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Ïles Cocos/Keeling – 18-21 septembre 2016

Les îles Cocos sont un atoll d’environ six milles sur huit, à six cents milles au sud-ouest des côtes d’Indonésie et onze cents au nord-ouest de l’Australie. C’est un atoll comme tant d’autres que nous avons admirés au long de notre périple. Et c’est probablement le dernier de notre tour… Comme aux Tuamotu, l’atoll a son lagon intérieur bordé de motus, dont certains habités. La passe de Port Refuge est au nord, et le mouillage près de l’îlot Direction, au nord-est de l’atoll.

Les deux îles habitées sont Home Island, à l’est, et West Island.

Direction Island semble être utilisée par les autorités comme lieu de quarantaine : personne n’y habite, le mouillage est bon, donc les bateaux peuvent y attendre aisément le passage pour la « clearance ». Home Island est habitée par une majorité de Malais, descendants des travailleurs importés ici à la fin du dix-neuvième siècle pour récolter le coprah. Les Australiens, eux, moins nombreux, vivent sur West Island, où se trouve la majorité des commerces, les administrations et l’aéroport. Nous avons même entendu que West Island était l’île des blancs, et Home Island celle des immigrés… Dommage.

Une grande partie de l’atoll est un parc, tout comme l’atoll de North Keeling. Les fonds sont très beaux, et la faune riche. D’ailleurs, à peine arrivés au mouillage, nous avons eu droit à notre escorte de pointes noires, qui doivent savoir que des déchets de nourriture passeront par-dessus bord à un moment ou un autre.

Lundi 19 septembre 2016. Nous sommes arrivés hier matin dimanche, et les autorités devraient passer à bord aujourd’hui. Nous attendons sagement…

La veille au soir, nous étions sur Summerdown (pavillon USA), avec Steve (écossais-américain), Debby (mexicaine-américaine) et Allison (néo-zélandaise). Nous avons évidemment refait le monde un certain nombre de fois. Discuté passionnément du rayonnement culturel de Mr Trump et de la chance des Américains d’avoir un candidat pareil. Comparé les mérites des différentes façons d’accommoder le poulpe. Disserté sur la position dans la société des Maoris en Nouvelle Zélande. Débattu sur la séparation de l’église et de l’état aux États Unis. Et joué aux dés… Soirée très éclectique !

Bruit de hors-bord : ce sont nos voisins suédois qui viennent nous annoncer que finalement les autorités ne se déplaceront pas, mais nous attendent tous (trois voiliers) sur Home Island. Deux milles en annexe, c’est rien. Sauf que là, c’est contre le vent (une vingtaine de nœuds depuis qu’on est arrivé) et le clapot : douche assurée !

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Prison Island, entre Direction Island et Home Island.

Le policier multifonction est seul, mais débonnaire : une fois qu’on a eu payé la taxe de mouillage (dix dollars australiens par jour, tout de même, pour aucun service), nos passeports ont été tamponnés et la clearance signée pour Rodrigue.

Comme il est près de midi, nous nous disons qu’un petit resto, ma fois, ne serait pas de refus. Mais la caissière du supermarché (en fait une épicerie, la seule sur l’île) nous annonce que l’unique restaurant est fermé aujourd’hui… Nous nous rabattrons sur d’excellentes meat pies locales. Puis nous faisons un petit tour à pied. Le village est vite traversé, avec d’un côté l’océan et le platier, et de l’autre le lagon d’une eau cristalline.

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Home Island: une des rues principales et les habitations.
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Home Island: au cas où vous vous perdriez…
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Home Island, autre rue.
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Home Island: le platier et l’océan Indien.
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Home Island: chemin de traverse.
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Home Island: vue côté lagon.
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Home Island: la rue qui longe le lagon.
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Home Island: ruines des constructions des premiers exploitants, au 19e siècle.

Home Island, comme décrit dans le guide (ils sont trop forts !), n’est quasiment habitée que par des descendants des Malais venus au siècle dernier pour récolter le coprah. Tout est d’ailleurs traduit en malais. Et la seule bâtisse religieuse est une mosquée.

