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Polynésie: saison 3 – Août 2015

Cette fois, les deux frangins se retrouvent avec leurs cothurnes préférées, MarieJo et Cathy, les djeunnz étant rentrés en métropole frimer avec leur bronzage et contribuer au paiement de nos retraites.

Aussi, comme nous avons deux semaines devant nous avant l’avion de retour pour MarieJo et Cathy, nous en profitons pour nous refaire un petit coup de Tuamotu… La grande classe.

Mais vous, lecteurs, réfléchissez bien: vous n’êtes pas obligés de lire et regarder ce qui suit, à moins d’être atteints d’un masochisme incurable… Parce qu’autant vous le dire tout de suite: ça va être encore mieux que la première fois. Carrément.

Donc, le 3 août, nous quittons une fois de plus la magnifique mais surprenante marina de Papeete pour rejoindre celle nettement plus pratique, mais plus éloignée du centre, de Taina. Il faut refaire le plein de gas-oil et les courses au Carroufe juste à côté.
Le 4 au matin nous sommes prêts pour la traversée d’environ 200 milles qui nous attend pour rejoindre l’atoll de Rangirora au nord-est. La seule qui ne soit, encore une fois, pas prête, est la météo; un vent de sud nous pousse pratiquement vent arrière dans une mer un peu désordonnée. Pas l’allure la plus confortable, avec les risques d’empannage: nous mettons Kousk Eol au largue, et nous tirerons des bords. La route sera plus longue, mais tant pis.

Dans la soirée, un petit coup de mou s’abat sur nos équipières… L’atoll de Tikehau, voisin de Rangiroa, est sur une route plus directe, donc plus courte: ce sera finalement notre destination. D’autant plus que cet atoll est réputé avoir de belles plages, au contraire de Rangiroa. On n’est pas des bœufs.

Au matin, Tikehau est en vue. A quelques milles de la côte, soudain, le barreur sent un souffle puissant dans son dos… Et alors? Et alors? Ben ce sont trois orques les copains… Trois orques qui ne sont visiblement pas là pour jouer, mais plutôt pour décider des critères de comestibilité de Kousk Eol! Un de chaque côté à moins d’un mètre, et le dernier qui suit juste sur l’arrière: ne serait-ce pas une baleine, ce truc noir? Impressionnant!

On démarre le moteur pour lever l’ambiguïté: les orques prennent du recul, nous offrent un spectacle de surf dans la vague, puis s’éloignent majestueusement (je vous l’accorde: ça fait galvaudé, mais c’est vraiment l’image que nous garderons).
Nous ne voudrions pas être à la place des baleines qui élèvent leurs petits dans le coin: c’est très certainement la raison de la présence de ces prédateurs redoutables dans ces eaux.

Ces émotions derrière nous, et la passe Tuheiava, la seule de l’atoll, est devant nous: presque 4 nœuds dans le nez pour la franchir et nous voici dans le lagon de Tikehau. Encore environ 5 milles et nous mouillons devant le village Tuherahera (Y a pas un chanteur qui a fait un air sur « Ah tuhera, tuhera »?) au sud de l’atoll.
Et alors? Et alors? Ben c’est pas fini, les copains: cette fois, c’est toute une bande de raies manta qui tournent autour du bateau…

Mouillage1
Mouillage devant le village

On vous avait prévenus: si vous êtes sujet à la déprime, quittez ce blog sur l’instant!
Comme on a un peu pitié (Ne vous méprenez pas, ce n’est qu’une tournure de style, une figure de rhétorique: ce n’est pas qu’on n’ait rien à faire de vos états d’âme, mais on a un certain nombre d’autres occupations pour l’heure.), comme on a un peu pitié, disais-je, on ne publiera que les moins bonnes photos. Promis. Hé, hé!

MarieJo et Cathy dans tout ça? Ravies… Mieux que Bora Bora, qu’elles clament! Il faut dire que nous ne sommes que deux bateaux au mouillage, devant une somptueuse plage de sable, dans une eau poissonneuse, avec tous les dégradés possibles du bleu à l’émeraude, encore mieux que sur les cartes postales. Tout ça pour nous tout seuls. Dès notre première plongée, les nonchalants requins pointe-noire nous tournent autour, alors que leurs potes requins-citrons, curieux, viennent carrément regarder de plus près qui nous sommes à nous agiter dans leur eau.
Boris.

