Assemblage brut des vidéos prises lors de cette descente…
Assemblage brut des vidéos prises lors de cette descente…
Début septembre 2014: nous voici à peu près au milieu de notre break.
Ça faisait une paye qu’il n’y avait pas eu de nouvel article sur ce blog… Ah nous quand on fait un break, on fait un break, y a pas plus professionnels que nous sur ce sujet.
Mais bon, il parait qu’il y en a qui sont à jour de leur abonnement, et que ça ne se fait pas de leur donner une occasion d’aller voir ailleurs et de risquer de s’abimer les yeux sur des publications encore plus futiles que celles auxquelles nous vous avions habitué jusqu’à présent…
Et donc, rentrée oblige, on se disait que ça pourrait être bien énervant, voire déprimant, de proposer un article sur nos activités entre l’arrivée à Puerto Montt et notre retour en France. Ça permettra toujours de faire patienter le temps qu’on raffine les détails de la prochaine phase du voyage de Kousk Eol.
Et donc, que ça vous plaise ou non, on va vous raconter notre visite du Chili. Sans revenir sur la séquence « Canaux de Patagonie et Grand Sud », qui continue à nous plonger dans des abimes de rêverie à sa moindre évocation…
D’où le titre de cet article Chili con Cornet, qui n’avait pas pour seul objectif d’incrémenter le compteur de blagues à deux balles maintenu par MarieJo…
Le Chili, c’est grand, surtout très long : 4300 km du Nord au Sud avec une largeur moyenne de 180 km (sans compter Rapa-Nui à presque 3700 km des côtes).
Donc hors de question de tout voir durant ces 3 semaines où MarieJo et Cathy (et Mathias) nous ont rejoint : on se limitera à une visite de Santiago et Valparaiso, puis des virées dans l’Atacama, dans la région des lacs et à Chiloe (par la terre cette fois). Sans oublier bien sûr une escapade à Rapa Nui…
C’est la capitale : on ne pouvait pas la manquer… Difficile de dire si c’est une conséquence de la conduite des affaires par M. Pinochet (en un seul mot), mais nous n’en garderons pas un souvenir impérissable. Avec 6,5 millions d’habitants, c’est plus du tiers des Chiliens qui y vivent (Chili : 18 millions d’habitants).
Bon d’accord : on n’y est resté que deux jours : centre historique, palais de la Moneda, restaus et cafés sympas, et surtout, la maison de Pablo Neruda.
Valparaiso nous a vraiment emballés. Plus grand port du pays, à 120 km au Nord-Ouest de Santiago, c’est presqu’un musée à ciel ouvert. Beaucoup d’anciennes constructions coloniales, quartiers très animés, murs et rues peints, quartiers en hauteur avec leurs funiculaires (15 sont classés au patrimoine mondial de l’humanité).
Et bien sûr, nous y avons visité la maison de Pablo Neruda (une autre…), le poète -prix Nobel, omniprésent depuis la fin de Pinochet qui n’était apparemment pas son meilleur copain…
L’Atacama, c’est la région des hauts plateaux, au Nord du Chili, à deux pas de la frontière avec la Bolivie. La région des salars, loin de toute agglomération ou source importante de pollution au moins visuelle (à part celle provenant des mines de cuivre). Les ciels de nuit sont tellement clairs que la Voie Lactée crève le ciel et que les constellations sont plus difficiles à trouver que chez nous tant on voit d’étoiles supplémentaires…
On est bien sûr allé voir les geysers d’El Tatio, à plus de 4000m d’altitude….
C’est le nom local de l’Ile de Pâques.
Rapa Nui, c’est magique… Avec seulement environ 20km sur 11km, c’est l’île habitée la plus isolée du monde, à 1900km des îles Pitcairn à l’ouest et 3700km de la côte chilienne à l’est.
Bien sûr, les moais contribuent à cette magie, mais ils ne sont pas seuls… L’ambiance particulière, la nature volcanique de l’île, sa taille, son isolement, la gentillesse des locaux, tout ici contribue à ce côté magique.
Rapa Nui n’était pas vraiment sur le chemin de Kousk Eol, et n’offre pas de bon mouillage, d’où cette escapade en avion.