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La mosquée de Home Island.

Si vous n’êtes toujours pas convaincus, allez faire vos courses au supermarché : seulement de la bière sans alcool et du vin dé-alcoolisé. Et du Coca, réputé beaucoup moins toxique, comme chacun sait.

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Oh!
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Nous qui nous étions arrêtés ici pour une petite binouze sans censure…

Bon : nous avons quand même fait quelques courses. Surtout du frais, et un peu de viande. Et du Coca… Ben oui, et alors ? Nous aussi on a le droit de soigner notre santé.

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Le mouillage, à Direction Island.

Demain, nous retournerons sur Home Island pour prendre le ferry vers West Island. En attendant, l’équipage de Summerdown vient manger le confit de canard à bord : à nouveau une de ces soirées prestigieuses où Kousk Eol fait briller la culture française de part ce bas monde. En toute modestie, comme d’habitude. Donald Trump en a encore pris pour son grade ce soir.

Mardi 20 septembre. Petit coup d’annexe pour aller prendre le ferry vers West Island, à partir de Home Island : le vent est un peu moins fort, et conséquence, nous arrivons un peu moins mouillés à l’embarcadère. La traversée est faite en vingt minutes et nous voici sur l’autre île habitée de l’atoll.

Atmosphère un peu différente : la jetée est assez loin du « centre », et c’est un bus qui nous emmène, sur une route étroite mais goudronnée. Ici aussi l’habitat est très peu dense : moins de deux cent personnes vivent ici. De nouveau un « supermarché », à peine plus grand que celui de Home Island. Une grosse différence est qu’il y a un semblant de snack où nous trouvons à nous sustenter à midi, à la limonade bien sûr.

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West Island: la route du port vers le centre.
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West Island: côté lagon.

Nous faisons le tour du village à pied : c’est incroyablement tranquille. Nous rencontrons moins d’une dizaine de personnes durant notre balade. Ici aussi, il y a d’un côté l’océan et de l’autre le lagon. Mais il y a un aéroport, utilisé par les forces aériennes australiennes aussi bien que les civils : l’industrie du coprah déclinant, le gouvernement local (le shire) essaie de développer le tourisme, avec la plongée, le kite surf, l’observation des oiseaux entre autre.

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Maison sur West Island.
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Installation télé haute définition, abonnement gratuit, mais programme unique.

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Le tour est vite fait, du coup nous reprenons le ferry vers Home Island et notre annexe pour rentrer sur Kousk Eol.

Demain matin, nous repartons vers Rodrigue : deux mille milles et la météo prévoit un alizé musclé, entre vingt et vingt-cinq nœuds. Avec une mer un peu remuante au moins la première semaine : houle de fond croisée par les vagues des dépressions du sud.

De Christmas aux iles Cocos/Keeling

Mercredi 14 septembre 2016. Comme prévu, nous partons ce soir vers l’atoll de Cocos/Keeling : un peu plus de cinq cents milles, et les GRIBs annoncent du vent de sud-est soutenu. La traversée devrait être rapide. Nos nouveaux amis de Pentagram, Emma et Andrew, viennent passer le début de soirée avec nous. Ils sortent « du » pub où ils ont apparemment un peu arrosé leur dernière traversée, à l’Anglaise. Puis vers vingt-deux heures, nous larguons notre amarre et laissons Flying Fish Cove derrière nous.

Comme prévu aussi, l’alizé souffle autour de vingt nœuds durant la nuit, montant parfois à trente nœuds sous les grains qui passent. La mer n’est pas trop dure, et pour la première fois depuis longtemps, nous sommes au vent de travers. Donc même si nous nous faisons un peu chahuter, il est cette fois possible de se caler dans sa couchette : presque le nirvana !

Le lendemain, le ciel reste couvert : pas très bon pour les panneaux solaires ! Il va falloir surveiller les batteries qui nous semblent commencer à montrer des signes de faiblesse… En attendant, un paille-en-queue jaune, un peu loin de chez lui, nous tourne autour, cherchant visiblement où se poser. Nous ne devons pas lui convenir car au bout d’un moment il s’éloigne et nous ne le reverrons plus.

