Il n’y a pas à revenir là dessus: quelle que soit l’année, quelle que soit la cuvée, le gas-oil sera toujours plus discutable au niveau du palais que n’importe lequel des bordeaux… Surtout en mer, lorsque le bateau a décidé de se mettre à rouler!
Et le navigateur sait que le gas-oil n’est pas toujours disponible à la pompe. Donc comment transvaser ledit gas-oil d’un bidon vers le réservoir?
Verser directement? Si le bateau bouge un tant soit peu ou s’il y a du vent, une bonne partie du gas-oil se fera un plaisir de graisser le pont et signer votre présence de quelques traces à la surface de l’eau, quelle que soit la taille de l’entonnoir…
Une bien meilleure solution est de siphonner. Aspirer le gas-oil pour amorcer le siphon, là est le véritable dilemme. Si l’on ne tient pas absolument à vérifier la réalité de l’introduction de cette note, voici une solution relativement facile à mettre en oeuvre et que nous utilisons régulièrement à bord de Kousk Eol.
Matériel nécessaire:
- 2 tuyaux dont le diamètre est inférieur ou égal à la moitié du diamètre de l’ouverture des bidons de gas-oil. Autrement dit, les 2 tuyaux doivent pouvoir entrer ensembles par l’ouverture de ces bidons.
La longueur du tuyau le plus long (siphon) doit être d’environ 2 fois la hauteur d’un bidon augmentée de 20 à 30 cm.
L’autre (amorçage du siphon) fera environ 25 cm. Il ne doit pas pas dépasser du néoprène de plus de 2 ou 3 cm. - un morceau carré de contreplaqué d’environ 10 cm d’épaisseur et recouvrant largement l’ouverture d’un bidon.
- un morceau identique de néoprène de quelques mm d’épaisseur. La chambre à air de camion convient très bien aussi.
- et pi c’est tout, avec la perceuse et la râpe à bois qui se trouvera à bord de tout voilier qui se respecte!
Le contreplaqué et le néoprène sont percés à un diamètre très légèrement inférieur à celui des tuyaux (ça évite d’avoir à faire un joint d’étanchéité). Les tuyaux sont insérés dans les trous. Et l’outil est prêt!
L’amateur de bordeaux ne voulant décidément pas ruiner son palais installera l’outil sur le bidon, le bidon posé à plat-pont près du nable du réservoir à gas-oil, les deux tuyaux dans l’ouverture du bidon, et le plus long (siphon) dans le nable . Ceux qui ont l’esprit d’aventure pourront essayer le réservoir à eau, mais la rédaction refuse d’être poursuivie pour une telle utilisation déviante de l’outil.
Il suffit ensuite de plaquer le contreplaqué sur l’ouverture du bidon, puis souffler dans le petit tuyau pour amorcer le siphon. Et arrêter de souffler!
Magique: c’est pas du bidon!
Si la qualité du gas-oil n’est pas certaine, filtrer via un entonnoir.
Bonjour,
Efficace et pas cher, sans doute, le système pour transvaser le gasoil, mais ça fait un peu usine à gaz;
Tout bon shipchandler vend le petit tuyau transvaseur, surnommé « la branlette », avec sa petite bille magique, qui permet de verser du bidon dans le réservoir directement, sans en gaspiller une goutte.
Bon vent
Claude
Bonjour Claude,
Ça m’a pris une 20e de minutes pour réaliser l’engin, dans un endroit où les shipchandlers ne courent pas les rues…
Le premier modèle était simplement un bout de tuyau, la mise en pression se faisant en serrant les mains autour de l’ouverture du bidon, en laissant juste la place pour souffler… Mais parfois sur ces longs voyages il est bon de trouver des occupations
Bonnes navigations,
Claude