L’île où on fête Noël tous les jours.

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Le drapeau, avec la Crois du Sud, l’île et le paille-en-queue jaune.

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Christmas Island, comme son nom l’indique, est l’île où demeure le Père Noël1.

Elle est évidemment couverte de sapins sous lesquels broutent paisiblement des hardes de rennes, au-dessus desquels volettent les paille-en-queue jaunes, eux aussi endémiques.

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Le paille-en-queue jaune.

Sinon, c’est une île un peu comme les autres dans le coin : un jour, un volcan s’est énervé et a poussé vers le haut, sur presque cinq mille mètres tout de même, des restes sédimentaires qui culminent maintenant à un peu plus de trois cents mètres au-dessus du niveau de la mer. C’est difficile de donner une mesure précise, la marée faisant varier cette hauteur de deux mètres deux fois par jour.

La capitale de Christmas Island est la Crique des Poissons Volants. Ces derniers étaient jaloux de l’attention que portait le Père Noël aux rennes : après tout, eux aussi savent voler dans les airs, et avec un peu d’entraînement, ils auraient très bien pu tirer des traîneaux. Santa Claus décida donc, pour les calmer, de donner leur nom à sa capitale : Flying Fish Cove. Parce qu’il faut aussi le dire, par pur snobisme, le Père Noël prétend qu’il parle Anglais.

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Kousk Eol dans Flying Fish Cove.

Voici : tout est dit.

Je ne pense pas qu’il y ait un quelconque intérêt à parler de l’exploitation du phosphate, principale ressource de l’île, en gros comme de la chiure d’oiseaux fossilisée. Pas très ragoutant, mais il paraît que ça rapporte, et les rennes, il faut bien les entretenir.

Ce qu’on comprend moins bien, c’est l’énorme camp de réfugiés, le plus grand d’Australie, véritable prison pour immigrants illégaux, en provenance d’Afghanistan, d’Irak, du Sri Lanka… D’ailleurs les bateaux de la marine et de la Border Force patrouillent sans cesse.

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En ce qui concerne l’usage de l’Anglais, il y a tout de même une vraie raison : il semblerait que Santa ait des comptes à rendre à la Reine d’Angleterre, car l’île est aussi considérée comme territoire extérieur et non-autonome de l’Australie, qui comme chacun sait fait partie de la Richesse Commune2.

Ah, j’allais oublier : il y a aussi plein de gros crabes terrestres rouges qui profitent des congés de fin d’année pour aller à la plage. Tous en même temps : je vous raconte pas la pagaille. Impossible de poser un pied par terre sans en écraser. Que fait Renne Futé ?

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Crabe rouge.

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Ça vous va ? Je me demande si ce n’est pas ce que j’ai bu tout à l’heure : je me sens tout drôle… Mais c’est vrai que je ne maîtrise pas encore tout à fait l’Australien. Pourtant je suis sûr que ce n’était pas du kava. Sinon, comme d’hab, Wikipedia se fera un plaisir de compléter ou raffiner ces informations.

En attendant, Kousk Eol est au mouillage devant Flying Fish Cove, à côté de l’énorme usine de traitement du phosphate avant embarquement sur des vraquiers.

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L’usine de traitement du minerai de phosphate.

Puisque il fallait du monde pour travailler dans les mines, on a fait venir des Australiens et des Anglais, mais aussi des Chinois et des Malais. Et d’autres : population très cosmopolite. Et religions variées elles aussi : bouddhistes, musulmans, chrétiens, sur une île qui fait moins de quinze kilomètres sur vingt.

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Clairement deux types d’habitations : HLM…
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… et appartements pour cadres de la mine.

D’ailleurs, le jour de notre arrivée est un jour férié, une fête malaise3. Comme nous nous excusions auprès du fonctionnaire du contrôle sanitaire pour le faire travailler un jour pareil, il nous a répondu : « Mais pas du tout : ça m’a pris dix minutes, et je serai payé trois heures ! ». D’ailleurs, les formalités d’entrée se sont déroulées comme un charme : moins de vingt minutes en tout, douane, immigration et contrôle sanitaire. Avec le sourire.

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Temple bouddhiste.
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Poste/magasin de souvenirs.
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Police.
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Tribunal.
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Mosquée.

Des centaines de frégates planent au-dessus de nous. Les fous occupent l’espace juste en dessous : sur Christmas, ils se posent sur les arbres pour la nuit. Et nous avons même vu (d’un peu loin) les fameux paille-en-queue jaunes !

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Paille-en-queue.

