13 novembre : la bôme arrive à la marina à 18h ! Le moral remonte en flèche !
Kousk Eol sans sa bôme, sous le Pelourinho
14 novembre : installation sur Kous Eol. Il faut évidemment quelques ajustements, qui prendrons jusqu’à 20h30…
15 novembre : nous replaçons la voile, les écoutes, les bosses de ris, le hale-bas, le lazy-bag,… Le bateau est prêt à renaviguer en fin de matinée. Et Frank arrive comme prévu pour faire un bout de chemin avec Kousk Eol.
Après mure réflexion et moult discussions, nous prenons la décision d’attendre la bôme à Salvador : elle nous semble moins risquée qu’une hypothétique livraison à Rio où nous ne connaissons personne. Et nous n’avons plus non plus la certitude que la bôme soit complète et prête à installer…
Évidemment, cette décision ne va pas dans le sens du rêve d’ Henry d’entrer sous voile dans la baie de Rio. Il décide donc de prendre l’avion le 11 pour quand même aller voir Copacabana et Ipanema, monter au Corcovado et sur le Pain de Sucre, et tenter de trouver un bateau, même à moteur, pour faire l’entrée de la baie…
Et en attendant le 11, nous partons 3 jours faire un tour dans la Baie de Tous les Saints, et retournons mouiller devant Itaparica avant de remonter le Rio Paraguaçu, sous génois seul.
Vers le Rio Paraguaçu
Nouvelles dimensions en navigation
Et nous découvrons, DD et le Glaude, que nous avons encore beaucoup à apprendre en matière de navigation : nous le savions déjà, mais n’avions aucune idée d’où allait nous mener le fait de faire de la voile avec un psychiatre, le métier d’ Henry… La météo et l’état de la mer ne sont que deux paramètres parmi d’autres, d’importance au moins égale, dont nous, béotiens ignares (le pléonasme est de rigueur ici), ignorions jusqu’à l’existence et le lexique revisité par le tenant du verbe psy!
Le vent étant favorable, André nous annonce : « Je vais mettre le Code D, le foc qui tue, mieux qu’un spi ! ». Henry : « Ah oui, c’est très intéressant : tu vas mettre le foc ? Tu peux nous en dire un peu plus ? Car il y a foc et phoque ! Tuer, mais qui tuer ? Mieux qu’un Spi ? » reprend notre bonhomme habitué à touche psy-psy.
Puis vient le moment de remonter l’embouchure du Rio Parguaçu. Henry à la barre s’entend dire par son mentor chef de bord : « Tu enfiles l’embouchure ! » » Ah Oui, c’est très intéressant ! Faut il le faire proprement ou au figuré ? ». C’est là que notre discours marin prend une autre dimension jusque là très concrète évitant de se perdre dans les méandres interprétatives . Mais nous n’en restions pas là.
Le vent nous pousse tranquillement au grand-largue : nous tangonons pour stabiliser le génois. Nous voyons Henry nous faire part de sa pensée du moment orientée par l’objet en question : «André, je trouve que tu as un lien très particuliers avec ce tangon mis en place avec une réelle attention … A quoi penses-tu en ce moment brave marin ? ». Nous n’en avions pas fini, plaisantement.
DD fais gaffe: pas normale, cette façon de prendre le tangon!
Henry : « Claude et André, vous semblez aimer beaucoup la mer. Pouvez vous en dire autant de vos relations avec votre père ? Mais non je rigole », clame le Riton !
Et pourquoi Riton sur ce bord en cette mini croisière, « pour qu’on en rit », susurre André. Henry et Claude s’esclaffent de bon cœur.
Au bout de quelques heures, nous n’osions plus faire une manœuvre candidement: nous nous rendions compte que nous avions encore énormément à apprendre avant de maîtriser sereinement et totalement les notions et le sens caché de nos navigations. Et nous nous surprenions même à nous jeter des coups d’œil bizarre…
Heureusement, le Rio Paraguaçu nous offre de magnifiques paysages, sereins, un mouillage tranquille sous le fortin de la Ponta Salamina. Et pour une fois une rivière digne de ce nom : large, profonde (plus de 25m), nous offrant calme, luxe et sérénité !
Puis c’est le retour vers Salvador (encore!), de nouveau dans la petite marina du Terminal Nautico…
11 novembre
9h: Henry vient de partir pour Rio, et nous apprenons que la bôme est bien confirmée pour le 13…
3 novembre 2013 : plus d’un mois que nous sommes arrivés au Brésil, mais que Kousk Eol n’a pas dépassé Salvador, du moins de façon durable…
Entre temps, Henry, dont l’expérience marine est pourtant vaste (Cap Horn, Pacifique, navigations sur Pen Duik 6 et Kriter, …), nous rejoint pour un bout de chemin : son rêve est l’entrée dans la baie de Rio qui manque à son palmarès ! Un compagnon idéal pour attendre l’arrivée de la bôme, et nous mettre un peu de baume au cœur en nous racontant la Sainte Beaume : un psychiatre, ça s’y connaît en belles histoires !
En effet, si les réparations sur la quille ont pris du temps, elles sont terminées : Kousk Eol est à l’eau, les fonds de cale secs et le mat de nouveau en place. Seule la bôme manque à l’appel pour permettre de repartir vers le Sud. Tous les jours, on nous annonce qu’elle va arriver demain, qu’elle est sur le camion depuis São Paulo, etc.
6 novembre : nouveau coup de massue… La bôme n’arrivera pas avant le 13 novembre : il semble que le camion qui la transporte depuis la région de São Paulo ait eu un accident… Les différentes hypothèses pour la suite sont passées en revue : en effet, le calendrier tourne et le mou que nous avions prévu au départ commence sérieusement à être entamé !
La 1e option est d’attendre la bôme à Salvador : c’est l’option de sécurité.
La 2e option est de descendre sur Rio sous génois : la météo est favorable et le vent portant pour les jours qui viennent. Et Kousk Eol marche très bien sous génois. Mais il faut alors se faire livrer la bôme à Rio, sans avoir une vraie garantie qu’elle est complète et prête à être installée…
Décision demain : l’équipage est conscient de l’intolérable suspens créé par la situation mais promet de publier une suite dès que le moindre lumignon sera aperçu au bout du tunnel (apparemment, les tunnels ont la particularité d’être très sombres au Brésil.