Ah Chiloe, ses églises, son curanto, son air vivifiant, ses pommes de terre, ses palafitos, …
Juste au Nord de Puerto Montt démarre la Région des Lacs: successions d’étendues d’eau dominées par d’impressionnants volcans…
L’influence des colons allemands qui ont mis en valeur la région se fait encore sentir, et pas seulement pour la bière (excellente!).
Et voici: on s’en est mis encore une fois plein les yeux…
Voici plus d’un mois que nous sommes partis de Punta Arenas, et deux mois que nous sommes arrivés en Terre de Feu à Puerto Williams… Puerto Montt marquera la fin de notre navigation dans les canaux de Patagonie: magnifique aboutissement d’une première étape de ce voyage
15 Avril 2014- Journée de repos à Castro, sur l’île de Chiloe. Et première douche depuis 10 jours… Parillada et saumon au menu des repas: ça nous change un peu des pâte et du riz de ces derniers jours! Beau soleil toute la journée, sauf évidemment au moment de rentrer au bateau: pluie qu’on aurait pu qualifier de vivifiante s’il n’était plus de 22h, que la marée était basse et donc qu’il a fallu porter l’annexe (et son moteur) dans une espèce de vase détrempée et finir dégoulinants en arrivant à bord… La voile, ça vous forge un caractère!
16 Avril 2014– Nous quittons Castro sous un ciel nuageux et une température nettement plus polaire que la journée d’hier. Les lagénorhynques en combinaison noire et blanche nous accompagnent, plongeant sous le bateau ou accélérant pour sauter à la proue.
La météo nous avait prévenus: ça allait secouer! Eh bien, ça a secoué… Encore une fois plus de 30 nds dans le nez, et bien sûr encore de la mer dure… Et bien sûr, il fait froid… Vous n’en n’avez pas marre, vous, qu’on vous rabâche toujours la même histoire?
Pour pimenter un peu, les instruments ont décidé qu’eux aussi qu’ils en avaient marre: plus rien… Diagnostic rapide: le fusible d’alimentation des répétiteurs a grillé. C’est bien le seul à avoir eu chaud! Pas grave, comme on est organisé, on a des fusibles de rechange. On ne nous la fait pas, à nous. Et hop, fusible changé! Et hop, fusible re-grillé… Plus grave que prévu, cette fois. Ah, puis tiens, aussi la tablette avec les cartes Navionics… Ah ben ça alors! Aurait-on manqué de respect à Neptune, à l’insu de notre plein gré?
On finit la navigation avec le GPS de rechange sur le PC de rechange et avec le sondeur de rechange, mais toujours le même équipage. Et on arrive à la Caleta Mechuque vers 19h, avant la nuit. Ce soir, le ti-punch sera vraiment mérité!
Nuit assez tranquille malgré le passage de grains qui font tourner le bateau sur son ancre. Et le matin, au moment de partir, l’ancre refuse de remonter… Rien à faire: blocage costaud.
DD, n’écoutant que son courage, s’équipe et plonge: la chaîne s’est enroulée autour d’un bloc abandonné qui a servi d’ancrage à des corps-morts! Elle est vite dégagée et on quitte enfin la Caleta Mechuque, sous l’oeil attentif d’un lion de mer.
Et cette fois, promis! Je ne vous raconterai pas encore une fois qu’on a pris 3 ris dans la grand-voile et seulement mis ½ trinquette, ni qu’il y avait des grains et du vent, dans le nez bien sur, ni qu’il y avait de la mer. Ni qu’on n’avait pas chaud: ça va de soi.
