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Kousk Eol: la fin d’une aventure?

Il fallait bien que cela arrive un jour: 15 octobre 2024, Kousk Eol est vendu à nos amis Marta et Pierre…

Bien plus qu’une page qui se tourne, c’est plutôt un roman, ou au moins un très gros carnet de voyage, qui se ferme pour les deux frères André et Claude: que d’aventures, de découvertes, d’expériences aussi variées qu’exotiques et souvent inattendues depuis l’achat de Kousk Eol en 2010!

Kousk Eol nous aura emmenés à travers les mers du monde, sur plus de 70 000 milles en presque quinze ans… Tour du monde, bien sûr. Mais aussi plusieurs traversées vers les Antilles, allers et retours. Sans compter la Méditerranée: Corses, Îles d’Or, … Avec, évidemment, un certain nombre de passages de l’Escampobariou, dans les deux sens!

Ce n’est pas certain que Marta et Pierre ne nous voient pas sur leur fringant voilier un de ces jours… Et nous espérons qu’ils profiteront de Kousk Eol au moins autant que nous!

Kousk Eol devrait garder son nom: vous pourrez donc certainement suivre ses nouvelles navigations.

Bon vent à tous!

Gibraltar-Toulon 13-18 juin 2024

Jeudi 13 juin

La nuit est courte : Marta et Pierre nous quittent à six heures pour rentrer sur Antibes, boulot oblige… On va donc se retrouver entre trois mecs plus trop frais pour rentrer sur Toulon : Jacques, Bernard et Claude.

Nous profitons du gasoil hors-taxe de Gibraltar avant de partir. Et c’est vers dix heures trente que nous prenons la direction de Toulon, à un peu plus de 700 milles : cinq jours si tout va bien.

Le Rocher, sans mer et sans vent…

La météo n’est pas très encourageante pour le début, avec un léger vent de face : c’est donc au moteur que nous sortons du Détroit. En fait, nous ferons une journée complète de moteur. Ensuite, la météo nous promet un peu de vent favorable.

En attendant, nous profitons du spectacle des dauphins qui nous font plusieurs visites. Ce n’est pas la première fois que nous admirons ces animaux, mais nous ne nous lassons jamais de leurs jeux autour du bateau.

Samedi 15

Promesses de vent non tenues : la météo aurait elle été influencée par nos brillants politiciens ? Nous chargeons les GRIBs de quatre modèles de prédiction différents : GFS, Arôme, Arpège et Arpège EU. Aucun impact sur la météo : le calme s’installe… Nous continuons au moteur toute la journée, puis la nuit, de vendredi.

Enfin, vers sept heures, le vent tant attendu semble se décider : le génois est vite déroulé et Perkins envoyé faire la sieste. C’est au grand largue que nous remontons les côtes d’Espagne, entre cinq et six nœuds.

Vous vous en doutiez, non ? Le vent retombe, donc re-moteur. Puis sur le coup des 12h30, le vent revient : arrêt moteur voiles déployées, juste au moment, ça tombe bien, de manger le succulent repas préparé par Bernard : coquillettes et restes de rôti de porc d’hier, agrémentés de champignons et de crème fraîches… Vous aussi, vous salivez ? Mais là, au moment de servir, des coups sourds se font entendre sous la coque, au niveau de la quille. On a dû accrocher un OFNI1. Pas grave, on va mettre le bateau bout au vent pour l’arrêter, et l’intrus se décrochera tout seul. Ça, c’est la théorie. La réalité est très légèrement différente : il faut plonger pour aller dégager de l’hélice un bout attaché à une bouée de filet de pêche qui était partie à la dérive. C’est elle qui tapait sur la coque. Le bout s’est évidemment pris autour de l’hélice, et il faudra les efforts de Bernard et Claude pour le dégager et pouvoir ainsi utiliser à nouveau le moteur. Bref, presqu’une heure et demie de retard pour le déjeuner…

Heureusement qu’on a pu dégager l’hélice : faute de vent, nous brûlons du gasoil jusqu’au lendemain matin.

Porte manivelle de winch de merde

Cette rubrique se veut un coup de gueule contre les merdes (vous me connaissez : je pèse mes mots) vendues souvent à prix d’or, avec l’assurance pour l’acheteur d’avoir choisi ce qui se fait le mieux sur le marché. Rien n’est trop beau pour les plaisanciers réputés plein aux as.

