuds, dans une houle relativement assagie. Le catamaran parti devant nous se demande certainement pourquoi nous lui passons devant aussi facilement…

L’une travaille…
… et l’autre aussi.

Rodney Bay est un des ports d’entrée de Sainte Lucie, et accessoirement une marina pour yachts de luxe, en plein essor : nous resterons sagement à l’ancre près du chenal d’accès, comme quelques autres voiliers. Les formalités se font en douceur, contre quelques dollars EC1 pour les diverses taxes. Le petit village typique mentionné sur notre guide se fait écraser petit à petit par l’expansion du port.

Le pavillon de courtoisie des Grenadines de Ste Lucie.
Les pirates des Caraïbes ne sont pas loin…

Le lendemain, nous descendons vers Marigot Bay, mignon petit havre naturel, mais où les dollars là aussi détruisent petit à petit le côté « authentique » de l’endroit. Il conserve malgré tout un certain charme. Là que nous découvrons le tourisme de masse « high speed » : de gros bateaux à moteur, copies d’anciens galions ou catamarans reconvertis, chargés de touristes, entrent à toute vitesse dans la baie, font demi-tour sans s’arrêter et repartent pour le spot suivant : « Mesdames et messieurs, vous venez juste d’admirer la fameuse Marigot Bay ; préparez-vous pour le prochain point de vue, sans traîner ! ».

Une autre façon de pratiquer le catamaran.

De notre côté, nous tentons une sortie MPT2 vers l’entrée de la baie. Mais l’eau est trouble et le spectacle un peu décevant. Ce devrait être mieux plus au sud.

Cool, non?

12 avril 2017. Nous quittons Marigot Bay vers huit heures trente, pour l’Anse Cochon, à un peu plus de deux milles. Seulement deux bateaux au mouillage, mais les inévitables catamarans à moteur avec leur entassement de touristes sont déjà sur place, et les cornes de brume, recyclées, résonnent pour rameuter les retardataires qui n’avaient pas compris que « Descendre sur la plage » ne voulait certainement pas dire « Pour se baigner »…

Anse Cochon.

À peine arrivées, Cathy et Marie No sont déjà équipées et parties pour une exploration détaillée des fonds sous-marins. Et reviennent pour la première fois avec des lueurs exprimant une certaine satisfaction dans les yeux… Quand même !

Mais bon, Anse Cochon n’est qu’une étape de cette journée : le but est d’aller mouiller et passer la nuit entre les deux pitons juste au sud de la Soufrière, un des spots réputés, à moins de trois milles au sud. Trois milles qui sont vite avalés, pour nous retrouver effectivement entre les deux pitons : point de vue extraordinaire, mais encore une fois le père Venturi frappe. Nous prenons une bouée avec l’aide d’un saint-lucien3 dans sa barque à moteur : les rafales montent à plus de trente-cinq nœuds… Impossible de mettre l’annexe à l’eau ou même d’envisager d’aller au bord à la nage…

Les deux pitons.
Le mouillage, très venté.

Un mini conseil de crise se réunit. Le quorum étant atteint, la décision est vite prise de continuer vers Vieux Fort, à l’extrême sud de l’île. Soit environ quatorze milles, que nous ferons avec un vent de sud-est, donc au près en tirant des bords, allure que nous n’avions plus pratiqué depuis belle lurette. Mais tout va bien : c’est Marie No qui se met à la barre.

Vers dix-sept heures trente, nous mouillons l’ancre dans une dizaine de mètres dans l’anse Benson, sous les falaises de la pointe Mathurin, à l’ouest du promontoire du Moule à Chique. Et ce n’est pas moi qui le dis. Votre esprit affûté n’aura pas été sans remarquer les noms d’origine française sur ces îles qui furent britanniques, indicateurs des guerres que se menèrent les deux grandes puissances de l’époque pour s’approprier les terres caraïbes. Le mouillage est très tranquille. Et nous arrivons juste à temps pour la tisane : heureusement, Marie No n’est pas la dernière pour perpétuer la tradition. Ce soir, ce sera à base de citrons verts, évidemment, et de produits cent pour cent naturels de l’Habitation Saint Étienne de la Martinique, qu’on vous recommande chaudement.

Demain il faudra partir tôt : il ne faut pas traîner car notre ami Frank arrive à Union le quatorze en début d’après-midi à l’aéroport de Clifton, et il reste environ quatre-vingts milles avant d’y être…

Jeudi 13 avril. Six heures : c’est l’heure du café avant de reprendre la route vers Port Elizabeth, sur l’île de Bequia, à un peu plus de cinquante milles et port d’entrée aux Grenadines de St Vincent. Le vent pousse bien, et Kousk Eol se surprend à faire des pointes à plus de neuf nœuds, dans une mer relativement plate. Bien sûr, ça ne pouvait durer, et par le travers de Saint Vincent, le vent tombe, obligeant à mettre le moteur pendant pratiquement deux heures. Nous on s’en fout : ça permet d’admirer l’île, très verte et montagneuse. Pourtant, nous ne nous y arrêtons pas, principalement à cause de la mauvaise réputation des habitants, plutôt agressifs envers les visiteurs. Le meurtre d’un plaisancier allemand l’année dernière n’a pas aidé à corriger cette image.

