Otaries et autres lions de mer

Petits veinards: encore une occasion pour vous de vous cultiver à bon compte en lisant ce divertissant blog! Cet article fait suite aux autres incontournables articles de référence déjà publiés: l’albatros, la baleine et le lagénorhynque de Peale.

Le sujet du jour sera l’otarie. Surtout l’otarie de Patagonie dont le mâle s’appelle lion de mer.

L’otarie fait partie de l’ordre bien connu des pinnipèdes, mammifères dont les pattes ont la forme de nageoires ou palmes. Tout comme nos phoques gris de Bretagne.

A ne surtout pas confondre avec l’ordre dit « des palmes académiques », dont les membres n’apprécient pas forcément l’eau froide, et dont la classification est relativement simple: d’un côté le récipiendaire de base, qui se demande souvent ce qu’il fait là, et la caste plus évoluée de l’espèce, qui apprécie particulièrement le chocolat des médailles…

Mais nous nous égarons: l’otarie, celle de Patagonie en particulier, n’a rien à faire de l’Académie. Mais alors rien du tout.

L’otarie dont nous parlons ici est le lion de mer d’Amérique du Sud, dont la Patagonie est un habitat de prédilection. A ne surtout pas confondre avec l’otarie à fourrure australe (l’otarie, pas la fourrure), que nous avons fréquemment rencontrée dans les canaux.

Le lion de mer, mâle, peut atteindre 350 kg: belle bête…

L’observation approfondie sur plusieurs semaines que nous avons pu mener depuis le navire scientifique Kousk Eol (dont la Calypso pourrait passer pour une pâle copie) et à bord duquel la caution naturaliste incontestable est apportée par le DD, spécialiste de l’éthologie des animaux marins, nous a permis de dresser le constat suivant: la vie des otaries n’est guidée que par deux principes très simples.

A savoir:

  • Un besoin irrépressible de faire le cake dès que Kousk Eol est à portée de nageoire: et que je te plonge sous le nez, et que je te fais une série de bonds à faire pâlir le lagénorhynque le plus agile.
  • Une manie bizarre de faire la sieste sur tout objet flottant, tel que balise de chenal, corps mort, etc.
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Otaries
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Et encore des otaries…
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Mais ne serait-ce pas une otarie à fourrure australe?

On se doute bien qu’il faut que ces attachants animaux se nourrissent, au moins de temps en temps, mais il semblerait qu’une forme de timidité fasse que cet aspect de leur comportement se produise sous l’eau, à l’abri de nos observations.

A part ceci, l’otarie de Patagonie est un petit animal fragile et gracile dépassant les 100 kg dès son plus jeune age, surtout chez les mâles. Quelques bourrelets de peau au niveau de la taille laissent à penser que leur régime alimentaire ne suit pas forcément les canons modernes de la diététique. Le côté glacial de l’eau n’est qu’une excuse facile au développement de ce surplus graisseux constaté chez tous les représentants de l’espèce.

L’heure a tourné: il est maintenant grand temps que vous retourniez à des activités plus utiles à la société, en attendant comme il se doit avec une légère impatience la prochaine leçon d’histoire naturelle que ne manquera pas de dispenser l’érudit équipage de Kousk Eol. Et nous complèterons cette étude par l’observation de l’otarie à fourrure de Juan Fernandez, ainsi que par celle des Galapagos. Chaque chose en son temps.

Dernière minute: une visite inopinée dans la bonne ville de Valdivia pour effectuer les démarches administratives à l’Armada a exposé à nos yeux ébahis et notre cerveau lent la solution du mystère de la nutrition des lions de mer. Encore une manifestation de sérendipité qui frise le cas d’école: les lions de mer se nourrissent des déchets du marché aux poissons de cette ville… Tout simplement.

Et du coup nous pouvons sans trop nous avancer expliquer aussi le flux migratoire de ces doux mammifères marins vers le nord.

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Lion de mer quêtant humblement sa pitance

 

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