Aujourd’hui, l’objet de l’ire du captain sera un étui porte manivelle de winch. Le cockpit de Kousk Eol est équipé de deux de ces réceptacles, bien pratiques pour mettre les manivelles à l’abri une fois les écoutes bien étarquées.

Un équipier un peu sanglier, lourd et maladroit, avait confondu un de ces étuis avec une marche pour sortir du cockpit. Et avait arraché ledit étui qui jusque là remplissait à merveille son rôle de récipient à manivelle, le rendant ainsi inutilisable.

Qu’à cela ne tienne : visite chez le shipchandler le plus proche, où trône sur un présentoir un magnifique étui, bicolore s’il vous plaît : nous n’en demandions pas tant, mais c’est le seul modèle disponible. Il doit être vachement bien, vu le montant de la facture. Pas une minute n’est perdue pour l’installer.

Et, comment dire ? Je vous laisse juger sur photo de l’état de ce porte manivelle moins de quarante-huit heures après son installation… Et comme nous étions partis, impossible d’aller demander des comptes au vendeur pour oser proposer des merdes pareilles… Cheapchandler, oui !

L’objet de l’ire du captain…
L’autre étui, après plus de 15 ans d’utilisation…

Dimanche 16

Ah, ça va mieux après cette minute de défoulement !

Donc disais-je, moteur toute la nuit. Vers dix heures, au large d’Ibiza, le vent promis par la météo pointe enfin son nez : il nous oblige à faire du près, mais tout est mieux que le moteur ! Et il devrait adonner au nord de l’île. Depuis le temps que nous attendions de pouvoir utiliser les voiles, nous n’allons pas faire les difficiles ! Surtout que nous avançons entre six et sept nœuds.

Mais évidemment ça ne dure pas, et Volvo s’y recolle dans l’après-midi. Décidément, cette dernière traversée n’aura pas beaucoup mis à l’épreuve notre maîtrise vélique. Nous vidons même les trois jerrycans de vingt litres dans le réservoir principal : ça risque d’être juste si nous n’avançons pas un peu à la voile.

Lundi 17

10h : les dernières estimations donnent un ETA2 pour demain mardi en début de soirée. Pour l’instant nous sommes toujours au moteur. Côté fun, on repassera ! La surface de la mer est un vrai miroir, et une petite brume s’est installée sur 360º : plutôt un signe de marée barométrique… Le moral d’acier de l’équipage commence à exhiber des traces d’oxydation. On entend même quelques suppliques : « Allez, Poséidon, sois sympa ! » « Oh, Éole3, tu fais quoi, là ? » « Neptune, tu le sais qu’on t’aime ! »…

Et voici que juste après les tripoux de Laguiole, un vent de sud-est d’une douzaine de nœuds s’établit : d’après les GRIBs il devrait nous pousser par vent de travers jusqu’à Toulon. On va y croire ! Pour l’instant Kousk Eol file à six nœuds sur une mer plate.

Puis le vent monte, les copains, autour de vingt nœuds: les alertes et appels à l’aide sur le canal 16 de la VHF augmentent. C’est d’abord un bateau de pêcheurs avec trois personnes à bord qui disparaît dans les eaux espagnoles (et qui est retrouvé plus tard), puis un coup de vent en Corse où la SNSM ne doit pas chômer.

Nous profitons d’une mer relativement clémente pour accumuler les milles. Bien sûr, vous nous connaissez, ça ne va pas durer : le vent continue à monter, dépassant souvent les trente nœuds, cette fois avec la mer. Bientôt, Kousk Eol est sous deux ris et une demi trinquette au près : notre vitesse est ralentie à chaque passage d’une grosse vague, et elles sont nombreuses !

Ben oui, ça penche!

Et ce sera notre lot jusqu’aux Embiez. Pourquoi les Embiez ? Tout simplement parce que le vent refuse régulièrement, nous obligeant à tirer plus à l’ouest, à un près le plus serré possible.