Les fous bruns nous accompagnent un bout de chemin : c’est vrai que Kousk Eol lève un bon nombre de poissons volants, pour la plus grande joie des volatiles qui se précipitent dessus et ne les ratent pas tout le temps.

Fou qui se gratte la tête, signe de tempête?

Nous avons prévu de faire les formalités d’entrée aux Grenadines à Port Elizabeth, où nous arrivons vers quatorze heures. Une barque vient au-devant de nous pour nous proposer une bouée près de la ville : le deal, soit cinquante dollars EC, est vite conclu. L’annexe est mise à l’eau, direction le bâtiment administratif, et moins d’une heure plus tard, allégé encore de cent vingt dollars, nous avons notre « clearance » et les tampons qui vont bien sur nos passeports.

Pavillon de courtoise des Grenadines de St Vincent, et le pavillon de quarantaine, comme il se doit.
Le mouillage de Port Elizabeth.
Prêt à mouiller l’ancre?

Soirée cool : balade dans la « ville » très colorée et repas dans un resto au bord de la baie, donnant plein ouest, donc sur le coucher de soleil, somptueux comme il se doit. Retour tranquille vers Kousk Eol qui nous attend dans la baie. Tranquille ? Au moment de monter à bord, plouf ! Le téléphone de Marie No a décidé, sans nous prévenir, de se prendre un bain de minuit avant l’heure… Si vous passez par là avec un masque, vous pouvez toujours essayer de le repêcher.

Vendredi 14 avril. Départ vers Union à sept heures pour la trentaine de milles à parcourir.

Le petit déj se prend dans des conditions insupportables.
Sur les hauteurs d’Admiralty Bay.
Big Cay: ça ne passe pas toujours…

L’alizé est toujours présent, perturbé par le passage de grains. Mais il faudrait encore un peu plus de pluie pour pouvoir se laver ou se rincer… La traversée est rapide, dans une mer clémente et nous arrivons à Clifton, la capitale de Union, vers midi et demi. Juste le temps d’avaler une salade avant de rejoindre l’aéroport où l’avion de Frank arrive de la Barbade vers treize heures trente.

Le mouillage à Union.
Aéroport d’Union.

Grande discussion avec un natif de Union qui vit maintenant à Brooklyn : il est très nostalgique de l’île de son enfance qu’il a du mal à reconnaître. La vie a complètement changé avec l’arrivée des touristes, attirant avec eux les habitants de St Vincent, qui décidément traînent une réputation déplorable dans les Grenadines. Le flight plan ayant changé entre temps, l’avion se pose à Bequia avant Clifton : ce n’est qu’à quatorze heures trente finalement que nous le voyons descendre le long de la colline pour se poser sur la toute petite piste.

Nous nous retrouvons avec Frank dans le bureau du douanier pour compléter la liste d’équipage et nous filons ensuite vers le Anchorage Yacht Club pour boire une Harioun sortant du frigo. Frank doit avoir des gènes communs avec MarieJo : la bouffe est une affaire sérieuse, et il faut faire un complément de courses avant de rejoindre le bord. Poulet, légumes divers, fruits, citrons, jus, glaçons, pour un curry accompagné de son planteur… Ça ne rigole plus sur Kousk Eol ! Même si faire des courses une veille de week-end de Pâques relève un peu du challenge dans un pays très croyant.

Samedi 15 avril. Tout le monde a bien retenu sa leçon, et l’anniversaire de Cathy est souhaité avec la forme requise. Mais évidemment, il n’y a que cet enfoiré de Frank pour avoir apporté un cadeau, sans compter l’autre vendue de Marie No avec ses foies gras…

Heureusement, pour détourner l’attention, il faut bouger si on veut aller mouiller devant Petit Saint Vincent, et faire du snorkeling sur Morpion.

Le fameux pirate Frank Sparrow, avec une de ses prises, vers Petit St Vincent.