Le village est à l’image des villages que nous avons pu voir dans les autres atolls: limité à l’essentiel. Une église et un temple, ainsi qu’une école pour l’essentiel spirituel, deux épiceries, une boulangerie, deux petits snacks et deux hôtels pour l’essentiel matériel, tout ça pour environ 400 habitants… L’atoll est approvisionné une fois par semaine par bateau depuis Papeete.

Eglise2
Un lieu de culte
Eglise1
Un deuxième lieu de culte
Frangipanier
Fleur de frangipanier
Platier2
Balade sur le platier
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Le platier
Platier1
Et encore le platier
Barques
Plage du village
Bateau
Garage à bateau

Profitons-en ici pour rétablir une vérité: ce sont bien les Polynésiens qui ont inventé le paradis.

Paradis
Pique-nique à la Polynésienne…
Resto
La classe, non?

D’autres ont tenté de copier, mais en nettement moins bien.

8 août. Tant de beauté devait être trop dur à supporter: nous nous retrouvons seuls au mouillage, avec les rémoras qui ont élu domicile sous la coque.

Remoras
Voraces rémoras guettant la tombée d’une miette…

D’ailleurs, c’est tellement beau qu’on décide d’aller voir un peu plus loin, vers un autre motu à l’est du lagon, histoire de vérifier si l’adage « Mieux, ça risque d’être moins bien » est vrai…

L’atoll n’a jamais été sondé, à part le semblant de chenal menant de la passe au village. On attend donc sagement que le soleil soit assez haut pour voir les patates, et on y va. L’atoll semble un peu moins profond que ceux que nous avons visité jusqu’alors: une quinzaine de mètres d’eau.

Vigie
Le guetteur de patates

Raté: nous faisons à peine 3 milles et trouvons un autre mouillage idyllique… On va avoir du mal à boucler le tour dans les temps!
D’autres ne s’y sont pas trompés: un hôtel d’un luxe pas trop tapageur s’est construit sur un motu isolé. Il semble être une destination de choix pour jeunes couples italiens en voyage de noce… Mais on se demande sérieusement s’ils s’amusent vraiment: on a eu droit à une gueule de mauvais jours en leur disant bonjour… Même une murène paraissait plus avenante à côté d’eux!

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Le Pearl Beach Resort

Lundi 10 août. Le vent est passé carrément à l’est et souffle à 15-20 nœuds. Les GRIB montrent un vent favorable, de secteur est, pour le retour sur Papeete jusqu’à jeudi: il faudra donc songer à retraverser mercredi.
D’ici là, nous allons tester un autre bout de l’atoll, cette fois complètement désert.
Ou presque: nous mouillons devant le motu Eden.

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Le motu Eden
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… et les explications, en Chinois et en Français.

Le motu Eden est la propriété de l’Église du Nouveau Testament, qui a ses origines à Hong-Kong et Taiwan. Une communauté chrétienne d’origine chinoise s’est établie ici pour retrouver les vertus de la nature. Elle a réussi a faire pousser toutes sortes de plantes: laitues, tomates, bananes, patates douces, papayes, vanille, etc. Des plantes que l’on n’a pas l’habitude de trouver dans les Tuamotu.

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Le lieu de rassemblement
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Vue du rivage

La production est vendue au village et aux hôtels de l’atoll, et l’excédent, lorsqu’il y en a, est expédié à Papeete.
Une autre source de revenu pour la communauté était la production de perles. Mais la chute du marché fait que depuis quatre à cinq ans les employés sont retournés à Papeete.

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Les cabanes des travailleurs de la perle noire

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En conséquence, seules deux familles, cinq adultes et trois enfants, entretiennent les plantations, et font visiter leur domaine aux touristes de passage.

En retournant vers l’annexe, un jeune fou nous attendait sur le ponton, ayant visiblement reconnu en nous des siens…

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Jeune fou…

Le vent continuant à souffler à plus de vingt nœuds, les velléités de se baigner faiblissent. Qu’à cela ne tienne, nous en profitons pour continuer à nous rincer les yeux…

Plage Plage1

Mardi 11 août. Les GRIB prévoient des vents de sud-est en fin de semaine: nous devrions avoir de bonnes conditions pour la traversée de retour sur Papeete, à temps pour l’avion de MarieJo et Cathy le 17.