Juste avant les Embiez: la mer se calme, mais le vent tient bon…

A 20 h, nous sommes légèrement à l’ouest des iles des Embiez : la proximité de la côte fait que la mer s’est bien assagie, et nous la longeons au plus près au moteur jusqu’au Cap Sicié, le Cap Horn local. Ensuite, c’est l’arrivée dans le port de Toulon, puis l’amarrage à notre place dans la Vieille Darse le 18 juin, où Maryse nous attend avec une frontale : minuit, Kousk Eol est à quai ! Fin de notre périple de pratiquement 4000 milles depuis Pointe à Pitre, et fin d’une belle aventure.

C’est tout : vous pouvez enfin vaquer à des activités plus profitables à la Nation, qui en a bien besoin en ce moment !

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1 Objet Flottant Non Identifié.

2 Estimated Time of Arrival.

3 Rien à voir avec le Eol de Kousk Eol, bien entendu.

Ponta Delgada – Gibraltar – 3-11 juin 2024

Lundi 3 juin 2024

10h40 : les formalités de départ (clearance) faites, nous larguons les amarres de la marina de Ponta Delgada, direction Gibraltar à un peu plus de mille milles plein est.

George nous quitte comme prévu pour rentrer en Californie. La nature n’ayant pas un goût trop prononcé pour le vide, la place vacante est comblée par Marta et Pierre, des amis d’Antibes, tous les deux à la SNSM1 : on va être surveillés de près, côté sécurité ! Et le nationalisme culinaire de notre nouvelle équipière italienne remplace les spécialités savoyardes par du risotto, de la farine de maïs et de pois chiche, du grano padano et du parmiggiano…

L’équipage…

Pour l’instant, le départ est un peu mou, le vent s’étant mis aux abonnés quasi absents. La risée Perkins2 est donc sollicitée pour nous dégager au sud de l’île. Puis le vent reprend petit à petit en atteignant l’extrémité est de Sao Miguel.

L’examen des GRIBs et les discussions avec d’autres bateaux nous font privilégier une route plus au sud que la route directe pour profiter de vents plus favorables et éviter des zones de calme.

La quête du sashimi ultime est lancée par Bernard : il n’y a pas trop de sargasses, donc les espoirs sont grands… Effectivement, une ou deux heures plus tard : zzzzzziiiiii fait un moulinet ! La ligne est vite remontée pour découvrir un oiseau accroché par le bec… Les oiseaux sont des cons, comme dirait Chaval, et celui-ci n’avait qu’à pas jouer au puffin avec le Nanard, qui, magnanime, le décroche et le relâche.

Mardi 4

Nuit tranquille, au moteur malheureusement. Vers 2h30, une fusée blanche monte dans la nuit au loin derrière nous. Fusée unique, sans appel VHF. Bizarre.

Au petit matin, le vent se lève prudemment, de l’arrière : le café avalé, nous arrêtons le moteur et mettons la grand-voile et le génois en ciseau. Et nous atteignons gaillardement les cinq nœuds, les copains ! Il faut savoir revoir à la baisse ses ambitions… Surtout que les deux ou trois prochains jours ne devraient pas nous permettre de faire des moyennes inoubliables.

Bon d’accord, ça roule un peu, et la grand-voile a du mal à rester gonflée. Néanmoins, pendant ce temps, nous ne brûlons pas de carburant hydrocarburé. Malgré une retenue, la bôme se balade un peu au gré des vagues, et après quelques heures de ce traitement, un des renvois d’écoute de grand-voile, au niveau du vit de mulet, réussit à se dévisser… Mais l’équipage, n’écoutant que son courage, bondit sur le roof instable, clef et pince dans les mains, et en moins de temps qu’il ne faut pour écrire ces inepties, te remet le renvoi récalcitrant en place, je te dis même pas…

Mercredi 5

La journée d’hier s’est écoulée tranquillement : petit vent arrière dans la journée, voiles en ciseaux, puis moteur dans la nuit parce que la vitesse était tombée sous les trois nœuds…

Et vers 5h30, le vent décide de se lever avant nous : moteur au repos, génois et grand-voile illico réglés au bon plein. Kousk Eol glisse entre six et sept nœuds sur une mer calme : pô pire !

Vers 11h30, début de mutinerie dans le carré : Marta, qui, rappelez-vous, a apporté de la farine de pois chiches, prépare de la farinata. Pour les Niçois du bord, Pierre et Bernard, tout simplement de la socca, une recette de plus soi-disant volée par les Italiens. Seule une menace de mise aux fers après séance publique de knout prononcée par un captain impatient de goûter à cette première sur Kousk Eol met fin à la discorde. Avant les dérives que soit-disant les Niçois ont été des Italiens, et que c’est même pas vrai, c’était des Savoyards… On entend encore bien ruminer à voix basse, mais un calme plus propice à la dégustation des farinatas/socca s’installe.