Petit Saint Vincent, c’est sympa comme mouillage, mais l’île est privée, appartenant à une chaîne hôtelière qui veille jalousement sur l’accès. Nous irons donc admirer les poissons autour de Morpion, à une encablure de Punaise, deux îlots de sable improbables. Les touristes se font amener en barque à moteur pour un barbecue sur Morpion et son unique parasol…

Retour sur Kousk Eol pour la salade quasi-traditionnelle du midi, avant de nous décider à bouger pour la nuit dans la baie d’Albert, au nord de la Petite Martinique. Cette dernière fait partie des Grenadines de Grenade : une tolérance permet de mouiller pour quelques heures sans faire les formalités d’entrée. Et la Petite Martinique, ça n’a rien à voir avec les Grenadines de St Vincent : le tourisme n’y a pas encore fait ses ravages. Très peu de bateaux au mouillage, seulement quelques restaurants, et pratiquement pas de touristes hormis nous… Et les gens sont très accueillants, ce qui ne gâche rien.

Le mouillage: pour une fois, il y a plus de bateaux de pêche que de voiliers…
Et ça pêche!

Ce soir, repas de fête, anniversaire oblige. On démarre doucement avec du foie gras de la maison Marie No, accompagné de son banyuls de velours. Suivent quelques cuisses de canard confites avec leurs petites pommes de terre sautées dans la graisse du palmipède. Et pour finir, une tarte aux pommes de la même maison Marie No, qui glissera toute seule avec l’aide d’un rhum vieux de l’habitation Clément. Tout dans la subtilité, quoi4.

Dimanche 16 avril. Aujourd’hui, c’est Pâques, et évidemment il y a fallu qu’il y en ait une qui apporte à bord un ersatz de léporidé en chocolat : les traditions se perdent… Mais une grosse journée nous attend : nous avons tout de même environ six milles à faire, moitié voile, moitié moteur, pour rejoindre notre premier mouillage dans les Tobago Cays . Ce sera près de l’îlot Baradal, où les tortues sont particulièrement protégées.

Pirates cherchant la passe des Tobago Cays.

Les Tobago Cays, ce ne sont pas les Tuamotu… Plus d’une vingtaine de bateaux sont déjà là, dont les trois-quarts des voiliers de location. Surtout des catamarans. L’ambiance est forcément différente de ce que nous avons pu connaître durant notre périple. Peu d’échanges entre voiliers. C’est un peu la rançon du succès : îles accessibles à un coût raisonnable en avion, et navigation tranquille durant la saison des alizés.

Mouillage aux Tobago Cays.

Après un premier mouillage sur ancre, nous décidons de nous approcher de la barrière de corail et de prendre une des bouées gérées par le parc. A peine arrivés, les barques à moteur proposant un repas de langoustes sur la plage approchent. Le deal est vite conclu avec Michael : il vient nous chercher ce soir avec son canot… Nous avons eu le temps d’admirer les langoustes : si ce sont celles que nous aurons, il faudra manger léger à midi !

Midi, c’est dans deux heures. On a donc largement le temps de vérifier si on ne nous a pas raconté de craques à propos des tortues. Mais non : des tortues, il y en a. Un moulon, comme disent nos amis5 du midi. Elles ne sont pas sauvages et se laissent admirer en train de brouter l’herbe dans les fonds de sable.

Entre temps, même le hamac est tendu sur le portique : nous vous avions dit que nous n’avions pas une vie tous les jours facile. Mais le moral est au beau fixe, et l’équipage est fort psychologiquement.

Dix-huit heures : Frank nous a concocté un autre petit planteur…

 

A peine avalé et notre « restaurateur » arrive sur sa barque. Nous dégusterons les langoustes sur la côte nord de Petit Bateau, l’îlot à côté de Baradal. C’est un vrai business qui s’est monté ici : une dizaine de tables en bordure de la plage, une cuisine improvisée sous des bâches et pas mal d’équipages se retrouvent pour dévorer la spécialité locale. Nos langoustes arrivent, grillées au feu de bois et accompagnées de légumes locaux. Un régal.

Mais il faudra négocier pour que Cathy et Marie No aient chacune une langouste entière comme promis, pas une moitié : « Oui mais ça dépend de la taille… » « Oui mais le deal, c’était une langouste par personne. » « Oui bon d’accord… ». Tout fini bien, et c’est le ventre plein que Michael nous ramène au bateau vers vingt et une heures trente.

Lundi 17 avril. L’alizé a bien soufflé cette nuit. Lever vers sept heures : les plus matinales sont déjà allées faire trempette avec les tortues. Le programme de la journée est d’aller avec l’annexe près de la barrière de corail pour regarder encore une fois les petits poissons. Et il y a de quoi faire…

Dans l’après-midi, après une longue sieste, nous trouvons tout de même un reliquat de courage pour escalader les vingt mètres de l’îlot Jamesby qui domine le mouillage et le lagon. Vous vous en doutez, personne n’a pensé à prendre un appareil photo… Les deux courageuses du bord ont encore la pêche pour faire les deux tiers de mille pour rentrer sur Kousk Eol à la nage.