Donc on en profite, encore et encore…

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Plage de sable rose
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Autre plage de sable rose
Apero
Apéro…
ExcesTiPunch
Trop d’apéro? Ou trop de soleil? Ou les deux?

Bain1 Bain2 Bain3

Et nous repartons dans l’après-midi un peu plus vers le nord, où se trouvait l’ancienne « capitale » de l’atoll, détruite par un cyclone en 1906 et abandonnée définitivement au milieu des les années 60.

Mouillage
Là aussi, nous nous retrouvons seuls dans un mouillage de bout du monde, près d’une plage bordée d’une forêt dense de cocotiers.
Mais le paradis se paie: le ciel se couvre, et la nuit est arrosée par de nombreux grains. Ça passera…

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Même quand il ne fait pas beau, c’est beau…

En attendant, nous décidons d’aller voir ce village abandonné. Le dinghy est mis à contribution: presque deux milles à longer la côte intérieure de l’atoll, pour tomber sur les premiers baraquements.
Ce sont des ramasseurs de coprah, qui visiblement ne sont pas très intéressés par les ruines…

Cabine

200m plus loin, l’ancienne scierie, plus en activité depuis que le gouvernement de Polynésie a décrété qu’elle n’était pas rentable: elle produisait les planches en bois de cocotier pour les bungalows des hôtels. Un gendarme à la retraite nous explique où trouver le vieux village: il est ici pour le ramassage du coprah.

Et les deux frangins, qui se la pètent comme vous le savez, jouent les Indiana Jones, surtout qu’ils ont deux Lara Croft pour le prix d’une. Et donc, exploration le long du rivage pour trouver un changement dans la végétation, très dense, pouvant indiquer une ancienne présence humaine.

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Les vaillants explorateurs. Le pantalons, c’est contre les nonos…

Parce qu’on ne vous a pas dit: le paradis est aussi très prisé des nonos, sales bébêtes qui prennent leur pied à vous bouffer les mollets et les chevilles…

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Le jeune frère d’Indiana Jones

La nature a repris ses droits: nous tombons sur des ruines d’anciennes habitations, envahies par la verdure. Dans l’une, un pick-up 404 Peugeot est encore dans son box, rouillée, comme si les occupants étaient partis subitement: dans les restes de la maison, une table et des chaises en morceaux…

Ruines

Nous tombons même sur une vieille tombe, seule sous les cocotiers.

Tombe

Mais point d’église malgré nos recherches, et le soleil est maintenant très bas: il faut songer à retourner au bateau tant qu’on le voit! Surtout que de gros nuages noirs ont fait leur apparition. Et à la tombée du jour, plein de petites bestioles sortent…

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Petit crabe
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Petit crabe pas content
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Raie chassant le long de la plage

13 août. Aujourd’hui, nous retraversons l’atoll vers le sud pour nous approcher de la passe: le retour sur Papeete est prévu demain.De nouveau, il ne faut pas partir trop tard pour bénéficier d’un bon éclairage afin de repérer les patates: l’atoll n’a pas été cartographié ni sondé…

Finalement, la traversée de l’atoll est tranquille, sous voiles, donnant l’impression de naviguer sur un lac. De temps en temps, un récif affleure, pour nous rappeler qu’il faut rester vigilant. Et en tout début d’après-midi, nous arrivons au village des pêcheurs, Teonai. Nous mouillons sur un corps-mort à côté d’un catamaran: joli mouillage de nouveau.

Nous profitons de l’après-midi pour nager autour d’un récif sur lequel une ferme perlière s’était installée, puis abandonnée après la chute des cours de la perle noire…

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Ferme perlière devant le village des pêcheurs

Un vrai aquarium: pointes-noires, murènes, nasons, et toujours une foule de poissons multicolores, cette fois de belle taille.

 

RequinEnVisite
Petit pointe-noire venant rendre visite à Kousk Eol

14 août: dernière baignade avant le retour sur Tahiti. Le temps est au beau, mais il n’y a pas un souffle d’air… Nous sommes juste au centre d’une petite bulle anticyclonique qui se déplace vers le nord-ouest: nous devrions récupérer du vent de secteur sud un peu plus loin.
Pour l’instant, calme plat, à peine une légère houle d’un demi-mètre à la sortie de la passe.