Pas toujours facile de cuisiner à bord!

Entre-temps, dans la classification des équipiers sur Kousk Eol3, une sous-catégorie du sanglier est créée : le miettogène, qui, comme son nom le laisse percevoir, sème des miettes tout autour de lui, quel que soit l’aliment engagé dans un processus d’ingurgitation : le pain, les biscuits, le fromage un peu sec, le riz, même les pâtes… La liste n’est évidemment pas exhaustive : le miettogène sait montrer de la créativité pour marquer son passage.

En fin d’après-midi, à environ deux cents mètres derrière le bateau, une baleine nous fait le coup de la queue en l’air au moment de plonger… Nous apercevons plusieurs fois des dauphins, mais aucun ne vient jouer à l’étrave.

Jeudi 6 juin

La nuit fut un peu musclée… Après un démarrage au moteur, faute de vent, nous avons dû jongler avec les ris, pour finir avec trois ris et une demi-trinquette dans une mer formée. Le risque est fort de ne pas avoir de carbonara pour midi, notre chef refusant d’aller aux fourneaux par ces conditions !

Effectivement, le risque se concrétise… Nous mangerons même sur le pouce ce soir, et la nuit sera tout sauf réparatrice. Les discussions sur l’origine du mot « plaisance » évoquent des histoires de béotiens incultes et ignares4 qui auraient mieux fait d’aller courir après les escargots plutôt que de parler de domaines dont on peut se demander légitimement s’ils en ont la moindre connaissance…

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En attendant, le vendredi matin semble prometteur : le vent tourne, certes légèrement, vers le nord, rendant le bord de près vers Gibraltar moins inconfortable. Surtout qu’il baisse un peu aussi, le vent : les ris sont progressivement largués, et la trinquette remplacée par le génois. Les alizés portugais5 seraient-ils proches ?

On aura peut-être droit à la carbonara ce soir ! Dont la recette créée des tensions à bord, les partisans d’ajouter de la crème fraîche se heurtant frontalement à Marta pour ne pas la nommer, qui crie à l’hérésie. Elle va même jusqu’à décréter l’espace culinaire de Kousk Eol territoire italien pour tout ce qui touche à la cuisine !

Information non contestable : Gibraltar est à 530 milles.

Et le soir, rien n’a été laissé au fond de la casserole de carbonara, sans crème.

Samedi 8 juin

La nuit dernière fut tranquille : nous avons enfin touché les alizés portugais ! Qui nous poussent allègrement entre six et sept nœuds droit sur Cadix, avec une mer apaisée, avec des pointes à plus de huit nœuds. Nuit d’autant plus tranquille que nous avions à digérer la carbonara tant attendue, et sans crème…

La navigation sur Kousk Eol peut parfois être dure…

Mais Cadix ? Pourquoi Cadix, et pas Gibraltar me demanderez-vous ? Non ? Vous ne me le demanderez pas ? Je m’en fiche : je vais quand même vous le dire…

Peut-être avez-vous entendu parlé des orques qui s’amusent à arracher les safrans des voiliers qui passent par le détroit ? Plus de six cents incidents depuis quatre ans, allant de la simple intimidation jusqu’aux safrans brisés, faisant même couler certains voiliers. Les scientifiques n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les raisons de ces attaques. Il semblerait que ce ne soit qu’un jeu pour ces magnifiques mais impressionnants animaux. Les navigateurs essaient de trouver des parades, du traînard émettant des sons au pétard explosant sous l’eau. Une autre tactique est de contourner la zone où se produisent les attaques. Cette zone couvrant pratiquement toute la surface à l’ouest du détroit, la tactique serait de longer la côte à une profondeur de vingt mètres, où les orques ne se risquent que très rarement. C’est notre choix : nous visons Cadix, puis longerons la côte jusqu’à l’entré de la Baie d’Algesiras, soit environ 55 milles, où se trouve Gibraltar et la marina Alcaidesa (à la Linea de la Concepcion, ville frontalière côté espagnol) où nous nous arrêterons. Les quarts se feront à deux, pour surveiller la profondeur et le trafic, intense à cet endroit).

