Derniers préparatifs avant le départ: un e-palimpseste…

Comme indiqué antérieurement, un article essentiel sur la préparation de Kousk Eol (Juin 2013) s’est perdu dans les oubliettes d’OverBlog suite à une mise à jour mal maîtrisée: non seulement l’électronicien du bord n’est pas un modèle du genre, mais il se trouve doublé du titre d’informaticien du même bord, titre au moins aussi usurpé que le précédent.

La rédaction, toujours soucieuse de partager les expériences éventuellement utiles à d’autres fous furieux navigateurs, a décidé dans sa grande magnanimité de publier un article de rattrapage sur la base de l’original, d’où le titre (oui, je sais: DD et le Glaude ont tendance à vraiment se la péter! Voir note plus bas).

Préparation de la cambuse (semaine du 24 juin)

Les coffres ayant tous été vidés, nous avons pu les remplir à nouveau, plus rationnellement: conserves avec les conserves, petits déjeuners, condiments pour la cuisine, frais, liquides, etc. Et le Centurion 45s offre tout compte fait pas mal de volume, entre les coffres proprement dits, et les espaces sous le plancher (bouteilles en particulier).

Un aspect d’une très grande importance dans la constitution de la cambuse est l’équilibre diététique de cette dernière. La photo ci-dessous illustre parfaitement la minutie apportée par André et Claude dans le respect de cet équilibre.

L’important est une cambuse équilibrée…

Nous avions déjà parlé de la pharmacie, et du soin apporté à sa composition. Mais il en est un aspect qui dépasse largement les compétences pourtant vastes du cousin pharmacien et de la nièce médecin: les antalgico-antidépresseurs à spectre d’utilisation extrêmement large, pour lesquels la librairie de Roquefort-les-Pins nous a apporté son savoir-faire. Bien que le conditionnement en caissettes de bois soit un peu volumineux (voir photo ci-dessous), nous avons décidé de ne pas faire l’impasse sur ces indispensables compléments para-médicaux, dont l’approvisionnement se fait sans ordonnance, et la consommation avec modération (aux dires de certains).

Complément pharmaceutique
Note:

e-palimpseste: mon beau-frère m’avait pourtant mis en garde depuis longtemps de ne pas me prendre pour un intellectuel… La sagesse me tombera peut-être dessus durant ce tour? Tout espoir n’est pas perdu…

Gibraltar – Madère

Dimanche 14 Juillet. Belle journée, mais pas de fanfare de fête nationale pour nous tirer de nos couchettes… Repas sur le pouce au seul bistrot du Puerte Deportivo Alcaidesa, puis préparatifs pour le départ vers Madère : plein des réservoirs d’eau, vérification du niveau d’huile moteur… pour découvrir une fuite au niveau de la pompe à eau . Démontage, inspection du joint, graissage et remontage. La fuite semble partie au rayon des mauvais souvenirs.

Nous partons finalement vers 16h30 avec un bon vent qui nous pousse hors de la baie d’Algesiras : une bande de dauphins, sans doute amateurs de bateaux racés et bien barrés, semble nous montrer la route en jouant à l’étrave …

L’arrivée dans le détroit est compliquée : vent de face, changeant et obligeant à jongler entre trinquette et génois, trafic maritime à surveiller lors de la traversée des rails… Nous rejoignons les côtes marocaines vers 19h30. Endroit propice aux libations révolutionnaires … La prise de la Bastille sera célébrée par des prises (modérées) de bordeaux, qui voyage ma foi fort bien. L’équipage est achevé par une vieille prune de derrière les équipets . Merci qui ? Merci Kesbi le magnifique !

Le vent et la mer continuent leur petit jeu, se faisant aider par la marée .Résultat: bords carrés d’anthologie durant la nuit !