Passe
La passe, au loin

Presque dix jours sur l’atoll de Tikehau. Dix jours d’enchantement. De nouveau, les qualificatifs manquent ou paraissent trop convenus pour décrire ce séjour: il faudrait en trouver ou en inventer qui n’ont pas servi à décrire des beautés moins saisissantes pour rendre un réel hommage à la nature;.. Dix jours durant lesquels nous aurons été quasiment seuls, à profiter égoïstement du lagon et de ses motus.
Nous ne regrettons pas la décision de ne pas être allé à Rangiroa…
Boris encore une fois!

DernierBain
Dernier bain dans le lagon de Tikehau

Alors, évidemment, il faut une petite compensation à ce trop plein de bonheur: la météo, fidèle à elle-même, nous a concocté une de ses combinaisons dont elle a le secret. Départ par pétole à encéphalogramme plus plat que plat, juste le temps pour MarieJo et Cathy de clamer que finalement les traversées, c’est cool.

CalmeRetour
Calme…

Suivi d’un petit zéphyr du sud qui montera jusqu’à 25 nœuds sous les grains, nous obligeant à naviguer au près, donc gîté, dans une mer quelque peu désordonnée…
Mais bon, on est sur Kousk Eol: les pointes au-delà de 8 nœuds ne sont pas rares, et le lendemain à midi, nous sommes à l’ancre à la Pointe Vénus, extrémité nord de l’île de Tahiti. Les baleines patrouillent un peu plus loin à la sortie de la baie…
Dernière petite étape avant de retrouver la marina de Papeete. Fin de l’escapade polynésienne pour MarieJo et Cathy qui reprennent l’avion le 17…

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Préparation et rangement avant l’hivernage
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Nettoyage et pliage des voiles

Pour les deux frangins, autre programme: il faut préparer Kousk Eol pour l’hivernage et laisser passer la mauvaise saison. Et accessoirement rentrer en métropole pour la fin de l’année!

Cliquez ici si vous voulez refaire virtuellement le parcours de Tahiti à Tikehau.

Iles de la Société – 2e couche

Cette deuxième couche est en fait une couche de finition, pour les réfractaires qui n’auraient pas succombé à une déprime sans fond à la lecture de l’article précédent, et à la vue des photos qui l’accompagnent, toutes d’un Indice Lacrymométrique à faire blêmir n’importe quel lecteur se la jouant blasé un max. Pour la lectrice, le topo est le même.

Iles de la Société, îles du vent, îles sous le vent: ça fait rêver, hein?

Donc, on est bien d’accord, on en repasse une couche…

Petit rappel pour ceux qui ont du mal à suivre: Raph et Laura sont rentrés en métropole après un passage à Moorea, Raiatea, Tahana, Bora Bora, puis Paeete.

Cathy et Mat les remplacent, et on ne peut pas faire moins pour eux…

A peine descendus de l’avion, nous les emmenons faire un tour de Tahiti en voiture: cascades, marae, visite rapide de Papeete, …

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Vahinés reconstruisant le monde
Tahiti-Mairie
Mairie de Papeete

Tahiti-Cascade1 Tahiti-Cascade2 Tahiti-Marae2 Tahiti-Marae3

Puis, le 20 juillet, nous laissons derrière nous la merveilleuse marina de Papeete pour celle de Taina, un peu au sud de l’aéroport, lui-même au sud de la ville. Le but est de récupérer la nouvelle chaîne d’ancre, pour remplacer celle qui a bien rempli son office jusque-là, mais dont l’état d’usure n’est plus compatible avec un bon fonctionnement du guindeau…

C’est Maurice, un ami du Captain Jack, qui nous a pris en charge avec sa voiture pour l’avitaillement et l’achat de la chaîne: 125Kg, ça ne se transporte pas comme ça!

Sur le chemin, nous prenons un va’a en stop.

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Va’a en plein effort

Le soir nous franchissons la passe de Taapuna pour mettre le cap sur Huahine, à 90 milles dans le nord-ouest: a priori une bonne nuit avec le vent d’est qui est prévu.

Sauf que le vent, lui, il ne lit pas les bulletins météo, et qu’on l’a de face, un peu mollasson: Volvo pendant une bonne heure avant que les prévisions ne reprennent le contrôle et qu’un vent d’une quinzaine de nœuds ne nous pousse vigoureusement. Deux ris dans la grand-voile et un demi génois, et nous roulons entre sept et huit nœuds…

Boris.