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Frégates.
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Et les deux…
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Fou à bec bleu qui pleurait pour avoir sa photo dans le blog…

Il y a même une mère qui niche dans le creux d’un arbre au bout du quai.

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Madame Paille-en-queue au nid.

Mardi 13 septembre 2016. Demain, nous repartons vers les îles Cocos/Keelings. Il faut repasser à la Border Force pour la clearance de sortie : piece of cake, mate. Et surtout, refaire quelques courses et le plein de gas-oil : pas de taxis sur l’île, donc tout se fait à pied. Et le soleil, pas coopératif du tout, cogne comme si ce n’est pas lui qui paie cette débauche d’énergie.

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Rue de la capitale.

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Dans l’après-midi, nous faisons une jolie balade vers la crête de l’île. Nous passons tout d’abord près de la demeure des premiers gouverneurs de l’île.

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Puis le chemin, raide, s’élève au travers d’une forêt assez dense et exubérante.

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Sur le sol, des centaines de crabes rouges nous regardent passer, à peine troublés.

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Nous verrons même d’énormes crabes des cocotiers de plus de cinquante centimètres !

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La vue depuis le haut sur Flying Fish Cove récompense de l’effort : nous sommes trempés de sueur…

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Vue du haut de la falaise.

Mais ce n’est pas le tout : il faut redescendre, et il est déjà dix-sept heures trente : il fera nuit dans peu de temps. Nous tentons le stop : « Show your thumb ! », comme nous avait recommandé quelqu’un. Et ça marche : une minute après, nous sommes dans un pick-up qui nous pose devant la jetée…

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On vous aura prévenu!

Mercredi 14. Nous devons partir ce soir vers Cocos/Keelings, pour arriver de jour sur l’atoll, si les calculs sont bons ! Environ cinq cent vingt milles à cent cinquante milles par jour : trois jours et demi. En attendant, nous faisons la connaissance de Emma et Andrew, sur Pentagram, qui sont arrivés de Darwin ce matin : deux Britanniques avec qui nous rebâtissons l’Europe. Ce n’est pas gagné…

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Oeuvre d’artistes locaux…

La vérité sur l’avenir des crabes rouges

Partout, il est expliqué que les crabes rouges sont une espèce protégée, probablement en voie de disparition. Il y a plusieurs causes à cette situation. La première est connue : au moment de la migration vers la mer pour se reproduire, les crabes ne respectent pas vraiment la signalisation routière, et en particulier les passages protégés pour piétons :

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On vous a prévenu!
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Celui-ci n’a pas bien écouté…

Il semblerait aussi qu’une fourmi importée d’Afrique dans des cargaisons de bois s’attaque à ce crabe emblématique de l’île.

Mais la vraie raison est toute autre. Les scientifiques bien connus DD de Kousk et Eol le Glaude

ont enquêté pour vous. Et à force de patience et de persévérance, ils ont fini par trouver la vraie cause de la disparition de ces crabes : ils sont accros à la cigarette, tout simplement !

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Si au moins ils passaient à la cigarette électronique…

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1
– Je sais : les Finlandais, mal informés, prétendent que le Père Noël réside en Laponie. Mais franchement, vous trouvez ça crédible ? Alors qu’ici il fait chaud toute l’année.

2– Commonwealth pour les snobs.

3– Mais non, il n’y a pas de malaise. Enfin, si : des femmes de Malais. Ça doit être pareil…

4 réflexions sur « L’île où on fête Noël tous les jours. »

  1. Super article !!! Merci à vous pour toutes ces infos, c’est un régal de vous lire !!!
    Bonne poursuite vers Maurice ! Ns sommes devenus accros à votre blog !!!
    La bizzzz !

  2. Question: pourquoi n’avez-vous pas fait un détour par la Nouvelle-Zélande? et par la Tasmanie? Est-ce que vous sentez déjà l’écurie?
    Requestion: est-ce que vous serez tentés, comme Moitessier, de continuer à tourner en rond autour du globe? Nous on aime bien suivre vos aventures et lire vos élucubrations depuis notre canapé!

    1. Mon pôvre vieux! Tu as dû déjà remarquer qu’on a raté un très grand nombre d’escales, certainement plus qu’on n’en a visité! C’est un peu la règle dans ce genre de voyage: on prévoit un certain nombre de mois, et on essaie de faire tenir. Ou alors on fait comme Moitessier.
      Dans notre cas, on avait prévu 3 as, et on en est à la 4e. Et pour l’instant, on souhaite garder MarieJo et Cathy comme cothurnes préférées!
      Donc effectivement, on est sur la route du retour.
      Bises!

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