Aux Iles Fidji: Savusavu.


Boula, boula (Bonjour en fidjien)! Petit rappel géopolitique offert gracieusement par les deux frangins qui trouvent qu’il y a bien longtemps qu’ils n’avaient eu l’occasion de se la péter et de la ramener. Les Îles Fidji sont une république, au sein du Commonwealth britannique. Elles sont formées d’environ trois cent vingt îles d’origine volcanique, certaines montagneuses et d’autres formant des atolls, dont les plus grandes sont Viti Levu (cent quarante kilomètres sur quatre-vingts) et Vanua Levu (cent quatre-vingts kilomètres sur quarante). Savusavu est sur cette dernière. La capitale, Suva, est sur Viti Levu. La population est de huit cent cinquante mille habitants, avec en gros une moitié de Fidjiens (descendants des premiers Mélanésiens, puis des Polynésiens) et une autre moitié d’Indiens « importés » par les Britanniques comme main d’œuvre.

Les Fidji couvrent une zone de presque deux cent cinquante milles de diamètre, mais on est obligé d’aller dans un port d’entrée, plutôt central, avant de commencer la visite. Et donc de refaire en sens inverse le chemin d’arrivée si l’on veut visiter les premières îles ou atolls rencontrés en arrivant dans l’archipel. Les Fidji demandent donc du temps : c’est une destination pour les Néo-zélandais, les Australiens, et aussi les Néo-calédoniens.

Nous allons encore une fois devoir être sélectifs !

Savusavu-mouillage
Le mouillage devant Savusavu.
CopraShed
… et le lendemain sur catway devant la petite marina de Coprah Shed.

Dimanche 5 juin 2016. En attendant, on attend… Nous sommes coincés sur Kousk Eol tant que les autorités fidjiennes ne seront pas venues à bord : santé, inspection sanitaire, immigration, douane. Et comme nous sommes dimanche, ça complique un peu les choses. Nous avons tenté de respecter la procédure en appelant à l’arrivée la veille au soir, mais pas de réponses.

Vers neuf heures trente ce matin, un préposé de la marina vient avec un formulaire à remplir : ça commence à bouger. Une demi-heure après, c’est la fonctionnaire de la santé qui monte à bord, suivie une heure plus tard de son collègue des affaires sanitaires. Et à treize heures trente, nous attendons toujours la douane et l’immigration. La seule certitude pour l’instant est que nous allons payer une taxe supplémentaire pour être arrivés un jour férié…

Immigration
Avec l’agent de l’immigrations: nous sommes maintenant fidjiens!

Nous apprenons que nous sommes le trente et unième voilier à venir ici cette année : ça nous change des autres îles depuis Papeete ! Les Fidjis sont une étape incontournable pour les Australiens, Néo-zélandais, Américains…

Savusavu est la deuxième « grande » ville de Vanua Levu : elle se traverse à pied en une dizaine de minutes. Comme dans les autres îles visitées jusqu’ici, l’habitat est très dispersé et il n’y a pas de hauts immeubles.

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Quelques maisons dans Savusavu.
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La rue principale.
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Une maison traditionnelle.
Savusavu-sculpteur
Sculpteur dans sa petite boutique.

7 juin. Ça y est, nous avons le permis de visite des îles. Nous devrions repartir après-demain : la météo sera plus favorable. Du coup, le projet pour demain est de louer une voiture pour faire un tour sur Vanua Levu. Comme visiblement, vous êtes indécrottables et n’avez pas décroché de ce blog, on vous tâchera de vous écrire une belle histoire.

Pour ne pas perdre de temps, nous faisons les courses pour les prochains jours. André, qui arbore dès qu’il peut le t-shirt du RCT (c’est-à-dire quand il est propre), se fait aborder par un Fidjien qui connaît Toulon et son équipe de rugby ! Et pour cause, c’est Masilevu, l’ailier de l’équipe de Brives, en vacances dans son pays…

8 juin, huit heures : nous partons avec notre petite tout-terrain, d’abord le long de la côte sud vers l’est. Il n’y a qu’une route goudronnée sur l’île : le Hibiscus Highway. Partout ailleurs, ce ne sont que des pistes plus ou moins bonnes. Comme l’île est grande et que nous n’avons qu’une journée, nous limiterons nos tentatives sur piste.

Nous voyons rapidement quelques témoignages de la violence du dernier cyclone, qui a laissé des mauvais souvenirs dans la population : c’était le plus fort depuis presque vingt ans.

Savusavu-cyclone
Ceux-ci ne renaviguerons plus.
Savusavu-cyclone3
Celui-la non plus.
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Même des arbres qui paraissaient robustes n’y ont pas résisté.

La côte est assez jolie, mais nous sommes devenus difficiles, après tous les joyaux découverts lors de nos navigations. Les atolls des Fidji devraient être plus à la hauteur.

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Paysage de la côte sud.
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Petits îlots sur la côte sud.
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Et encore un autre qui veut se la jouer « baie de Ha Long.

Au bout de la route, nous faisons demi-tour pour prendre l’autre tronçon et traverser vers la côte nord : Savusavu est pratiquement au milieu de la route. Cette dernière monte par des côtes raides vers l’intérieur, très montagneux.

BaieSavusavu
La grande baie de Savusavu.

Nous apercevons plusieurs exploitations de cane à sucre, et même des troupeaux de vaches qui nous rappellent qu’il doit parfois y avoir autre chose que du poisson à mettre dans nos assiettes…

fougereArborescente
Fougère arborescente.

Après quatre-vingt-cinq kilomètres qui tortillent, montent et descendent dans un paysage boisé entrecoupé de petites plaines, nous arrivons à Labasa, plus grande agglomération de l’île.

Il est presque treize heures : nous en profitons pour nous rassasier dans un petit resto mi-indien, mi-chinois, où nous nous remplissons la panse pour la somme extravagante de quatre euros, boisson comprise (Bon d’accord, la boisson, c’est du Coca… Mais quand même.).

Labasa semble avoir été bâtie de chaque côté de la route principale, et offre un mélange de cultures intéressant : fidjienne, indienne, musulmane…

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Rue principale de Labasa.
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Boutiques.

La ville n’a pas grand charme, mais c’est la première fois que nous voyons autre chose que des églises ou temples chrétiens : une mosquée, des temples hindous.

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La mosquée de Labasa.
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Temple hindou et son école.
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Autre temple hindou.

Comme ailleurs en Polynésie, les villages le long de la route sont assez dispersés et de taille très modeste. Toutes les maisons sont bâties en bois sur pilotis, même à l’intérieur des terres.

Village1
Maisons sur pilotis.
Village2
Maison plus chic…

Puis nous devons faire à nouveau demi-tour pour rentrer sur Savusavu et rendre la voiture.

Et demain, nous reprendrons la mer, d’abord vers l’est et le groupe d’îles Lau, avant d’aller à Savu sur l’île de Viti Levu pour les formalités de sortie, pour ensuite rejoindre le Vanuatu. Plus d’internet avant un moment en principe, donc plus de blog, et donc trouvez-vous une autre excuse pour vous continuer à vous vautrer dans la procrastination.

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