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« LA » réparation du point d’écoute de la grand-voile.

Vendredi 16 septembre. Nous continuons à bien avancer. Trop : si cela se maintient, il faudra ralentir pour ne pas arriver de nuit. En effet, le mouillage est un peu compliqué sur l’atoll des Cocos. Cette nuit, nous sommes passé près d’un bateau de pêche, sans AIS ni lumières… Il a juste éclairé brièvement en nous voyant. Impossible de voir d’où il venait.

La mer n’est pas mauvaise, mais les vagues un peu désordonnées : avec la vitesse, certaines arrivent à passer par-dessus le pont. Du coup, il faut fermer le capot du cockpit pour éviter de tremper les ordinateurs : ce serait une vraie catastrophe, un PC douché à l’eau salée n’ayant en général plus le comportement qu’on est en droit d’attendre de lui ! Effet collatéral non nécessairement recherché, l’intérieur a tendance à se transformer en sauna par manque d’aération…

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Protection hi-tech contre les vagues lorsque la température impose d’ouvrir le capot…

Samedi 17 septembre. Durant la nuit, nous avons eu droit à pas mal de grains, dont certains plutôt actifs. Le vent est passé d’une quinzaine de nœuds dans la soirée à moins de dix, puis à plus de vingt avec des rafales à trente. Cette fois, nous avons dû prendre le troisième ris sur la grand-voile et rouler la moitié du génois.

 

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Le grain s’approche…
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Et hop! Sous trois ris…

Évidemment, nos savantes prévisions pour arriver de jour dans le lagon des Cocos ont un peu pris l’eau : si nous continuons à ce train, nous devrions être à l’entrée de la passe en deuxième partie de nuit. Nous aurons peut-être à mettre l’ancre provisoirement près de la passe, le chenal vers le mouillage étant un peu compliqué à cause des hauts-fonds.

Onze heures quinze : une jolie déferlante a le culot de passer par-dessus Kousk Eol, par son travers. Heureusement que nous avions fermé les hublots ! Tous ? Eh non : celui au-dessus de la cuisine était resté ouvert : placé sous le vent, nous pensions naïvement que ça le mettait à l’abri. Pas avec une telle vague. Nous nous précipitons sur éponges, serpillières, seau : le mal est rapidement réparé, les boutons de la cuisinière re-graissés et les brûleurs rincés à l’eau douce. La table à carte, elle, a été épargnée.

Trop compliqué de faire de la cuisine dans ces conditions : ça secoue, et il fait trop chaud à l’intérieur à cause des hublots fermés. Ces jours-ci, nous consommons pas mal de salades et autres crudités. Nous verrons plus tard quand le frais aura disparu. La traversée de l’océan Indien démarre fort !

Vingt heures : là c’est certain, à ce rythme, nous allons arriver de nuit. Et on vous rappelle, l’approche du mouillage est réputée délicate. Nous décidons de ralentir Kousk Eol : nous ferlons la grand-voile et avançons sous un tiers de génois et passons de presque huit nœuds à environ quatre.

Dimanche 18 septembre. Vers cinq heures trente, un bateau de la marine australienne nous appelle sur la VHF, nous demandant nos intentions. Décidément, les eaux territoriales sont bien surveillées !

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Direction Island au loin, au petit matin.

À six heures trente, avec le lever su soleil, nous entrons par la passe de Port Refuge, et nous dirigeons à vue vers le mouillage de l’île Direction. À sept heures, l’ancre est bien accrochée au fond de sable, et déjà une dizaine de pointes noires tournent autour du bateau !

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L’arrivée au mouillage.
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Les pointes noires autour de Kousk Eol.

Les autorités, contactées par VHF, viendront à bord demain : bon sang mais c’est bien sûr, nous sommes dimanche aujourd’hui ! On avait failli rater la messe… Mais nous avons le droit de débarquer sur Direction Island en attendant. Pas sur les autres îles.

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Étiquette marine: le pavillon du pays visité et le pavillon Q de quarantaine*.

