Travaux avant la remontée de l’Atlantique.

C’est bon? Vous avez eu le temps de souffler? Les neurones ont fait une remise à zéro? On peut reprendre le cours du blog?

Alors on y retourne! Depuis le début de l’année, nous avons joués aux touristes, autour du Cap et en Namibie: si vous être sages, mais alors très sages, on vous racontera un jour…

Mais maintenant il faut y aller! Kousk Eol a été mis à sec ce matin, par vingt-cinq à trente de nœuds dans la marina: on nous a fait comprendre qu’en dessous de cinquante nœuds, il n’y avait pas de raisons de s’affoler… Et de plus, c’est la première fois qu’un bateau de 2,5 m de tirant d’eau est sorti ici. Les Sudafs, ce sont des costauds!

Kousk Eol à sec, pour la première fois depuis bien longtemps.

Bref. Premier constat: deux mois d’immobilité et quelques autres à naviguer dans des eaux chaudes ont contribué à agrémenter la coque de Kousk Eol d’une épaisse couche d’un mélange animal-végétal certes du plus bel effet, mais légèrement handicapant côté vitesse optimale… Et même si certains soutiennent que nous en tenons une, de couche, c’est la première fois que Kousk Eol en a une pareille.

Culture 100% biologique…. Le « trou », c’est pour poser les chandelles qui doivent tenir le bateau.
Ah on ne vous le fait pas dire: il y a à manger!
Même l’hélice n’a pas échappé à l’invasion…

Pleins d’ardeur, nous nous préparons à gratter, quand on nous fait comprendre, que vu le prix de la main d’oeuvre, ce serait bien vu de faire faire le boulot localement… Donc.

Pour ne pas rester les bras ballants, nous nous attaquons aux autres réparations; changement des pales de l’éolienne (cassées lors du passage trop tangent d’un fou du Cap) et réparation du réservoir d’eau avant seront au menu de la première journée.

Programme pour demain: remplacement de l’électronique pour le sondeur et la girouette/anémomètre, re-stratification de la patte d’attache du réservoir, et suivi des autres travaux.

Le gaz, ça me gonfle ! Ou bien comment remplir ses bouteilles de Camping Gaz.

La raison de ce chapitre est directement liée au manque d’information, aux recommandations contradictoires circulant sur les pontons, voire aux conseils de ceux qui ne l’ont jamais fait (les plus dangereux, souvent les plus péremptoires !), relatifs à ce sujet. Il y a certainement un grand nombre de façons de procéder, mais ce qui suit s’appuie sur notre expérience, et a toujours bien fonctionné.

Les bouteilles de Camping Gaz de 2,7 kilos sont très pratiques et équipent une majorité de voiliers construits en France. Mais un des problèmes posés par ces bouteilles est qu’on ne les trouve pratiquement qu’en France métropolitaine et quelques régions maritimes limitrophes…

Alors comment faire lorsqu’on envisage un long périple loin de nos frontières ?

Changer les bouteilles pour d’autres plus universelles, ou de plus grande capacité ? Pas toujours facile, car les constructeurs prévoient en général un coffre adapté à ces bouteilles, en taille et évacuation des fuites potentielles de gaz.

Une solution que bon nombre pratiquent, lorsqu’il est impossible d’échanger le flacon du combustible préféré de notre réchaud, est de remplir lesdites bouteilles. Tout simplement… Dans beaucoup de pays, des échoppes se chargent de l’opération.

Mais il arrive parfois que l’on ne trouve pas de telles officines. Il faut donc envisager de faire soi-même l’opération, en achetant une bouteille de butane (surtout pas de propane!), par exemple de treize kilos (dans tous les cas, contenant au moins deux fois plus de gaz que les bouteilles Camping Gaz), que l’on transvasera dans nos bonbonnes.

Mais comment ? La procédure est facile à réaliser, cependant il faut respecter quelques règles de sécurité. La méthode indiquée ci-dessous, et pratiquée avec succès par nombre d’entre nous, est donnée à titre indicatif : ne l’entreprenez pas si vous ne vous sentez pas en mesure de le faire en sûreté !

  • N’utilisez que des bouteilles en bon état ! Écartez celles qui sont trop rouillées ou périmées.
  • Il est impératif de se placer dans un endroit dégagé et aéré, loin de toute forme de flamme ou feu, bien entendu ! Manipulation interdite aux fumeurs !
  • Il faut se munir d’un tuyau se vissant d ‘un côté sur la bonbonne que vous aurez achetée (Tuyau standard de raccord de ladite bonbonne, supportant en principe une pression élevée, en général au moins vingt bars. Ne pas bricoler avec du tuyau raccordant le détendeur au réchaud !), et de l’autre sur la bouteille de Camping Gaz, via un adaptateur qui enfoncera la bille/soupape de sécurité. La pression dans la bouteille de Camping Gaz est de l’ordre de un à deux bars. Il existe des tuyaux et des robinets permettant cette adaptation dans tous les magasins de bricolage dignes de ce nom. Certaines boutiques vendent même le kit complet, par exemple: http://www.autourdugaz.fr/catalogue/accessoiresgaz/accessoires_campingaz.htm
  • Préparez ensuite un seau d’eau assez grand pour contenir la bouteille de Camping Gaz. Le mieux est un seau gradué en litres. Remplir le seau avec suffisamment d’eau (froide !) pour que la bouteille vide flotte, avec de la marge en dessous, et marquer le niveau d’eau. Faire une autre marque correspondant à 2,7 litres supplémentaires. C’est-à-dire la masse du gaz à transvaser1 : soit grâce aux graduations du seau, soit en le remplissant. Dans le dernier cas, le plus simple est de vider le tout, puis remplir à nouveau, avec la bouteille vide flottant, au niveau de la première marque. Il faut de l’eau froide : le gaz se comprimant dans la bouteille de Camping Gaz aura tendance à chauffer.
  • Ensuite, montez le tuyau entre les deux bouteilles (treize kilos et Camping Gaz). N’insérez aucun détendeur dans le circuit ! Positionnez la grosse bonbonne en hauteur et tête en bas par rapport à la bouteille de Camping Gaz.
  • Si vous avez mis un robinet côté Camping Gaz, ouvrez-le. Puis ouvrez doucement le robinet de la grosse bonbonne : on doit entendre le gaz passer. N’ouvrez pas trop vite le robinet pour éviter une chauffe trop importante. D’où ‘importance d’avoir de l’eau froide. Vérifiez qu’il n’y a pas de fuite en versant un peu d’eau sur les joints. On peut ensuite ouvrir plus largement le robinet.
  • Puis attendez patiemment : les premiers deux kilos se transvasent assez rapidement, et la Camping Gaz s’enfonce doucement, faisant monter le niveau d’eau dans le seau. Mais le dernier tiers peut prendre une bonne heure.
  • Fermez le robinet dès que la marque supérieure est atteinte.
  • Voila : c’est fait ! Votre bouteille est rechargée et prête à l’usage. Vous pouvez rendre la calebasse de 13 kg pour récupérer la caution.

De nouveau, n’entreprenez cette manœuvre que si vous pensez pouvoir la maîtriser !

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1– Je rappelle pour ceux qui étaient trop près du radiateur pendant les cours de physique qu’un litre d’eau a une masse se rapprochant suffisamment d’un kilo pour satisfaire aux besoins de cette manipulation.