Lever de soleil
Lever de soleil avant Huahine

21 juillet: nous mouillons devant Fare, la capitale de Huahine, avec une dizaine d’autres voiliers. Une petite plage permet d’aller se tremper.

Mouillage2
Mouillage devant Fare
Plage2
La petite plage de Fare

Une huahinaise (?) nous apprend que Huahine est l’île aux femmes: d’ailleurs, si on regarde bien, la crête des montagnes a la forme d’une femme enceinte allongée. On vous laisse juge…

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La femme couchée de Huahine
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Avouez que la ressemblance est frappante…

Bon d’accord: une Hinano bien fraîche aide à décoincer l’imagination!

Nous louons une voiture à Armelle, qui fait de la concurrence à Avis: presque deux fois moins cher et pas de caution… Le tour de l’île est magnifique.

C’est l’occasion pour nos visiteurs de voir leurs premiers marae.

Marae
Marae à Huahine

Puis petite pause pour aller nager au milieu des coraux, devant l’ancien hôtel Sofitel, maintenant rasé.

Un peu plus loin, ce sont les anguilles sacrées, aux yeux bleus, que nous allons admirer.

La route escalade une côte assez raide pour offrir un beau point de vue sur le lagon.

Lagon
Lagon à Huahine

Et c’est la descente vers Huahine Iti, la partie sur de l’île, dont nous faisons le tour. Et retour vers Fare.

Le lendemain matin, MarieJo et André nous quittent comme prévu pour quelques jours et profiter de la tranquillité de l’île dans un bungalow de rêve…

Et c’est donc à trois, Cathy, Mat et Claude, que nous traversons sur Raiatea, à environ 25 milles.

A Uturoa, nous re-squattons une bouée de Dream Yachts Charter pour aller faire un tour dans la « ville ». On commence à avoir nos petites habitudes…

24 juillet: nous partons vers Tahaa, à quelques milles au nord: nous avions repéré un joli mouillage quinze jours avant, devant le motu Tautau. Entre deux d’entre eux, un jardin de corail et des milliers de poissons colorés, dans 1,5 m d’une eau cristalline.

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Perroquet

Et tabernacle: en rentrant sur Kousk Eol, le tableau arrière de l’annexe décide brutalement qu’il fallait bien payer un jour la mauvaise qualité du bois utilisé. Il se fend et le moteur ne tient plus que par miracle…

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Bricolage avec les moyens du bord…

Pub gratuite: l’annexe a été fabriquée en Chine. On essaiera de réparer à Bora Bora.

Le lendemain, nous levons l’ancre pour Bora Bora, à une vingtaine de milles au nord-ouest: petite traversée tranquille et nous mouillons devant Vaitape, à côté de Tinkerbel. Le monde est petit…

Mais aujourd’hui, c’est samedi, et le shipchandler repéré avant est fermé le samedi après-midi… Qu’à cela ne tienne: nous bricolerons un renfort, en espérant qu’il tiendra jusqu’à la fin du séjour.

26 juillet, 6h30: c’était la fièvre du samedi soir à Vaitape, et la musique n’a pas lésiné sur les décibels durant toute la nuit… Pas grave, on voulait se lever tôt pour aller voir les raies manta.

Et les raies manta sont (de nouveau) au rendez-vous, planant majestueuses entre deux eaux, avec un dédain manifeste pour les nageurs qui leur servent de cour… Insensibles à la flagornerie, qu’elles sont!

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Ça en jette, hein?
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Sans commentaire…

Ça va être dur de découvrir un autre spot aussi surprenant! Mieux, ça risque d’être moins bien…

Mais on essaie… Mouillage un peu plus au sud, vers l’hôtel Sofitel où doit se trouver un jardin de corail. Pô mal: il faut y aller en annexe (heureusement que la réparation tient!), car il n’y a pas assez de fond pour Kousk Eol. Un autre endroit est indiqué vers un motu près de l’aéroport: on ira aussi!

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Bénitier
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Syngnathes?
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Bleu 100% naturel…

28 juillet: cette fois, il faut y aller, et quitter Bora Bora. Il faudra traverser vers Papeete le 29 pour ne pas avoir de conditions trop défavorables. Une première étape sur la route du retour sera Raiatea.

