Cette deuxième couche est en fait une couche de finition, pour les réfractaires qui n’auraient pas succombé à une déprime sans fond à la lecture de l’article précédent, et à la vue des photos qui l’accompagnent, toutes d’un Indice Lacrymométrique à faire blêmir n’importe quel lecteur se la jouant blasé un max. Pour la lectrice, le topo est le même.
Iles de la Société, îles du vent, îles sous le vent: ça fait rêver, hein?
Donc, on est bien d’accord, on en repasse une couche…
Petit rappel pour ceux qui ont du mal à suivre: Raph et Laura sont rentrés en métropole après un passage à Moorea, Raiatea, Tahana, Bora Bora, puis Paeete.
Cathy et Mat les remplacent, et on ne peut pas faire moins pour eux…
A peine descendus de l’avion, nous les emmenons faire un tour de Tahiti en voiture: cascades, marae, visite rapide de Papeete, …
Puis, le 20 juillet, nous laissons derrière nous la merveilleuse marina de Papeete pour celle de Taina, un peu au sud de l’aéroport, lui-même au sud de la ville. Le but est de récupérer la nouvelle chaîne d’ancre, pour remplacer celle qui a bien rempli son office jusque-là, mais dont l’état d’usure n’est plus compatible avec un bon fonctionnement du guindeau…
C’est Maurice, un ami du Captain Jack, qui nous a pris en charge avec sa voiture pour l’avitaillement et l’achat de la chaîne: 125Kg, ça ne se transporte pas comme ça!
Sur le chemin, nous prenons un va’a en stop.
Le soir nous franchissons la passe de Taapuna pour mettre le cap sur Huahine, à 90 milles dans le nord-ouest: a priori une bonne nuit avec le vent d’est qui est prévu.
Sauf que le vent, lui, il ne lit pas les bulletins météo, et qu’on l’a de face, un peu mollasson: Volvo pendant une bonne heure avant que les prévisions ne reprennent le contrôle et qu’un vent d’une quinzaine de nœuds ne nous pousse vigoureusement. Deux ris dans la grand-voile et un demi génois, et nous roulons entre sept et huit nœuds…
Boris.
21 juillet: nous mouillons devant Fare, la capitale de Huahine, avec une dizaine d’autres voiliers. Une petite plage permet d’aller se tremper.
Une huahinaise (?) nous apprend que Huahine est l’île aux femmes: d’ailleurs, si on regarde bien, la crête des montagnes a la forme d’une femme enceinte allongée. On vous laisse juge…
Bon d’accord: une Hinano bien fraîche aide à décoincer l’imagination!
Nous louons une voiture à Armelle, qui fait de la concurrence à Avis: presque deux fois moins cher et pas de caution… Le tour de l’île est magnifique.
C’est l’occasion pour nos visiteurs de voir leurs premiers marae.
Puis petite pause pour aller nager au milieu des coraux, devant l’ancien hôtel Sofitel, maintenant rasé.
Un peu plus loin, ce sont les anguilles sacrées, aux yeux bleus, que nous allons admirer.
La route escalade une côte assez raide pour offrir un beau point de vue sur le lagon.
Et c’est la descente vers Huahine Iti, la partie sur de l’île, dont nous faisons le tour. Et retour vers Fare.
Le lendemain matin, MarieJo et André nous quittent comme prévu pour quelques jours et profiter de la tranquillité de l’île dans un bungalow de rêve…
Et c’est donc à trois, Cathy, Mat et Claude, que nous traversons sur Raiatea, à environ 25 milles.
A Uturoa, nous re-squattons une bouée de Dream Yachts Charter pour aller faire un tour dans la « ville ». On commence à avoir nos petites habitudes…
24 juillet: nous partons vers Tahaa, à quelques milles au nord: nous avions repéré un joli mouillage quinze jours avant, devant le motu Tautau. Entre deux d’entre eux, un jardin de corail et des milliers de poissons colorés, dans 1,5 m d’une eau cristalline.
Et tabernacle: en rentrant sur Kousk Eol, le tableau arrière de l’annexe décide brutalement qu’il fallait bien payer un jour la mauvaise qualité du bois utilisé. Il se fend et le moteur ne tient plus que par miracle…
Pub gratuite: l’annexe a été fabriquée en Chine. On essaiera de réparer à Bora Bora.