Je vous dirai juste qu’on est tout de même arrivé à Puerto Quemchi, où pour la première fois nous avons pu nous amarrer à une bouée: quel bonheur! Pas de *»&@*$ d’ancre à mouiller, ou de ligne à tirer à terre…
A Quemchi, bien sûr, on va à l’Armada donner nos intentions de navigation pour les prochains jours, comme d’hab. Sauf que là, le marin de garde nous demande « Mais qu ‘est-ce que vous venez faire ici? Il n’y a rien… Rien à a voir, rien à a faire… C’est un trou! ». Ah bon? C’est quand même le pays de Francisco Coloane, non? Oui, mais il n’est plus là… Et il nous indique tout de même un restaurant. « El Chejo ». Ça ne paie pas de mine, mais c’est le seul restau ouvert du coin. Et alors là, l’enchantement: excellentes empanadas de marisco, saumon à la plancha exquis, vin chilien largement plus qu’honorable. Mais tout ça n’est rien sans l’accueil de Don Chejo lui-même en personne, qui passe pratiquement toute la soirée avec nous, nous faisant visiter la cuisine, nous vantant la qualité de vie sur Chiloe, …
18 Avril: il faut y aller! Aujourd’hui, nous traversons le Golfe d’Ancud vers l’Est pour rejoindre la côte continentale, vers l’île de Llancahué où se trouvent des sources d’eau chaude. Une quarantaine de milles. Le temps est plus clément: on voit du ciel bleu et le soleil fait des tentatives méritantes pour se montrer.
Du coup, la terrasse de Kousk Eol est de nouveau investie, avec ses flâneurs, ses artistes…
Et nous arrivons au fond de la Caleta Andrade en fin d’après-midi, sous un beau ciel bleu. La caleta est encombrée d’élevages de cholgas et autres huîtres, avec toujours des otaries affalées sur les bouées d’ancrage de ces élevages. Quand je pense qu’on nous racontait, enfants, qu’il fallait être un sacré bon dresseur pour arriver à faire monter une otarie sur un ballon! Alors qu’elles font bien plus dur en cachette et toutes seules…
Ce matin, c’est un martin-pêcheur qui vient vérifier si le gréement est en état, pendant qu’une épave de bus nous refait le coup de « Into the wild »… On se demande comment elle est arrivée jusqu’ici!
Et il ne faut pas traîner! Une rude journée nous attend: au moins 2 milles avant de mouiller devant la Caleta Los Baños, où on nous promet une piscine d’eau chaude naturelle, avec le volcan Hornopiren juste en face…
Promesse tenue: l’eau était bien chaude!
Et pour notre dernier mouillage avant Puerto Montt, ce sera la Caleta Zapatero, refuge de pêcheurs dont certains habitent des maisons flottantes. Ils nous accueillent à couple de leur ponton flottant.
Et puis il faut y aller: dimanche 20 Avril au matin, nous entamons la dernière étape patagonienne… Remontée vers le Nord et traversée du Seno Reloncavi, sous la pluie (mais on a dit qu’on n’en parlerait plus). Et arrivée à la Marina Oxxean, devant le port de Puerto Montt en fin d’après-midi.
Puerto Montt
Petit pincement au cœur: la Patagonie est maintenant derrière nous… Deux mois passés dans ses paysages extraordinaires, qui avaient largement capté notre imagination bien avant de partir, et dont la réalité est encore plus magique. Puerto Montt marque la fin de la première grosse étape du périple de Kousk Eol, la partie Atlantique et Grand Sud.
Les problèmes de quille et les interrogations sur la suite du voyage alors que nous ne voyions pas la fin des réparations ne sont plus qu’un souvenir qui nous a finalement permis de riches rencontres et que nous évoquons maintenant en souriant. Impossible d’oublier le support que nous avons eu du chantier Wauquiez (merci encore Wim!) pour assurer que la réparation soit faite dans les règles. Ni le travail de pro de Fikky: « Pas mal! », avec Diego et Horacio, dans la bonne humeur.
La persévérance a payé: nous avons finalement pu aller jusqu’au bout de notre projet, peut-être en traînant un peu moins que prévu, mais il fallait tenir compte de la saison. Rien pourtant n’était sûr en quittant Piriapolis il y a presque trois mois: nous rêvions toujours du Cap Horn, mais avec un peu de fatalisme. Et finalement, c’est un parcours très riche qui nous attendait…
Gros challenge pour les prochaines étapes: elles ont intérêt à être à la hauteur!
C’est aussi à Puerto Montt que nous rejoignent MarieJo et Cathy: petite pause de deux semaines pour se retrouver et faire une autre forme de tourisme ensembles.
C’est ici aussi que Sarah nous quitte, sans avoir réussi à nous faire aimer les navets et les concombres, mais en vraie experte de toutes les manœuvres à bord!