Mais que sont donc devenues les fuites ?

Ce chapitre qui se veut rassurant est à l’usage exclusif des lecteurs assidus qui n’ont raté aucun des épisodes précédents, et qui font preuve de l’empathie la plus profonde pour les quelques soucis récents des pseudo-marins de Kousk Eol, à savoir ici l’aquosité plus que raisonnable régnant dans les fonds du navire…

Vous l’aurez compris : de même que dans un sous-marin, il n’y a jamais de fuite normale sur un voilier. Retrouver les fonds de la coque de son canot1 recouverts de plusieurs centimètres de liquide aqueux provoque toujours, au moins chez le marin réputé sobre et sain d’esprit2, un flot de questions : « Mais d’où ça vient ? Le moteur ? Une vanne ? Un trou ? Pourquoi moi ? Pourquoi tant de haine ? ».

Bref, le déclenchement régulier et incitatif de la pompe de cale, provoqué par une eau moins salée que l’océan, motive pour une inspection en règle. Pour finalement découvrir non pas un, mais deux coupables : la pompe à eau de mer de l’évier de la cuisine, et le réservoir d’eau douce avant.

Pour la pompe à eau de mer, pas grand-chose à faire : elle est scellée et il y a fort à parier qu’une tentative de démontage serait à coup sûr irréversible. Comme les shipchandlers de Nouméa ne font pas cet article, la pompe sera condamnée en fermant la vanne d’arrivée. La vaisselle se fera au seau d’eau, à l’ancienne…

Pour le réservoir d’eau douce, c’est plus délicat… L’eau douce, même si nous prétendons ne pas en être des marins, est précieuse sur un bateau.

Le conteneur fait deux cent cinquante litres, sous la couchette avant : un quart de tonne. C’est la fixation, une simple patte fixée sur le fond par une stratification un peu légère, qui a lâché, donnant au dit baquet une liberté dont les effets auraient pu être désastreux. Deux cent cinquante kilos qui se baladent au gré des vagues et du roulis, ça provoque des dégâts, à commencer par le tuyau de remplissage, à moitié arraché et fendu sur dix centimètres, fente par où le précieux liquide en profite pour se faufiler et se déverser dans la cale. Le réservoir ainsi mobile avait même commencé à arracher le faisceau de câbles électriques desservant l’avant du bateau : il était plus que temps d’agir…

Et quand il s’agit d’agir, sans gîte, l’agile DD s’agite, ajointe, ajoute et ajuste sans jurer. Il faut faire solide, mais sans stratifier : Cathy et MarieJo sont à bord, donc il est hors de question que le carré empeste la résine de polyester ! Du coup, c’est un cadre digne du plus habile des charpentiers qui est concocté et réalisé avec les moyens du bord, solidement fixé, qui devrait ôter toute velléité de vagabondage au récipient.

FixationReservoir
Le cadre et le réservoir

Il n’y a plus qu’à remplacer la partie abîmée du tuyau, et miracle, plus d’eau douce dans les fonds !

Ah oui : nous en avons aussi profité pour réparer la douchette de pont, accessoire de seconde priorité lorsque nous naviguons, mais élément essentiel de confort au mouillage après la baignade pour la douceur de nos moitiés.

Nous pouvons donc reprendre le cours de nos navigations d’un cœur plus léger… Jusqu’au prochain petit soucis.

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1– Pour éviter de passer inutilement pour un béotien de base dans le vaste domaine des choses de la Marine (la vraie, pas celle qui encombre notre horizon politique et navigue à vue au gré des événements pouvant exacerber la xénophobie latente), il est rappelé que, tout comme « bout » se prononce « boute », « canot » se prononce « canote ». C’est comme ça.

2– Vous nous connaissez : nous n’avons pas peur de mettre la barre très haut sur Kousk Eol.

2 réflexions sur « Mais que sont donc devenues les fuites ? »

  1. Enfin des nouvelles…
    Techniques bien sur… Mais diable, parlez des îles loyautés et du lagon de caledonie…
    on a hâte
    On a adoré la visite a Tana

  2. Bravo pour cette visite guidée de Nouvelle Calédonie et des îles loyauté.
    Que de souvenirs … On y a passé quand même plusieurs fois pour rendre visite à Lisa and Co…
    Bon voyage pour la suite
    Jack and Emi

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