Mardi 22 novembre 2016 – Richard’s Bay : suite et fin ?

Fini les animaux dits sauvages… Si tout va bien, nous devrions mettre les voiles dans la nuit vers Durban. Pour l’instant, le vent souffle très fort du sud, mais la dépression est censée partir vers l’est dans la journée et le vent de secteur nord reprendre le dessus. Nous reprendrons des GRIBs dans l’après-midi.

Mais d’abord, le parcours du combattant : flight plan remplis, il faut maintenant obtenir tous les tampons pour être en règle.

La première étape sera le Zululand Yacht Club, qui fait office de « Port control », suivie de l’immigration qui vérifie nos passeports, puis la douane qui s’assure que nous ne laissons pas de dettes et que Kousk Eol est bien déclaré, puis enfin la police qui nous demande si nous ne transportons pas d’armes et nous souhaite un bon voyage. Dernière étape : retourner au bureau de la marina de Tuzi Gazi, où se trouve Kousk Eol, qui envoie par email une copie du flight plan aux autorités portuaires.

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Le « flight plan » avec ses tampons.

Nous revoyons nos copains suédois, qui sont arrivés eux par le canal du Mozambique, et partagent avec nous les derniers potins du port. Ça commence évidemment par la météo : les dépressions se suivent sans s’essouffler, tous les trois jours. Alors qu’en temps « normal », il y a au moins trois jours entre dépressions. Combien de temps va-t-on devoir attendre à Durban, sachant qu’il nous faut presque trois jours pour l’étape suivante, East London, sans abri entre les deux ports ? Un voilier néo-zélandais est arrivé dans la nuit, avec de la casse suite à un coup de vent et de grosses vagues au sud de Madagascar. Tiens, tiens… Sur le catamaran amarré en face, le skipper a eu le bras cassé lorsque son bateau s’est fait chahuter par une déferlante qu’il jugeait de six mètres, au même endroit. Et un Écossais arrivé cette nuit nous raconte que, de nouveau au sud de Madagascar, les conditions étaient tellement dures qu’il a voulu se mettre à l’abri sur la côte vers Fort Dauphin : très mauvaise idée. Il a cru perdre son bateau plusieurs fois dans les déferlantes. Et son visage, très marqué, témoignait encore de la dureté de cette traversée, plusieurs jours après.

15h : les autorités portuaires nous confirment par VHF que notre flight plan est bien arrivé… Nous avons le droit de partir. Entre temps, le vent tombe, mais la pluie le remplace.

Pourquoi est on si nerveux pour la météo ? Rappelez-vous : le sud-est de l’Afrique du Sud est balayé par un courant venant du nord, le fameux courant des Aiguilles. Vous savez tous que quand le vent remonte contre un courant, de belles vagues peuvent être créées. Ici se trouve le domaine des vagues dites scélérates : des monstres de plus de dix-huit mètres (mesurés), quasi verticaux, qui vous plient un bateau comme Sarkozy un journaliste qui ne lui pose pas la bonne question.

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Ce qu’on veut éviter…
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Ce qu’on recherche…

La fameuse fenêtre météo est la durée pendant laquelle on peut bénéficier de vents favorables, dans notre cas du secteur nord. Pour Durban, une grosse journée suffit. De Durban à East London, deux cent cinquante milles, il faudra trois jours pour avoir une bonne marge.

21h35 : après une dégustation de bœuf local au restaurant du coin, nous larguons les amarres vers Durban.

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