7 novembre 2013
Après mure réflexion et moult discussions, nous prenons la décision d’attendre la bôme à Salvador : elle nous semble moins risquée qu’une hypothétique livraison à Rio où nous ne connaissons personne. Et nous n’avons plus non plus la certitude que la bôme soit complète et prête à installer…
Évidemment, cette décision ne va pas dans le sens du rêve d’ Henry d’entrer sous voile dans la baie de Rio. Il décide donc de prendre l’avion le 11 pour quand même aller voir Copacabana et Ipanema, monter au Corcovado et sur le Pain de Sucre, et tenter de trouver un bateau, même à moteur, pour faire l’entrée de la baie…
Et en attendant le 11, nous partons 3 jours faire un tour dans la Baie de Tous les Saints, et retournons mouiller devant Itaparica avant de remonter le Rio Paraguaçu, sous génois seul.

Nouvelles dimensions en navigation
Et nous découvrons, DD et le Glaude, que nous avons encore beaucoup à apprendre en matière de navigation : nous le savions déjà, mais n’avions aucune idée d’où allait nous mener le fait de faire de la voile avec un psychiatre, le métier d’ Henry… La météo et l’état de la mer ne sont que deux paramètres parmi d’autres, d’importance au moins égale, dont nous, béotiens ignares (le pléonasme est de rigueur ici), ignorions jusqu’à l’existence et le lexique revisité par le tenant du verbe psy!
Le vent étant favorable, André nous annonce : « Je vais mettre le Code D, le foc qui tue, mieux qu’un spi ! ». Henry : « Ah oui, c’est très intéressant : tu vas mettre le foc ? Tu peux nous en dire un peu plus ? Car il y a foc et phoque ! Tuer, mais qui tuer ? Mieux qu’un Spi ? » reprend notre bonhomme habitué à touche psy-psy.
Puis vient le moment de remonter l’embouchure du Rio Parguaçu. Henry à la barre s’entend dire par son mentor chef de bord : « Tu enfiles l’embouchure ! » » Ah Oui, c’est très intéressant ! Faut il le faire proprement ou au figuré ? ». C’est là que notre discours marin prend une autre dimension jusque là très concrète évitant de se perdre dans les méandres interprétatives . Mais nous n’en restions pas là.
Le vent nous pousse tranquillement au grand-largue : nous tangonons pour stabiliser le génois. Nous voyons Henry nous faire part de sa pensée du moment orientée par l’objet en question : «André, je trouve que tu as un lien très particuliers avec ce tangon mis en place avec une réelle attention … A quoi penses-tu en ce moment brave marin ? ». Nous n’en avions pas fini, plaisantement.

Henry : « Claude et André, vous semblez aimer beaucoup la mer. Pouvez vous en dire autant de vos relations avec votre père ? Mais non je rigole », clame le Riton !
Et pourquoi Riton sur ce bord en cette mini croisière, « pour qu’on en rit », susurre André. Henry et Claude s’esclaffent de bon cœur.
Au bout de quelques heures, nous n’osions plus faire une manœuvre candidement: nous nous rendions compte que nous avions encore énormément à apprendre avant de maîtriser sereinement et totalement les notions et le sens caché de nos navigations. Et nous nous surprenions même à nous jeter des coups d’œil bizarre…
Heureusement, le Rio Paraguaçu nous offre de magnifiques paysages, sereins, un mouillage tranquille sous le fortin de la Ponta Salamina. Et pour une fois une rivière digne de ce nom : large, profonde (plus de 25m), nous offrant calme, luxe et sérénité !
Puis c’est le retour vers Salvador (encore!), de nouveau dans la petite marina du Terminal Nautico…
11 novembre
9h: Henry vient de partir pour Rio, et nous apprenons que la bôme est bien confirmée pour le 13…