Dans la passe Paipai, devant Tahaa, un banc de dauphins attendait avec impatience Kousk Eol…

On ira mouiller vers le marae au sud-est de Raiatea. De gros nuages noirs nous accompagnent, avec leurs rafales de vent.

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Même sous les nuages, c’est beau…

Nous apprenons que la délégation de l’UNESCO qui était passé il y a deux ou trois semaines (juste après notre première visite) a entériné l’inscription au patrimoine mondial. Cette reconnaissance ne fait pas l’unanimité: les habitants du coin sont loin d’être ravis! En effet, pour eux, cela veut dire interdiction d’accès libre au site et à sa jolie plage, où ils ont l’habitude d’aller depuis quelques générations… D’un autre côté, le site a été complètement restauré et est magnifique. Et le tourisme passe avant tout…

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Dernière pause avant de repartir d’Opoa, à l’ombre sous les cocotiers, devant un motu que je vous dis même pas… Si? Non: je ne veux pas de la déprime su siècle sur la conscience.

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Le bout du monde? Au fond, tout droit…
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Petite sieste avant de reprendre la mer?

Nous prenons la petite passe Teavamoa, puis cap vers Moorea: le vent n’est pas complètement défavorable, mais demain, ça devrait être pire. Alors…

En effet: près serré avec un vent montant à plus de 20 nœuds sous les grains, mais une mer correcte. Et le vent qui tombe à une trentaine de milles de l’arrivée, transformant Kousk Eol en vulgaire brûleur d’énergie fossile.

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En route vers Moorea

La récompense: entrée et mouillage dans la baie de Cook à Moorea, sous le soleil du matin.

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Mouillage dans la baie de Cook

Pas de temps à perdre: nous louons une voiture pour faire le tour de l’île et repérer les derniers spots pour nager!

Raie
Raie
StandUpPaddle
Va’a en phase de recherche personnelle

Raies, murène, carangues, … Tous au poste!

Et on voudrait pas vous décevoir (ce n’est pas le genre de la maison), mais en quittant la baie de Cook pour rentrer sur Papeete, devinez quoi? Des baleines. Ben ouais, c’est comme ça à bord de Kousk Eol.

Baleine1 Baleine2

On vous compte même plus les dauphins: le même mouchoir pourra servir deux fois (ça, c’est notre côté écolo).

DauphinSauteur1 DauphinSauteur2

On en rajoute? Allez: un fou (volant) nous accompagnera pendant plus d’une heure pour chasser au vol les poissons volants effrayés par le bateau…

Fou1 Fou2

31 juillet, 18h: Kousk Eol est amarré à la marina de Papeete. La (deuxième) boucle dans les îles de la Société est bouclée.

Cliquez ici si vous voulez refaire virtuellement le parcours dans les îles de la Société.

Les Îles de la Société – Take 1

Bon d’accord, ça fait un petit bail qu’on n’avait rien publié sur le blog. On a du, sans s’en rendre compte complètement, s’être laissé contaminer par la langueur ambiante… Mais avouez que ça soulage un peu les neurones, non?

Eh bien ça y est, nous sommes arrivés à Tahiti. Iaorana!

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Kousk Eol dans la marina de Papeete

Et comme prévu, MarieJo, Raph et Laura nous rejoignent le 28 juin: avec le DD, il faut maintenant assurer pour leur en mettre plein la vue…

Une espèce de tornade secoue Kousk Eol de la torpeur et la facilité dans laquelle les deux frangins se vautraient depuis quelque temps. Il est grand temps de recommencer à châtier un peu notre vocabulaire, à intérioriser nos flatulences, etc.

Le cabinet de toilette servant de pièce humide retrouve dare-dare sa fonction première et les étagères se garnissent de crèmes en tous genres, le frigo se remplit, tout un assortiment de légumes et fruits frais est rangé, les instruments de cuisine reprennent du service, les produits dont la date de péremption est (largement!) dépassée sont mis à la poubelle (à part les deux frangins, c’est surprenant).

Même les collections de Femmes Actuelles, Glamour, Paris Match, Gala, etc sont réactualisées.

Du coup, on a un peu de mal à suivre…

Pas de doute: y a des filles qui se sont installées à bord!

