East London – 27-29 novembre 2016

East London, ça commence fort : nous ne sommes pas les seuls à avoir choisi l’option. Du coup, le ponton du yacht club est saturé, et il ne reste que la solution ancre dans la rivière Buffalo. Alternative que nous partageons avec une bonne dizaine de voiliers. Dont, devinez, quelques-uns de l’ARC, semble-t-il des dissidents.

La nuit se passe bien : nous récupérons de la fatigue des derniers jours. Et soudain, à six heures le lendemain matin, une vraie bourrasque de trente-cinq nœuds, du sud-ouest : tous les bateaux tournent brutalement autour de leur ancre (rappelez-vous : swinging at anchor). Jusque-là tout va bien. Mais, pas d’inquiétude pour le suspens du récit, ça ne va pas durer… Trois minutes après, la moitié des voiliers dérapent. Caduceus1, un Super Maramu2 anglais, vient même faire des avances inconsidérées à Kousk Eol. Les câlins des Anglais ne sont pas de mise en ce moment : les pare-battages sont vite sortis, et après un pas de deux un peu serré à notre goût, Caduceus va re-mouiller un peu plus loin. Nous faisons de même en nous rapprochant du yacht club : il va falloir songer à faire à nouveau le parcours administratif.

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Le mouillage au matin.

28 novembre. Le nom du Buffalo River Yacht Club fait bien plus fantasmer que le club lui-même : un peu à l’abandon, ce n’est pas là que nous irons pour nous changer les idées, même si le gardien est très accueillant. Apparemment, le club est proche de la faillite pour défaut de paiement par les usagers…

Nos copains de Sea Rover, Mike et Devala, nous invitent pour l’apéro à bord. Nous décidons de remettre ça à Simon’s Town où nous devrions nous retrouver : il y a encore deux ou trois courses à faire avant de repartir.

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Sea Rover.

Il faut aussi refaire le plein de gas-oil : c’est Jacques qui s’y colle. Petite virée dans la benne d’un pick-up avec les jerrycans vers la station la plus proche et le tour est joué.

East London ne nous laissera pas un souvenir impérissable : petite bourgade un peu endormie. Malgré l’excellent accueil que nous y recevons. Jacques et Christian se font même emmener en ville par deux policiers : « Vous comprenez, il y a des endroits un peu mal famés autour du port… ».

La météo annonce un créneau demain pour Port Elizabeth : nous partirons en milieu de journée, juste après la validation de notre flight plan par la SAP, la police sud-africaine.

Ce soir, petite gâterie : le restaurant trois étoiles de Kousk Eol met à sa carte un confit d’oie du sud-ouest accompagné de ses pommes de terre du Natal finement rissolées dans la graisse de la même oie3. Loin de nous l’idée de déshydrater au-delà du supportable vos glandes salivaires, mais côté régal des papilles, difficile à surpasser. Surtout après quelques jours en mer. Désolés, mais il n’y a pas de raison. Il est de ces petits plaisirs qui permettent d’ignorer allègrement les accusations d’égoïsme égocentriques, voire égotiques. C’est comme ça à bord de Kousk Eol.

Mardi 29 novembre. La nuit a été très calme et réparatrice. Sur le quai à côté de Kousk Eol, deux mille voitures, des Mercedes, livrées dans la nuit, attendent sagement le cargo qui doit les charger ce matin.

mouillagematin
Le jour se lève sur le mouillage.
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Mercedes en attente de chargement.

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8h: petit coup d’annexe au poste de la SAP, et le Flight Plan, succinct, est rempli en dix minutes. La météo est bonne pour Port Elizabeth, à environ cent cinquante milles au sud. Et même peut-être au-delà vers Mossel Bay. On surveillera l’évolution du temps.

9h15: l’ancre, recouverte d’une vase noire et gluante, est relevée et rincée tant bien que mal. Et le cap est mis sur la sortie du port.

mouillage2 eastlondon

Bye bye East London!

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1– À la VHF, nous entendions « Could you see us, could you see us… », avant de réaliser que c’était Caduceus qui appelait… C’est quand même ambigu l’Anglais, non ?

2– Le Super Maramu est construit par les chantiers Amel à la Rochelle. Ce sont des voiliers de luxe, très prisés des Anglo-saxons. Nous, avec notre Wauquiez, ne sommes pas du même monde, sans même parler de politique.

3– DD, t’inquiète : le résultat est à la hauteur de tes précédentes prestations.

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