Les Cays sont en train de devenir un spot de kite-surf : pas sûr que tous puissent continuer à faire bon ménage ensemble très longtemps, entre bateaux à l’ancre, nageurs, surfeurs, annexes emmenant les nageurs… Sans oublier les tortues qui sortent la tête hors de l’eau à l’improviste pour respirer.

Une bonite est négociée avec Michael, toujours lui, avec évidemment un cours légèrement au-dessus de celui du marché. C’est le chief cook Frank qui s’y colle à nouveau, côté fourneaux : darnes très tendres accompagnées d’un couscous aux tomates et olives, relevé aux épices KE6. Même les mouettes, attirées par l’odeur, rappliquent…

Mardi 18 avril. Aujourd’hui, nous bougeons. Première étape pour aller mettre l’ancre vers Petit Tabac, îlot à l’extérieur du lagon vers l’est. En attendant, nos copains oiseaux arrivent pour le petit-déjeuner : miettes de pain et eau douce dans la cuvette.

La zone de mouillage de Petit Tabac est étroite et déjà encombrée d’un monocoque et de trois catamarans. Le plan est de ne rester ici que quelques heures pour profiter du spot de plongée, avant de rejoindre la petite anse devant Mayreau pour la nuit.

Petit Tabac.

Après une toute petite traversée de moins de quatre milles, nous mouillons dans Salina Bay, sous le village de Mayreau, dont les maisons colorées égayent la colline, comme sur les autres îles..

Mayreau.
Le mouillage.

Une montée raide mais courte nous mène au centre-ville… Une maison sur deux fait office de restaurant ou de bar. Et certains habitants, si on peut en juger par l’aide dont ils doivent bénéficier de leurs voisins pour ne pas s’écrouler, ne se limitent certainement pas au jus de fruit… Nous nous contenterons d’une Hairoun bien fraîche au Bob’s Bar. Robert, le propriétaire-architecte-batisseur, est un sérieux concurrent pour le facteur Cheval : son resto-bar idéal autant qu’hétéroclite est en construction-évolution permanente depuis plus de vingt-deux ans ! Les navigateurs dans le coin ne s’y trompent pas : c’est apparemment l’endroit où il faut venir boire sa piña colada si on peut en juger par le nombre de fanions laissés comme trophées.

Bob’s bar.

Avec Robert, dans son Bob’s Bar.

Un peu plus haut, au sommet de l’île, se trouve la seule église catholique du coin, bâtie par le père Divonne, proclamé sauveur de l’île après avoir montré comment réaliser des récupérateurs d’eau de pluie : sans eau douce, pas de vie… Aujourd’hui, trois cent cinquante personnes vivent ici.

Et derrière l’église, la vue est magnifique sur les Tobago Cays.

Les Tobago Cays.

Mercredi 19 avril. Nuit tranquille dans la petite baie, protégée du vent et de la mer. Départ encore plus tranquille après un petit-déjeuner avec baguette de Mayreau, vers Canouan. L’idée première est d’aller mouiller pour la journée sur la côte est, entre le récif et la côte. Mauvaise idée : un tour dans le lagon nous convainc vite que les conditions pour un mouillage serein ne sont pas réunies : vent trop fort et houle assez importante. Pas grave : demi-tour et nous allons dans Grand Bay, de l’autre côté, vers le village de Charlestown. Et ça alors, l’ancre est mise juste devant un bel hôtel avec resto sur la plage. Au moment de midi. Pas de chance, non ?

De nombreuses tortues se baladent dans le parc de l’hôtel, mangeant les mangues tombées à terre, assez indifférentes à notre curiosité.

Après-midi bulle et visite du village. Les gens sont très accueillants. Nous en profitons pour faire quelques courses, surtout de frais.

Dans la soirée, de gros nuages noirs passent et déversent les premières vraies pluies depuis bien longtemps, avec les sautes de vent connexes… Il faut replier dare-dare la bâche qui nous fait de l’ombre : la prise au vent est trop importante. Dans la nuit, nous avons droit à des trombes d’eau : Kousk Eol n’aura pas été aussi bien rincé depuis longtemps.

Jeudi 20 avril. Le soleil est là à nouveau, comme si de rien n’était. Mais aujourd’hui, pour la première fois le vent est passé côté nord : est-nord-est au lieu des est-sud-est habituels. Tant pis : nous tirerons des bords pour remonter vers Moustique, avec un vent de quinze à vingt nœuds et deux mètres de creux. Deux ris dans la grand-voile, deux tiers de génois et Kousk Eol avance entre six et sept nœuds. Et Marie No jubile…

Frank aussi, juste avant de passer la barre pour les bords de près…

Nous arrivons vers midi au seul mouillage autorisé sur Moustique, le havre des milliardaires, sur bouée : deux cent dollars EC tout de même. À terre, nous sommes tout de suite dans l’ambiance : interdit de marcher jusqu’à l’aéroport à un peu plus d’un kilomètre pour faire les formalités de sortie des Grenadines, car some very important persons sont en ce moment sur l’île. Nous ne saurons jamais qui, mais il y a des gardes partout. Le taxi, bien sûr, ne peut prendre que deux personnes.