Le lendemain, nous levons l’ancre pour Bora Bora, à une vingtaine de milles au nord-ouest: petite traversée tranquille et nous mouillons devant Vaitape, à côté de Tinkerbel. Le monde est petit…
Mais aujourd’hui, c’est samedi, et le shipchandler repéré avant est fermé le samedi après-midi… Qu’à cela ne tienne: nous bricolerons un renfort, en espérant qu’il tiendra jusqu’à la fin du séjour.
26 juillet, 6h30: c’était la fièvre du samedi soir à Vaitape, et la musique n’a pas lésiné sur les décibels durant toute la nuit… Pas grave, on voulait se lever tôt pour aller voir les raies manta.
Et les raies manta sont (de nouveau) au rendez-vous, planant majestueuses entre deux eaux, avec un dédain manifeste pour les nageurs qui leur servent de cour… Insensibles à la flagornerie, qu’elles sont!
Ça va être dur de découvrir un autre spot aussi surprenant! Mieux, ça risque d’être moins bien…
Mais on essaie… Mouillage un peu plus au sud, vers l’hôtel Sofitel où doit se trouver un jardin de corail. Pô mal: il faut y aller en annexe (heureusement que la réparation tient!), car il n’y a pas assez de fond pour Kousk Eol. Un autre endroit est indiqué vers un motu près de l’aéroport: on ira aussi!
28 juillet: cette fois, il faut y aller, et quitter Bora Bora. Il faudra traverser vers Papeete le 29 pour ne pas avoir de conditions trop défavorables. Une première étape sur la route du retour sera Raiatea.
Dans la passe Paipai, devant Tahaa, un banc de dauphins attendait avec impatience Kousk Eol…
On ira mouiller vers le marae au sud-est de Raiatea. De gros nuages noirs nous accompagnent, avec leurs rafales de vent.
Nous apprenons que la délégation de l’UNESCO qui était passé il y a deux ou trois semaines (juste après notre première visite) a entériné l’inscription au patrimoine mondial. Cette reconnaissance ne fait pas l’unanimité: les habitants du coin sont loin d’être ravis! En effet, pour eux, cela veut dire interdiction d’accès libre au site et à sa jolie plage, où ils ont l’habitude d’aller depuis quelques générations… D’un autre côté, le site a été complètement restauré et est magnifique. Et le tourisme passe avant tout…
Dernière pause avant de repartir d’Opoa, à l’ombre sous les cocotiers, devant un motu que je vous dis même pas… Si? Non: je ne veux pas de la déprime su siècle sur la conscience.
Nous prenons la petite passe Teavamoa, puis cap vers Moorea: le vent n’est pas complètement défavorable, mais demain, ça devrait être pire. Alors…
En effet: près serré avec un vent montant à plus de 20 nœuds sous les grains, mais une mer correcte. Et le vent qui tombe à une trentaine de milles de l’arrivée, transformant Kousk Eol en vulgaire brûleur d’énergie fossile.
La récompense: entrée et mouillage dans la baie de Cook à Moorea, sous le soleil du matin.
Pas de temps à perdre: nous louons une voiture pour faire le tour de l’île et repérer les derniers spots pour nager!
Raies, murène, carangues, … Tous au poste!
Et on voudrait pas vous décevoir (ce n’est pas le genre de la maison), mais en quittant la baie de Cook pour rentrer sur Papeete, devinez quoi? Des baleines. Ben ouais, c’est comme ça à bord de Kousk Eol.
On vous compte même plus les dauphins: le même mouchoir pourra servir deux fois (ça, c’est notre côté écolo).
On en rajoute? Allez: un fou (volant) nous accompagnera pendant plus d’une heure pour chasser au vol les poissons volants effrayés par le bateau…
31 juillet, 18h: Kousk Eol est amarré à la marina de Papeete. La (deuxième) boucle dans les îles de la Société est bouclée.
Cliquez ici si vous voulez refaire virtuellement le parcours dans les îles de la Société.
Une réflexion sur « Iles de la Société – 2e couche »