L’objectif est simple: il faut que Raph et Laura rentrent en métropole avec les yeux qui brillent, et accessoirement un peu plus de couleur que le fond de teint légèrement blafard semblant caractériser la gent parisienne. Ce dernier point ne devant a priori pas poser de difficultés insurmontables.

Au programme: mouillages idylliques dans les lagons magiques, masque et tuba au milieu des coraux et des poissons multicolores, gastronomie locale, etc.

Tout commence par un petit tour de Tahiti et Papeete…

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Le marché de Papeete

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Un va’a, le sport national

Et le 30 juin, nous démarrons par Moorea, à quelques heures de Papeete: premier mouillage dans la baie de Cook, un autre voileux. Célèbre, lui. Le mouillage a des airs de Marquises: même sommets abruptes et pitons volcaniques, même végétation luxuriante. Sauf que là, il y a une barrière de corail, et donc un lagon et une passe.

Le vent en fortes rafales nous obligera à remouiller deux fois, l’ancre dérapant malgré les 50m de chaîne dans une douzaine de mètres de fond…

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Entrée dans la baie de Cook

Le lendemain, nous nous déplaçons à l’entrée de la baie voisine d’Opunohu: la proximité du récif devrait être plus propice à l’observation de la faune marine. Effectivement, tortues et raies nous accueillent…

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Le skipper Raph

Malheureusement, le temps n’est pas vraiment avec nous: ciel bouché, pluie régulière et bourrasques. Ce mauvais temps durera pratiquement trois jours: pas vraiment les conditions vantées par les dépliants touristiques!

2 juillet: nous traversons sur Raiatea, soit un peu moins d’une centaine de milles que nous ferons de nuit. Un peu de houle rappelle à nos hôtes qu’un voilier, ça peut secouer…

Au matin, sous la pluie, nous entrons par la passe Rautoanui à l’ouest et prenons un premier mouillage au nord-ouest de l’île: pas un choix excellent vu le temps. Personne ne se bouscule pour se mettre à l’eau: on prendra donc l’annexe pour faire un tour à terre. Bof… Rien à part la route qui suit la côte.

Qu’à cela ne tienne: le lendemain, nous allons prendre une bouée devant Uturoa, la capitale au nord-est. Nous mettrons bien vingt minutes à visiter le village, mais un petit supermarché permet de refaire quelques courses, et un resto au bord du lagon agrémentera l’ordinaire (Attention: l’ordinaire à bord de Kousk Eol n’a jamais été aussi relevé que ces jours-ci, nos trois visiteurs semblant engagés dans une sorte de concours à celui qui concoctera le meilleur repas! Ce n’est pas nous qui nous plaindrons!).

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Oh la belle fleur!

4 juillet: le temps s’améliore petit à petit. Nous quittons Uturoa pour aller mouiller au nord-ouest de Tahaa, l’île qui partage le lagon avec Raiatea.

Après une petite heure de moteur, l’ancre est gentiment déposée par 10m de fond, devant un superbe motu. Et les promesses commencent à être tenues: le récif est magnifique, et les poissons au rendez-vous. Le contrat commence enfin à être respecté… Le paradis, ça se mérite.

Juste en face, une petite baie, où nous irons pour la nuit suivante: des bruits de musique nous intriguent. Spectacle de danse tahitienne, en préparation des fêtes du 1 juillet: à part un autre équipage, nous sommes les seuls touristes pour apprécier la grâce des danseuses et danseurs. Déhanchements ensorcelants pour les vahinés, va et vient de genoux pour les tanés sont les figures imposées.

Danse1 (2) Danse2 (2) Danse3 (2)

6 juillet. Bon, c’est pas tout, mais on a un timing à respecter! 7h du matin, café et thé avalés, nous hissons les voiles pour Bora Bora, à environ 25 milles. Ce devrait être le clou du séjour pour nos visiteurs, si l’on en croit les différents guides…

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Pendant que Laura barre…

Et à 11h30, nous franchissons la passe de Bora Bora: la baie est à la hauteur, avec son espèce de pain de sucre, comme si Vaitape, la capitale, voulait se la faire genre Rio Rio…

Le seul bémol: il pleut encore… Pas des grains passagers cette fois, non: une bonne pluie de fond s’est installée, avec ciel bouché et horizon incertain.