Tout est léché, propret ici. Rien ne dépasse. Les riches propriétés sont cachées derrière la végétation luxuriante. L’aéroport est minuscule, et les formalités se font sans douleur avec des agents très accueillants : même le formulaire en quatre exemplaires avec carbone intercalaire est rempli sans douleur.

L’aéroport international de Moustique.

De retour vers le mouillage, nous découvrons que le seul bar apparemment un peu sympa, le Basil’s Bar, est en reconstruction. On a bien compris : Moustique ne veut pas de nous…

Vendredi 21 avril. Il a plu toute la nuit : hublots fermés, l’ambiance était un peu étouffante… Le matin, nous découvrons qu’un volatile nous a rendu visite dans le carré : sa signature est présente un peu partout, sur les sièges, sur la table, sur le livre de bord, sur l’appareil photo… Putain d’oiseau de riches !

Nos voisins anglais de La Contenta passent nous faire un petit coucou avant de partir vers le sud, et nous donner une photo de Kousk Eol sous le grain d’hier au soleil couchant. Attention touchante.

Pour la salade du midi, ce sont les mouettes qui viennent réclamer ce qu’elles pensent être leur dû… L’éclaireuse arrive, relativement discrète, mais dès la première croûte de fromage tombée à l’eau, elle se sent obligée de rameuter le reste de la troupe de ce gazouillis si mélodieux qui fait la réputation de la mouette rieuse7.

Puis c’est l’heure de partir vers Bequia et la Friendship Bay, haut lieu de la pêche à la baleine dan les Caraïbes. Sept milles au bon plein, nous devrions y arriver. Et vers quinze heures, nous prenons une bouée au fond de la baie : un seul autre voilier est mouillé, désarmé. Plus tranquille, tu meurs. Alors que, à deux kilomètres de l’autre côté de l’île, le mouillage de Port Elizabeth est plein. Quoique : nous nous faisons héler en mettant l’annexe à l’eau. Eh oui, rien n’est gratuit en ce bas monde, et nos derniers dollars EC servent à payer l’écot de la bouée.

Kousk Eol dans Friendship Bay.

Le guide indique un musée de la baleine un peu plus loin sur la route. Un peu plus loin, sous le soleil, c’est vraiment plus loin. Surtout que ledit musée ne fonctionne plus depuis un ou deux ans… Quand soudain, un vent d ‘excitation se met à souffler : un bateau à voile tiré par un bateau à moteur passe le long de la côte.

« There are whales ! The boats are going to get them ! ». Bequia a un quota de quatre baleines par an, et cette année ils n’en ont encore capturé qu’une alors que la saison tire à sa fin. Près du port, nous assistons à la mise à l’eau d’une baleinière à voile, l’une des deux restantes sur l ‘île : l’autre est celle que nous avons vu en remorque vers le lieu de pêche. Chaque village a une baleinière, mais elles ne servent plus que pour des régates maintenant. Voire les deux dernières en opération est donc un privilège que nous savourons. Mais l’après-midi est bien avancé maintenant, et il devient vite clair que la baleine vient de s’octroyer un sursis. Ce fut malgré tout un beau spectacle que de voir ces deux canots d’un autre age, inspirés des doris du siècle dernier, avec harponneur à l’avant, essayer d’anticiper où le cétacé allait refaire surface.

Mise à l’eau.
On hisse la voile.
Et on y va!
Mais où est passée la baleine?

Samedi 22 avril. Ce soir, nous remontons vers Fort de France : Frank et Marie No étaient très demandeurs d’une navigation de nuit. Mais avant, nous avons prévu un arrêt sur Petit Nevis, juste à la sortie de Friendship Bay, où il y a encore quelques années les baleines étaient dépecées. Aujourd’hui, l’île est abandonnée, et seules quelques ruines témoignent de l’activité passée.

Mouillage à Petit Nevis.
Plage sur Petit Nevis.
Kousk Eol depuis le sommet.

A la redescente, après avoir gravi le sommet à une centaine de mètres, surprise : le mouillage où nous étions seuls est apparemment un spot pour les embarcations qui emmènent les passagers des gros bateaux de croisière voir les fonds pendant une heure, montre en main.

Et soudain, nous ne sommes plus les seuls touristes…

Cathy et Marie No profitent des jolis fonds elles aussi, avant le départ.