Oh les épaulards : c’est assez ! Circulez !

Dimanche 9

Nuit sans histoire de nouveau avec un vent régulier autour de dix à douze nœuds nous poussant dans la bonne direction sur une mer aussi plate que l’encéphalogramme d’un représentant de certains de nos partis politiques. Malheureusement, le ciel est complètement voilé et une fine bruine oblige à se mettre à l’abri sous la capote, voire dans le carré.

Le beau temps arrive par l’ouest, et repousse la couche nuageuse vers l’est.

Au matin, nous sommes à 220 milles de Cadix. Puis le vent tombe, obligeant à réveiller Volvo, qui était au repos depuis trois jours.

Kousk Eol, l’équipage et le captain

Depuis quelques temps, une entreprise s’est installée à bord, parmi l’équipage, pour tenter par tous les moyens ne mettant pas en danger Kousk Eol de ramener le captain, tristement connu pour son intransigeance maladive et son exigence délirante, à des comportements plus en rapport avec une activité parfois qualifiée de plaisance.

Ces sycophantes adulateurs, aussi veules que flagorneurs, n’ont rien trouvé de mieux que de flatter la suffisance de l’Être Suprême du bord par des qualificatifs plus évocateurs les uns que les autres pour s’adresser à Lui :

  • Son extrême luminescence
  • Son immensitude éclairante
  • Sa grandilescence démesurée
  • Votre magnifitude resplendissante
  • Sa magnifiscense galactique
  • Son omniscience éclairante

Pffff… Les sots ! Comme si de vulgaires assemblages de mots improbables pouvaient ne serait-ce qu’entamer l’airain dont est fait l’égo de ce leader adulé… Quoique…

Lundi 10

La nuit avait débuté au moteur, mais l’alizé, sans doute vexé, dans un sursaut d’orgueil, décide de montrer de quoi il est capable. Et sur le coup des une heure du matin, les voiles sont redéployées. Quel bonheur de sentir Kousk Eol glisser sur une mer lisse avec des pointes à huit nœuds !

A sept heures, la côte est à 90 milles…

À l’approche du détroit de Gibraltar, le nombre de cargos/pétroliers/paquebots croisés augmente en flèche, obligeant à une veille un peu plus active : nous croisons leur route, aussi bien descendante que montante.

Comme expliqué plus haut, l’idée est de tenter d’échapper aux orques : nous avons récupéré une photo de la zone, que nous allons contourner. Donc, cap sur Cadix, et justge avant d’arriver, cap vers le sud, le long de la côte. De nuit : il faut donc veiller activement, les pêcheurs étant relativement nombreux. Nous évitons de justesse un très long cable muni de bouées non éclairées : il nous faudra près d’une heure pour trouver notre chemin autour de lui !

Au matin, nous sommes devant Tarifa : la baie d’Algesiras n’est plus très loin ! Le caillou est visible dans le lointain. Et vers onze heures le mardi 11, nous nous amarrons sous la capitainerie de la marina Alcaidesa, les yeux picotant après une nuit de veille, mais sans avoir vu d’orques.

Le Rocher en arrière plan.

Petite sieste, puis douche, puis virée à Gibraltar, puis… Mais ceci est une autre histoire : on vous racontera. Peut-être.

Hôtel sur l’eau dans la marina Alcaidesa.

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1 Société Nationale de Sauvetage en Mer : l’organisme qui se charge des sauvetages le long des côtes françaises.

2 Le moteur Volvo de Kousk Eol est construit sur une base de moteur Perkins.

3 La lectrice ayant soif de savoir et avide de parfaire sa culture kouskéolienne est invitée à se référer à l’excellent ouvrage de littérature iodée « Carrément à l’ouest », disponible dans toutes les bonnes pharmacies, pour un traité sur les différents types d’équipières. Quant à vous, les mecs, ne rigolez pas trop tôt : ça vaut aussi pour les mâles.

4 Bon d’accord, ça pue le pléonasme. Mais il faut parfois savoir faire dans la redondance pour bien faire passer le message.

5 Vent du nord, assez régulier, descendant au large des côtes du Portugal, promesse d’un grand bord de travers quasi direct vers Gibraltar.