On ira revoir les spectacles de danse: ça s’active pour les festivités du 14 juillet! Et puis il faut refaire des courses. Et finalement, comme le temps n’inspire pas les candidats à la baignade, nous louerons une voiture pour faire le tour de l’île.

Le 8, la situation météo s’améliore: on en profite pour changer de mouillage et aller vers le nord-est de Bora Bora, vers des motus et la barrière de récifs, dans moins de cinq mètres d’eau.

Ah: ça commence à ressembler aux cartes postales! Récifs colorés, avec l’assortiment de poissons qui va bien, eau montrant sa palette de pastels allant du bleu intense au vert émeraude, motus avec sable blanc et cocotiers.

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Arrivée à Bora Bora
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La fine équipe
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Un des nombreux hôtels, les pieds dans l’eau

Et le lendemain, retour de la pluie… On a dû rater quelque chose quelque part!

Il paraît qu’il y a des raies manta dans le lagon. On a bien trouvé des tortues, mais pas de raies manta…

Donc, on va changer de mouillage pour aller vers le sud de l’île: là c’est sûr, on ne peut pas les rater.

10 juillet: nuit tranquille dans une petite baie au sud de l’île, devant les pavillons sur pilotis du Hilton… Quand je vous disais qu’on fait rien qu’à se la péter…

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Motu sur le lagon
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Et patates dans le lagon…

Mais à 9h, « elles » sont là. Juste le temps de s’équiper, et on va virevolter avec les raies manta. Même le soleil daigne enfin se montrer: Bora Bora commence à ressembler aux cartes postales!

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Une raie manta…
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Ça plane…
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La gueule ouverte…

12 juillet: ça y est, il faut y aller… Fini Bora Bora! L’île mérite tout de même sa réputation, bien que l’on ait eu quelques jours de pluie.

Nous quittons le mouillage de Vaitape pour rejoindre Raiatea, avant le retour sur Papeete: 5 petites heures au près, sur une mer presque plate.

Après une nuit sur ancre devant la marina d’Uturaerae et une dernière baignade dans le lagon de Raiatea, re-départ vers Moorea en fin d’après-midi.

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Encore un motu
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Le marae Taputapuatea
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Tiki dans le marae

Les prévisions météo sont favorables: un vent de NE de 10-15 nds devrait nous pousser au près-bon plein vers Vaiare, « capitale » de Moorea, pour les 90 milles qui nous attendent.

Le début de la traversée est un peu laborieux: vent de 5 à 10 nds dans le nez… Du coup, c’est Volvo qui s’y colle.

Et puis, petit à petit, le vent a dû regarder les gribs lui-aussi, et décide de s’orienter comme il faut: 8,5 nds sous grand-voile et génois. Boris. Et à 9h30 le 14 juillet nous enfilons la passe de Vaiare.

Mais là, déception: le mouillage n’est pas terrible, et loin du village. L’équipage est convoqué sur le pont pour décider de la suite à donner. Comme tout le monde semble d’accord avec le skipper, Papeete sort démocratiquement de l’urne: les décisions sont toujours prises de façon démocratique à bord de Kousk Eol. C’est seulement lorsqu’il y a un risque d’embryon de divergence de vue avec le skipper que ce dernier décide en faisant l’économie du tour de vote.

10 milles de traversée pour aller voir le feu d’artifice à la capitale polynésienne: c’est parti après un excellent déjeuner de pâtes et sardines préparé par Raph. J’ai cru comprendre qu’il était question de se faire un resto ce soir…

14 juillet en fin d’après-midi, nous voici amarrés dans la très belle et très nouvelle marina de Papeete, sans électricité ni eau ce soir. Et sans parking ni pompe à gas-oil à proximité… Mais dans le centre-ville. Donc resto ce soir, mais pas de feu d’artifice: il n’y a pas de feu d’artifice pour le 14 juillet ici.

Dans la marina, nous retrouvons plusieurs connaissances: French Curve, Full Circle, Tinkerbel, et même les deux fiancés Sophie et Benjamin sur Ouma.

Et le 17, Raph et Laura nous quittent pour la métropole…

Cliquez ici si vous voulez refaire virtuellement le parcours avec Laura et Raph dans les îles de la Société.

Nos prochains visiteurs seront Cathy et Mat, le 19 juillet.