Lundi 30 mai. Dernière soirée avec Philippe et Catherine qui ont pris grand soin de nous lors de notre séjour à Wallis : Philippe avait enregistré le match de rugby du Top 14 entre Toulon et Montpellier. Et donc impossible pour André de rater ça… Même si Toulon n’a pas gagné.
Mardi 31 mai. Nous nous préparons à partir pour Futuna. Dernière virée à terre pour laisser un mot à Tomy et acheter des entrecôtes NZ : ça nous changera un peu du poisson. La viande, très bonne, est un des rares produits à être moins cher qu’en métropole.
Il y a à peu près cent vingt milles jusqu’à Futuna, et le vent d’est autour de vingt nœuds est favorable : il faudra surveiller notre progression pour ne pas arriver de nuit ! Vers dix heures, l’ancre est levée et la grand-voile hissée avec un ris, puis un demi-génois : nous somme déjà à plus de huit nœuds dans le lagon. Un peu plus d’une heure après, la passe de Honikulu est franchie, toujours à la voile, à presque sept nœuds : le courant de face est relativement faible et il n’y a pratiquement pas de houle.

Maurice est maintenant rentré depuis quelques jours : nous l’avons eu au téléphone. Il faisait 16° à Nouméa à 22h : les hôtels étant plein, il a passé sa nuit d’escale dans une voiture de location… Il nous a encore remercié pour le mois passé ensembles à naviguer, et nous a dit qu’il allait proposer à Cécile une nouvelle peine de substitution : un mois à bord Kousk Eol pour un petit délit, deux mois si le délit est plus important, etc. Et que ça devrait soit disant calmer grave les apprentis délinquants. J’avoue qu’on n’est pas sûr d’avoir bien compris…
Bref : nous nous retrouvons donc entre frères pour la suite.
Mercredi 1er juin, quatre heures : nous allons trop vite si nous voulons arriver de jour ! Comme nous avons déjà un tiers de génois et deux ris dans la grand-voile, nous tirons des bords de largue dans une houle maintenant bien formée mais courte. Le vent est maintenant monté à vingt-cinq nœuds. Nous filons toujours à plus de huit nœuds, et le bateau roule inconfortablement. Difficile de dormir !
La classe affaire sur Kousk Eol n’est décidément plus ce qu’elle a été…


Six heures : Alofi et Futuna ne sont plus qu’à quelques milles, et nous nous engageons dans le chenal Vasia qui sépare les deux îles. Un petit platier déborde d’Alofi. Nous apercevons le petit aéroport, coincé entre la mer et la montagne.

La mer semblant se calmer vers le sud des îles, nous nous dirigeons vers le seul mouillage de Futuna, dans la petite anse de Leava, très ouverte sur le Sud. L’autre option était un petit mouillage dans le chenal, côté Alofi, mais loin de tout.
Soudain, « Dddzzzzzzzziiiiiiii ! » fait le moulinet… Faut que j’y aille : André a attrapé quelque chose et il faut ralentir le bateau. Ma foi : c’est un beau thon jaune de sept kilos pris à huit heures PM1. Les leçons de Momo porteraient-elles leurs fruits ? A deux, on va avoir à manger pour quelques jours !

Huit heures trente : nous sommes mouillés par dix mètres de fond devant le village de Leava, à côté du quai de débarquement pour le cargo qui avitaille l’île.
1– PM : Post Maurice.