Il y a environ cent milles pour la Martinique : nous partirons dans l’après-midi. Il faut arriver avant la fermeture de la douane demain dimanche pour la « clearance » : Frank reprend l’avion lundi, et doit être en règle… En attendant, l’heure c’est l’heure, et comme c’est pas l’heure on profite de ce dernier mouillage dans les Grenadines.

Et vers quinze heures trente, nous levons l’ancre pour contourner Bequia par l’ouest avant de piquer vers le nord.

Dimanche 23 avril. Il a fallu un peu bouger durant la nuit, car le vent n’a pas été très régulier : fort sous les gros nuages, quasi pétole sous le vent de Saint Vincent… Mais nous arrivons au point du jour devant Fort de France et mouillons sur ancre dans la baie des Flamands vers huit heures.

Devant Fort de France.

Pas le meilleur plan pour faire la fameuse « clearance » : Frank va en avoir besoin pour reprendre l’avion et justifier de son arrivée sur l’île. Au bout de deux bonnes heures de recherche, nous découvrons qu’une station service à trois kilomètres détient le fameux PC qui permet de faire la déclaration en ligne…

A Fort de France le dimanche, il n’y a pas que les administrations de fermées : rien n’est ouvert, à part deux ou trois restaurants, et l’animation est un peu anémique.

L’ « Anthem of the Seas », énorme paquebot de croisière qui vient des Bahamas, fait le spectacle. Il arrive en même temps que nous, appelle sans succès le pilote du port, et finit par se mettre à quai. Deux heures après, sa cargaison humaine n’est toujours pas déversée à terre. Et à seize heures, il est reparti : les passagers ont visité la Martinique et passent à la prochaine case à cocher dans leur guide.

Lundi 24 avril. Sept heures : petit coup d’annexe pour poser Frank au taxi. C’est aujourd’hui qu’il nous quitte pour rentrer sur Los Gatos. Frank sera venu à bord trois fois durant le tour de Kousk Eol. Nous faisons un tour rapide du centre-ville avant de repartir vers St Pierre. Le gardien de l’ancien palais de justice, transformé en centre culturel, nous ouvre même la porte avant l’heure et nous sert de guide. En repartant, il nous charge même de mangues pour le voyage !

L’ancre est vite levée, direction le nord. Nous nous faisons vite doubler par deu gros catamarans chargés de touristes : les dauphins n’attendent pas ! Nous ne les verrons que d’un peu loin.

Onze heures : nous mettons l’ancre dans le très joli mouillage devant St Pierre, entre les épaves de l’éruption de 1902.

Mouillage devant St Pierre.
St Pierre.
La cathédrale.

Visite sous un soleil de plomb de ce qui reste de la ville qui fut à la fin du dix-neuvième un centre économique incontournable de l’île, puis petit resto dans le hall du marché couvert : acras et blanc manger excellents !

Départ dans la bonne humeur.

Nous avons un peu moins de quatre-vingts milles pour les Saintes, dernière étape avant Pointe à Pitre. Nous décidons de partir en début de soirée pour y être au lever du jour.

Mardi 25 avril. Vent et mer étaient au rendez-vous : trois ris dans la grand-voile et morceau de génois. Et il a fallu fermer les hublots. Nous avons fait la course avec le Mandalay, goélette trois-mâts de Tanzanie, depuis St Pierre jusqu’à la Baie du Bourg dans l’archipel des Saintes, où nous arrivons à sept heures. Le ciel est couvert, et la situation ne devrait pas changer les prochains jours…

Le Mandalay.

Mais les Croisières Kousk Eol étant ce qu’elles sont, les nuages passent et laissent place au soleil une demi-heure après notre arrivée. Ceci dit, pas sûr que ce soit un progrès : le bougre, sans ombre, il cogne dur !

La Baie du Bourg est toujours aussi grandiose, mais toujours aussi encombrée de bateaux au mouillage. Le Bourg a un charme certain, mais n’a pratiquement rien à envier à St Tropez question touristes.

La Bais du Bourg.

Mercredi 26 avril. Cette fois, c’est la fin de ce petit tour caribéen. Il faut aller à Point à Pitre, où Marie-Noëlle doit prendre son avion de retour vers la métropole et les frimas (il paraît qu’il neige aujourd’hui à Grenoble). Petite traversée depuis les Saintes, mais très agréable avec bon vent et mer relativement calme, et vue sur les îles dont les noms font rêver : la Désirade, Marie-Galante…

Une place nous attend à la marina du Bas du Fort : on va pouvoir faire un grand nettoyage avant l’arrivée d’André et Marie Jo !

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1– East Caribean Dollar : à peu près un tiers d’euro.

2– Allons ! Masque-Palmes-Tuba, enfin ! Les gens un peu branchés vous parlerons de snorkeling.

