La saga Bullit : séquence souvenirs

On vous disait qu’on vous raconterait…

Donc, Irène est une vieille connaissance, du temps où nous usions nos maillots de bain sur dériveurs : vous imaginez le nombre d’années…

Irène est la sœur de Dominique Caparros, grand copain de Bernard, un autre frangin, qui se la pète grave lui aussi, comme nous allons vous le montrer (Bernard, tu n’es pas obligé de lire la suite !).

Les dériveurs devenant vite trop limités, Dominique, Irène et Bernard se lancent dans la construction d’un voilier un peu plus grand, Paradoxe, un Sing Sing sur plan Joubert, après avoir hésité devant celle d’un Fireball (pour les connaisseurs).

Arrive Jacques Fauroux, alors jeune architecte naval, qui propose à Dominique de lui dessiner un plan de mini-tonner (6 m). Il sera construit dans le garage de nos parents. Le bateau marchera plutôt bien, ce qui fera mieux passer son nom, Bid1, auprès de Jacques…

Pas rancunier, ce dernier propose de dessiner cette fois un plan de quarter-tonner2: ce sera Bullit. Le prototype sera construit en bois moulé. Sitôt à l’eau, Bullit et son équipage (Dominique, Jacques, Irène et Bernard) commencent à écumer les régates des environs, avec succès.

À tel point qu’un moule est fabriqué à partir de la coque du proto, pour tirer une petite série. Le premier sera de nouveau nommé Bullit. Et c’est reparti :

  • On vous épargne toutes les régates locales qui ont permis au gang de se faire la main.
  • Championnats de Méditerranée 1979 à San Remo : Bullit premier. Troisième : Bouffaréou, un sistership de Bullit, avec André à bord.
  • Championnats du monde, toujours à San Remo en 1979 : Bullit premier devant plus de soixante bateaux. Bel exploit, car si le bateau était bien dessiné et construit, et l’équipage affûté, les moyens étaient eux limités. Et Bullit était le voilier le moins cher de toute la flotte. Par exemple, c’est un cric de voiture placé sous le mât qui servait de raidisseur de pataras/haubans/étais. Les voiles d’avant étaient sur mousquetons alors que tous les autres coureurs avaient déjà des étais à gorge. Et le reste à l’avenant.
  • Championnats du monde à Aukland l’année suivante en 1980 : Bullit premier. Chez les Kiwis, excusez du peu. Beaux joueurs, la jauge sera modifiée par la suite pour tempérer les ardeurs de ces Frenchies impudents…
Bullit02 (904x1280)
Bullit en pleine action…
Bullit01 (1280x672)
Frime maximale… Notez l’enchaînement des dates: la journaliste devait être très émue…

Jacques est devenu l’architecte/régatier que l’on connaît. Dominique a monté un chantier naval spécialisé dans les petites séries et la restauration de bateaux anciens. Bernard est devenu kiné à Antibes pour continuer à régater. Il prépare même un bateau pour la Mini Transat : tout fier, il emmène sa copine de l’époque faire du rase-cailloux en rade de Cannes. Il rase tellement qu’il accroche sa quille, qui décide sur le champ, avec un extrême détachement, de prendre son autonomie par rapport au voilier. Ce dernier, pour manifester son profond désaccord, se retourne illico. Avec la copine.

Résultat de la sortie : plus de quille. Ni de copine… Ni de Mini Transat. Bernard s’est mis sérieusement au rugby peu de temps après : allez savoir s’il y a une quelconque relation.

Irène est restée elle aussi dans le monde de la voile, très impliquée dans le chantier Outremer. Et habite maintenant à Tahiti.

André et Claude, moins malins, avaient quitté la côte soit disant pour continuer leurs études (André, lui, est tout de même retourné habiter à proximité de la mer)…

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1. BID pour Bernard-Irène-Dominique, son équipage.

2. Type de voilier à jauge comme le mini-tonner, de huit à neuf mètres, et quatre équipiers.

7 réflexions sur « La saga Bullit : séquence souvenirs »

  1. Vous avez pris votre revanche, alors que je travaille encore vous remplissez internet de vos exploits ! vivement la retraite !!
    Très grosses bises à Irène, j’aurai tant aimé la revoir.

    1. Bernard qui? Revanche? Que la vérité de base… On a bien réfléchi avec Irène pour être sûr de ne pas déflorer la vérité vraie. Il y a un truc (ou deux), qui te chagrine? 🙂
      Irène vient avec nous pour les prochains jours (avec Maurice).
      Bises d’Irène, André, Claude.

  2. Tiens Claude, tu connais Dominique Caparros, et je ne le savais pas. J’avais eu l’occasion de visiter son chantier a Antibes et d’y voir les F-82 en construction avant le malheureux incendie qui a je crois tout detruit.
    Kenavo

    1. Salut Jalex!
      Oui: Dominique est un vieux copain… Et l’acolyte de mon frère Bernard lorsqu’ils régataient.
      Il vient de prendre sa retraite.
      Amitiés de Pago Pago.

  3. Bonjour,
    Je m’appelle Malo Manach, j’ai acheté un bullit il y a quelques temps (le n°3, Chipeau)
    Je recherche les plans afin d’envisager une petite restauration
    Si jamais vous êtes toujours en contact avec Mr Fauroux ou Mr Caparros et que par hazard ils possèderaient les plans cela m’aiderait beaucoup
    Si vous avez possibilité de rentrer en contacte avec eu et de me tenir informé, cela serait vraiment sympa
    merci d’avance
    Amicalement
    Malo Manach

    1. Bonjour,
      Désolé pour mon long silence… Malheureusement, il y a longtemps que je n’ai plus vu Dominique et Jacques. Même mon frère Bernard n’a plus les plans…
      Bon courage dans vos recherches, et bonnes navigations
      Claude

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