A côté de nous, Summerdown, un voilier américain cosmopolite rencontré à Christmas : skipper écossais dont la copine est mexicaine, avec une amie néo-zélandaise.

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L’île Direction.

Nous devrions rester aux Cocos trois jours avant de faire la grande traversée vers Rodrigue.

L’île où on fête Noël tous les jours.

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Le drapeau, avec la Crois du Sud, l’île et le paille-en-queue jaune.

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Christmas Island, comme son nom l’indique, est l’île où demeure le Père Noël1.

Elle est évidemment couverte de sapins sous lesquels broutent paisiblement des hardes de rennes, au-dessus desquels volettent les paille-en-queue jaunes, eux aussi endémiques.

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Le paille-en-queue jaune.

Sinon, c’est une île un peu comme les autres dans le coin : un jour, un volcan s’est énervé et a poussé vers le haut, sur presque cinq mille mètres tout de même, des restes sédimentaires qui culminent maintenant à un peu plus de trois cents mètres au-dessus du niveau de la mer. C’est difficile de donner une mesure précise, la marée faisant varier cette hauteur de deux mètres deux fois par jour.

La capitale de Christmas Island est la Crique des Poissons Volants. Ces derniers étaient jaloux de l’attention que portait le Père Noël aux rennes : après tout, eux aussi savent voler dans les airs, et avec un peu d’entraînement, ils auraient très bien pu tirer des traîneaux. Santa Claus décida donc, pour les calmer, de donner leur nom à sa capitale : Flying Fish Cove. Parce qu’il faut aussi le dire, par pur snobisme, le Père Noël prétend qu’il parle Anglais.

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Kousk Eol dans Flying Fish Cove.

Voici : tout est dit.

Je ne pense pas qu’il y ait un quelconque intérêt à parler de l’exploitation du phosphate, principale ressource de l’île, en gros comme de la chiure d’oiseaux fossilisée. Pas très ragoutant, mais il paraît que ça rapporte, et les rennes, il faut bien les entretenir.

Ce qu’on comprend moins bien, c’est l’énorme camp de réfugiés, le plus grand d’Australie, véritable prison pour immigrants illégaux, en provenance d’Afghanistan, d’Irak, du Sri Lanka… D’ailleurs les bateaux de la marine et de la Border Force patrouillent sans cesse.

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En ce qui concerne l’usage de l’Anglais, il y a tout de même une vraie raison : il semblerait que Santa ait des comptes à rendre à la Reine d’Angleterre, car l’île est aussi considérée comme territoire extérieur et non-autonome de l’Australie, qui comme chacun sait fait partie de la Richesse Commune2.

Ah, j’allais oublier : il y a aussi plein de gros crabes terrestres rouges qui profitent des congés de fin d’année pour aller à la plage. Tous en même temps : je vous raconte pas la pagaille. Impossible de poser un pied par terre sans en écraser. Que fait Renne Futé ?

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Crabe rouge.

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Ça vous va ? Je me demande si ce n’est pas ce que j’ai bu tout à l’heure : je me sens tout drôle… Mais c’est vrai que je ne maîtrise pas encore tout à fait l’Australien. Pourtant je suis sûr que ce n’était pas du kava. Sinon, comme d’hab, Wikipedia se fera un plaisir de compléter ou raffiner ces informations.

En attendant, Kousk Eol est au mouillage devant Flying Fish Cove, à côté de l’énorme usine de traitement du phosphate avant embarquement sur des vraquiers.

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L’usine de traitement du minerai de phosphate.

Puisque il fallait du monde pour travailler dans les mines, on a fait venir des Australiens et des Anglais, mais aussi des Chinois et des Malais. Et d’autres : population très cosmopolite. Et religions variées elles aussi : bouddhistes, musulmans, chrétiens, sur une île qui fait moins de quinze kilomètres sur vingt.

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Clairement deux types d’habitations : HLM…
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… et appartements pour cadres de la mine.