3– Qu’est-ce que j’en sais, moi ?

4– On (en fait : Cathy et Marie No) insiste pour me faire écrire qu’une partie de l’équipage a soigné les activités préprandiales en nageant trois bonnes heures, lui. Comme si cela devait changer quelque chose…

5– En fait, même ceux qui ne le sont pas.

6– Là on ne fait pas les difficiles : on prend ce qu’il y a à bord.

7– Mais si : rappelez-vous le doux grincement du moulin de château d’eau dans la scène du début de « Il était une fois dans l’Ouest ».

Le Marin – Martinique

Nous voici donc en Martinique, après cinq mille sept cent quatre dix milles et quarante-trois jours de traversée de l’Atlantique Sud. Un beau morceau, avec des conditions météo assez variées. Et avec un équipage un peu disparate : deux antiquités voileuses avec un nombre d’années et de milles sous la quille impossible à compter sur les doigts, même en y mettant les pieds, un autre avec une expérience un peu moins étendue, plus théorique, et pas de « grande » traversée à son actif, et pour finir un débutant confirmé en voile…

Ce fut dans tous les cas une expérience de vie commune instructive : il n’y a rien de tel que le huis clos d’un voilier pour révéler les personnalités, et exacerber les énervements qui dans d’autres conditions auraient été étouffés avec un mouchoir. De nouveau, beaucoup de similitudes avec une cordée en haute montagne dans un massif isolé, loin de tout. Il n’est pas sûr que tous les quatre se retrouvent à nouveau un jour ensemble sur un bord… Dire que j’avais envisagé de faire cette traversée à deux avec mon frère Bernard, ou même seul s’il n’avait pu venir. C’est la vie.

Bref. Le Cul de Sac du Marin est un abri naturel très prisé des navigateurs et des loueurs dans les Petites Antilles : vaste, très protégé des vents, et région tranquille1. Le succès a sa rançon : un grand nombre de bateaux2 sont au mouillage ou à quai, et l’effet est impressionnant quand on arrive ici pour la première fois, surtout après tant d’arrêts dans des endroits où une dizaine de voiliers représentait une foule à la limite du supportable !

La capitainerie est bien rodée. Notre demande de place à quai est prise en compte et la clearance d’entrée se fait sur ordinateur. Elle coûte cinq euros mais se fait en dix minutes, alors que précédemment, on avait affaire à un agent et c’était gratuit… Putain d’informatique.

Nous devons attendre l’attribution de notre place sur un corps mort. Pa ni pwoblème, nous profitons du spectacle : deux yoles sont de sortie et tirent des bords dans le chenal. Toutes en longueur, la voile relativement petite est très avancée et l ‘équipage à l’arrière, prêt à se mettre au rappel sur des perches pendant que le barreur se cramponne à la rame qui sert de gouvernail.

Il faut être très agile : les surventes surprises ne pardonnent pas ! Ça ne rate pas : l’une des yoles dessale tout d’un coup devant nous… Le mât est vite retiré et le bateau redressé, plein d’eau : l’équipage écope à la main.

Le canal 9 de la VHF hausse le ton : la capitainerie nous indique que nous avons une place à quai, temporaire, mais qu’ils font leur possible pour trouver quelque chose jusqu’à notre départ. Un canot de la marina vient nous montrer le chemin, et nous aider pour les amarres : des pros. Petite montée d’adrénaline : soudainement, le sondeur n’affiche plus que dix centimètres sous la quille. « Ah oui, il faut rester très près des pontons… ». Ah oui… Nous n’aurons que soixante-dix centimètres sous la quille au ponton, et nos voisins nous disent qu’on ne compte plus les bateaux qui s’échouent : les places s’attribuent en fonction du tirant d’eau.

La marina est moderne, récente, très pratique : sanitaires et laverie, commerces, restaurants… La civilisation, quoi. Et nous irons au resto : assiette créole pour cette première fois, avec acras de morue, boudin noir, crabe farci, crudités « locales », arrosés avec une Lorraine ambrée.

Bernard est reparti vers Antibes, et Christian et Payou ont décidé de louer un appartement chez une connaissance à Fort de France. Je me retrouve seul sur Kousk Eol : pas vraiment une punition ! Il y a un peu de bricolage à faire : je vais faire ça en prenant mon temps. Sans trop traîner car Cathy arrive le cinq avril.

Juste avant le départ de Bernard, il a fallu bouger le bateau vers une place plus définitive, sur le ponton un, dans l’ancienne marina. Là aussi, les fonds sont limités : à peine plus de trois mètres entre pontons, et les pendilles en travers, peu plongeantes vers la chaîne mère au milieu du passage. Avec notre tirant d’eau, à peine le milieu franchi que la quille accroche… « Ah oui, les pendilles ne laissent pas beaucoup de place. ». Ah oui. Il faut dire que la priorité ici semble être le catamaran, pas ces machins avec une protubérance sous-marine faite soit disant pour améliorer le comportement à la voile. À la quoi ? A nouveau, nous n’avons que cinquante centimètres sous la quille.

