Nouméa 8-12 juillet
Mariejo et Cathy arrivent bien comme prévu le huit à l’aéroport de Tontouta, à plus de quarante kilomètres au nord de Nouméa, un peu cassées par un très long voyage aux multiples escales en classe bestiaux.
Le soir même, Sophie1, enceinte jusqu’au cou, et Benjamin sont à bord : Cathy apporte avec elle un colis de la maman de Sophie, première livraison pour le not yet born baby, dû le mois prochain. Tous les souvenirs, depuis la rencontre éphémère aux Galapagos, y passent…
Dès le lendemain, il ne faut pas perdre de temps, nous partons vers l’ouest du lagon sud, et mouillons devant l’îlot Mbe Kouen avec Thetis et son équipage au complet.




Premières trempettes dans l’eau cristalline. L’îlot est désert. Le matin suivant, nous changeons de mouillage pour l’îlot voisin de M’Bo, lui aussi sauvage et inhabité, offrant une plage de sable de rêve.

Il faut vite mettre un terme à ce week-end de découvertes : nous avons peur que MarieJo et Cathy ne prennent trop goût au catamaran. En effet, Sylvain et Nathalie nous ont invité à manger à bord : c’est probablement là que les arguments pour démolir ces soi-disant voiliers à coques multiples montrent leur limite… Mais bon, il y avait à bord de Thétis un reste de cubitainer de rhum de la Martinique : coup bas de Sylvain auquel nous avons du mal à résister ! Et c’est aussi le dernier week-end à Nouméa pour Clémence et Ianis, qui rentrent en métropole dimanche soir.
Nous retrouvons le soir notre emplacement à la marina de Port Moselle.

De là, une petite visite du centre de la ville s’impose : le marché couvert, assez bien achalandé, la Place des Cocotiers, les quelques vielles maisons coloniales, le petit quartier chinois…

Le marché fournira, en plus de légumes et fruits, d’excellentes crevettes élevées en Nouvelle-Calédonie et réputées partout : au curry avec du lait de coco, ça se laisse manger. Évidemment, hors de question d’acheter du poisson : à bord de Kousk Eol on a des principes, on ne mange que la pêche perso remontée avec nos petits bras à nous (et surtout, avouons-le, on a trop peur de se faire engueuler par Maurice).
Nous louons à nouveau une voiture, à la fois pour faire les courses pour la suite de la navigation vers le sud et les Îles Loyauté, et pour nous faire une idée de l’environnement de Nouméa, suite de splendides baies et de promontoires dominés par des montagnes. Le cadre n’a rien à envier à la Polynésie, au contraire. Nous passons au centre Jean-Marie Tjibaou sur la culture kanake, malheureusement fermé ce jour. L’architecture de Renzo Piano est extraordinaire, mais vous n’avez pas été assez sages pour mériter une photo.
Et à nouveau, il faut rentrer au bateau, pour entre autre préparer la suite du programme. Tâche frisant l’herculéanité2 : la Nouvelle-Calédonie, c’est grand ! Nous ne pourrons, une fois de plus, pas tout voir. La question, fondamentalement existentielle qui a pris l’habitude de nous hanter, est donc, je le rappelle : oui, d’accord, mais qu’est-ce qu’on laisse tomber ? Et qu’est-ce qu’on choisit de présenter à nos yeux impatients de continuer à se saturer de beautés tropicales autant qu’exotiques ? Hein ? Vous le sentez, le dilemme ?
Pour ne pas avoir à répondre trop vite, la réponse, temporairement provisoire3, sera : « Les Îles Loyauté, bien sûr ! Sans oublier la mythique Île des Pins, évidemment. Et les baleines. ». Donc, en conséquence et de ce fait.
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1– Rappelez-vous : nous avions rencontré Sophie et Benjamin aux Galapagos, puis à nouveau à Papeete, sur leur voilier Ouma. Et la famille de Sophie vit à Grenoble.
2– Et alors, les coincés constipés du vocabulaire, ça vous gêne ?
3– D’aucun aurait dit : « Pour botter en touche. ». Mais dire que j’ai le foutebale en détestation serait un euphémisme d’une douceur improbable. Donc.