23 mai: après un peu plus de trois heures de navigation au près/bon plein vers le sud (ça nous change du largue!) depuis Nuku Hiva, nous arrivons dans la baie d’Hakahetau, au nord-ouest d’Ua Pou.
D’impressionnants pitons élancés, restes des anciens volcans, surplombent la petite baie où trois autres bateaux ont mouillé: l’abri est bien protégé des alizés et de la houle, le fond de sable à une dizaine de mètres garanti un bon accrochage pour l’ancre.
24 mai: pluie au réveil ce matin… La balade autour des pitons que nous envisageons risque d’être humide! Vrai temps de merde: le ciel est désespérément couvert. Jusque-là, nous avions régulièrement des grains bien costauds, mais qui ne duraient pas. Aujourd’hui, c’est une espèce de crachin qui s’est installé, et les sommets sont cachés. Le vent est tombé, mais pas la température. Qu’on ne me parle pas du mauvais temps en Bretagne!
Ua Pou, selon les légendes ou l’imaginaire de certains, serait l’île aux femmes. Nous n’arrivons pas à savoir si c’est une réalité ou une histoire pour amuser les touristes… Il paraîtrait même qu’une des raisons en serait le nombre important de rérés, les gays locaux, parmi les hommes, pas rares et généralement bien intégrés dans la société marquisienne. Mais pourquoi plus de rérés ici qu’ailleurs?
C’est sûr: Henry aurait eu une explication…
Comme le mauvais temps persiste, nous décidons d’y aller… Horizon et sommets bouchés, gadoue bien collante, mais bon…
Direction: une petite cascade au-dessus du village, car le tour des pitons n’est pas envisageable par ce temps. De nouveau, nous nous trouvons dans une forêt dense: décidément, tout pousse aux Marquises! Et au bout d’une heure de chemin, nous arrivons à la petite chute d’eau, dans son écrin vert: il n’y a pas à regretter le mauvais temps! C’est mignon tout plein… Et la vasque au pied de la cascade permet un bain rafraîchissant.
Au retour, grande activité dans la halle près du ponton: le cargo « Aranui 3 » arrive demain, et il faut emballer les fruits qui doivent être livrés à Tahiti. C’est une coopérative qui se charge de collecter la production dans les différentes vallées, d’emballer et de charger à bord: le produit de la vente, à Papeete, est ensuite redistribué aux producteurs. Un retraité de la Marine coordonne les opérations. Tout se passe dans la bonne humeur: on est aux Marquises, non?
Entre temps, André aura fait le tour des fameux pitons…
Au fait: vous vous rappelez le gigot de chèvre qu’Alexandre nous avait donné? Eh bien ce soir, il est passé au four, avec de l’ail et des petites patates. Pas pire. La réserve de gaz en a certes pris un petit coup, mais Boris tout de même…
26 mai: nous levons l’ancre en fin de journée pour nous diriger vers Tahuata à une soixantaine de milles au Sud-Est, en dessous de Hiva Oa. Pas trop loin, mais nous aurons les alizés d’ ESE dans le nez…