Kousk Eol au ponton, entre deux gros machins à moteur.

Et que fait-on après une longue traversée ? Je vous le donne en mille : on répare et on nettoie3… Je ne vois pas pourquoi vous y échapperiez. Sur la liste des choses à faire se trouve le remplacement des bouteilles de Camping Gaz, toutes vides. Ça tombe bien, il y en a ici ! Sauf que : nos bouteilles ont bien navigué, et ont été protégées tant bien que mal avec de l’antirouille. Rouge. Rappelez-vous : les bouteilles de Camping Gaz sont de quelle couleur déjà ? Ben oui, le rouge, ça va pas du tout. Donc il faut en reprendre d’autres. Quatre à soixante-quinze euros pièce, consigne comprise, ça commence à faire cher le plat de pâtes au beurre… Le commerçant, compréhensif, accepte de prêter une bonbonne de treize kilos pour remplir les Camping Gaz : vingt-cinq euros pour les quatre, on va carrément pouvoir passer aux Panzani !

Remplissage des Camping Gaz…

Le génois est usé le long du rail d’étai : les très longs bords de grand largue sont assassins ! Il faut affaler la voile et coller une bande de renfort par dessus la ralingue. Il faudra certainement faire mieux une fois rentrés, mais ça devrait tenir. Idem pour la grand-voile : quelques points d’usure sont « colmatés » avec des patchs. Nos voiles ont remarquablement bien tenu le coup de nos navigations longues et en toutes conditions : nous ne regrettons pas les conseils de Jacques de Delta Voile pour prendre de l’Hydranet (publicité gratuite). La coupe, radiale, permet d’avoir des zones de grammages différents, en fonction des programmes de navigation.

La bande anti-UV est elle aussi en bout de course : les coutures sont cuites et le tissus usé à plusieurs endroits. Là aussi, un collage permettra de faire durer encore quelques mois.

L’alarme du moteur a rendu l’âme : plutôt gênant, car il faut redoubler d’attention et être à l’écoute de tout changement de rythme, de bruit… Pas forcément facile en navigation. Et on est toujours à la merci d’une ailette de la turbine à eau de mer (impeller) qui reprend sa liberté, provoquant une surchauffe du Volvo. Voire une algue bouchant la prise d’eau. Donc l’alarme est changée contre une toute nouvelle achetée au shipchandler du coin et aussi contre une poignée d’euros : la plaisance a toujours été un loisir onéreux, mais ici, c’est carrément du luxe… Mais bon, si ça peut empêcher de casser le moteur.

La colle des miroirs des coins toilette ne remplissait plus son rôle et lesdits miroirs perdaient leur pouvoir réfléchissant : la chaleur des tropiques et l’humidité en ont eu raison. Les miroirs, me direz-vous, ne sont peut-être pas des éléments essentiels pour naviguer sur un voilier. Détrompez-vous ! Selon l’équipage, surtout au mouillage, ces éléments dits de confort peuvent grandement contribuer à une plus grande sérénité à bord… De même que des WC avec des joints ne fuyant pas. Donc, on rajoute sur la liste des choses indispensable à faire.

Miroir, dis moi…

Et puis finalement, il faut tout remettre à sa place, de manière la plus logique possible pour éviter les pertes de temps lors de la recherche du machin (ou du truc) dont on a besoin sur le champ. Et nettoyer : même en mer, la poussière s’accumule et les planchers deviennent poisseux avec le temps.

Sans oublier les courses et la pharmacie, évidemment : il est temps de renouveler le stock de thymoanaleptiques4 génériques pour la suite des tribulations. Surtout que les labos locaux sont à la pointe de la technologie…

Médicaments pour adultes: ne pas dépasser les doses prescrites!

Le final sera la grande lessive à la laverie du port : draps, serviettes, vêtements,…

5 avril 2017 : Cathy arrive ce soir. Je suis dans les temps… D’autres amis nous rejoignent un peu plus tard : nous avons prévu d’aller faire un tour aux Grenadines. Ensuite, nous rejoindrons André et MarieJo en Guadeloupe. D’ici là, le programme est de visiter la Martinique. On vous racontera peut-être tout ça un de ces jours.

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1– Je parlerais bien du rhum de la Martinique, le meilleur, et des nombreuses et magnifiques maisons (distilleries) mais je crains que la censure n’exerce ses droits..

2– Probablement autour de deux mille…

3– Holà les mauvaises langues : le ti punch, c’est en plus !

4– Eh oui, il faut sortir un peu !