D’ailleurs, le jour de notre arrivée est un jour férié, une fête malaise3. Comme nous nous excusions auprès du fonctionnaire du contrôle sanitaire pour le faire travailler un jour pareil, il nous a répondu : « Mais pas du tout : ça m’a pris dix minutes, et je serai payé trois heures ! ». D’ailleurs, les formalités d’entrée se sont déroulées comme un charme : moins de vingt minutes en tout, douane, immigration et contrôle sanitaire. Avec le sourire.

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Temple bouddhiste.
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Poste/magasin de souvenirs.
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Police.
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Tribunal.
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Mosquée.

Des centaines de frégates planent au-dessus de nous. Les fous occupent l’espace juste en dessous : sur Christmas, ils se posent sur les arbres pour la nuit. Et nous avons même vu (d’un peu loin) les fameux paille-en-queue jaunes !

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Paille-en-queue.

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Frégates.
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Et les deux…
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Fou à bec bleu qui pleurait pour avoir sa photo dans le blog…

Il y a même une mère qui niche dans le creux d’un arbre au bout du quai.

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Madame Paille-en-queue au nid.

Mardi 13 septembre 2016. Demain, nous repartons vers les îles Cocos/Keelings. Il faut repasser à la Border Force pour la clearance de sortie : piece of cake, mate. Et surtout, refaire quelques courses et le plein de gas-oil : pas de taxis sur l’île, donc tout se fait à pied. Et le soleil, pas coopératif du tout, cogne comme si ce n’est pas lui qui paie cette débauche d’énergie.

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Rue de la capitale.

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Dans l’après-midi, nous faisons une jolie balade vers la crête de l’île. Nous passons tout d’abord près de la demeure des premiers gouverneurs de l’île.

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Puis le chemin, raide, s’élève au travers d’une forêt assez dense et exubérante.

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Sur le sol, des centaines de crabes rouges nous regardent passer, à peine troublés.

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Nous verrons même d’énormes crabes des cocotiers de plus de cinquante centimètres !

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La vue depuis le haut sur Flying Fish Cove récompense de l’effort : nous sommes trempés de sueur…

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Vue du haut de la falaise.

Mais ce n’est pas le tout : il faut redescendre, et il est déjà dix-sept heures trente : il fera nuit dans peu de temps. Nous tentons le stop : « Show your thumb ! », comme nous avait recommandé quelqu’un. Et ça marche : une minute après, nous sommes dans un pick-up qui nous pose devant la jetée…

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On vous aura prévenu!

Mercredi 14. Nous devons partir ce soir vers Cocos/Keelings, pour arriver de jour sur l’atoll, si les calculs sont bons ! Environ cinq cent vingt milles à cent cinquante milles par jour : trois jours et demi. En attendant, nous faisons la connaissance de Emma et Andrew, sur Pentagram, qui sont arrivés de Darwin ce matin : deux Britanniques avec qui nous rebâtissons l’Europe. Ce n’est pas gagné…

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Oeuvre d’artistes locaux…

La vérité sur l’avenir des crabes rouges

Partout, il est expliqué que les crabes rouges sont une espèce protégée, probablement en voie de disparition. Il y a plusieurs causes à cette situation. La première est connue : au moment de la migration vers la mer pour se reproduire, les crabes ne respectent pas vraiment la signalisation routière, et en particulier les passages protégés pour piétons :

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On vous a prévenu!
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Celui-ci n’a pas bien écouté…

Il semblerait aussi qu’une fourmi importée d’Afrique dans des cargaisons de bois s’attaque à ce crabe emblématique de l’île.

Mais la vraie raison est toute autre. Les scientifiques bien connus DD de Kousk et Eol le Glaude

ont enquêté pour vous. Et à force de patience et de persévérance, ils ont fini par trouver la vraie cause de la disparition de ces crabes : ils sont accros à la cigarette, tout simplement !

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Si au moins ils passaient à la cigarette électronique…

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1
– Je sais : les Finlandais, mal informés, prétendent que le Père Noël réside en Laponie. Mais franchement, vous trouvez ça crédible ? Alors qu’ici il fait chaud toute l’année.

2– Commonwealth pour les snobs.

3– Mais non, il n’y a pas de malaise. Enfin, si : des femmes de Malais. Ça doit être pareil…