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Un coup d’œil aux traces GPS montre l’ampleur des dégâts…

Puis nous reprenons régulièrement du vent, d’abord dans le nez, puis s’orientant régulièrement vers le NNE: plutôt pas mal pour rejoindre Madère ! La vitesse du bateau monte autour de 8 nœuds, avec des pointes au delà de 9nds durant la 2e nuit en mer. Trois petits calmars suicidaires se sont échoués sur le pont: peut-être que l’alternative était de finir dans la gueule d’une dorade ?

On notera d’autre part une baisse notable dans la rigueur de la sélection des équipiers, si l’on peut en juger par le manque de précipitation à aller faire la cuisine par 30° de gîte, accompagné d’une utilisation anormalement longue des couchettes, sous le prétexte futile que là, ça passe mieux…

Mercredi 16 : le vent est relativement bien établi, après quelques velléités de coup de mou que nous réglons vite faite en menaçant de sortir le Code D. Nous ferons 170 milles en 24h : c’est pas pire…

Jeudi 17 : nuit de folie, avec le bateau régulièrement au-dessus de 8nds ! 96 milles en 12 heures… 180 milles en 24h . Nous devrions être à Porto Santo, première île de l’archipel de Madère, à une vingtaine de milles au NE de cette dernière, donc la première sur notre chemin, demain en milieu de journée avec un jour et demi d’avance sur nos prévisions.

Vendredi 18 : le bateau a bien avancé, sur une mer un peu chahuteuse. L’émeute à bord a été évitée de justesse, certain élément féminin se plaignant d’avoir été secoué plus que de raison pendant la nuit…

Pas mal d’oiseaux marins : le DD montre son savoir et nous épate en citant tous les noms. Faut pas jouer au puffin avec lui ! D’un autre côté, comme on n’a aucun moyen de vérifier la justesse des assertions…

Porto Santo est en vue depuis 9h. Nous arriverons vers 13h30 dans un port tranquille, accueilli par un douanier parlant français, qui nous aide à prendre nos amarres. La digue est pratiquement complètement taguée par les bateaux de passage…

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La plage de Porto Sant. Le port est dans le fond.

Un peu moins de 4 jours pour cette première traversée d’un peu plus de 600 milles. Presque 1400 milles depuis notre départ de Toulon le 30 juin.

Vendredi sera une journée de repos, sans quart et bateau à plat… Samedi, nous repartirons vers Funchal, la capitale de Madère. Suite au prochain numéro!

Benalmadena (Malaga) – Gibraltar

Samedi 13 Juillet

Départ à 0h40 pour Gibraltar, avec Brigitte, Marie Jo, William, André et Claude : moins de 60 milles pour ce qui devrait être une courte étape avant d’attaquer l’Atlantique et quitter l’Europe…

Mais aura t’on du vent ? Pour l’instant une brise de sud-ouest de 10nds nous pousse tranquillement.

4h30 : le vent tombe, et lâchement un brouillard épais lui pique la place. Et Volvo s’y recolle… Puis le vent remonte progressivement jusqu’à 15-20nds, de face : alternance de génois et trinquette, ris dans la grand-voile pour attaquer la houle courte du coin.

Nous arrivons sous le « Rocher » vers 15h30. Malheureusement, aucune des 2 marinas n’a de place pour accueillir Kousk Eol… Mais juste de l’autre côté de la frontière, pas encore sur les cartes ni sur notre guide des ports et mouillages, une nouvelle marina : le Puerte Deportivo Alcaidesa. Accueil excellent, plein de places disponibles sur catway. Le charme d’André sans doute : notre nuit sur place nous est même offerte ! Avec eau, électricité, sanitaires nickel, 30 minutes à pied de Gibraltar : à recommander chaudement!

Petite douche, et nous nous dirigeons vers Gibraltar à pied, avec passage de frontière en bonne et due forme. Pour nous retrouver dans une des rares possessions de l’ex-plus-vaste-empire-du-monde où on roule du bon côté (bon d’accord, il n’y a pas beaucoup de rues, et la plupart sont à sens unique…) ! Bière et repas dans un pub très britannique, dans un « centre ville » lui aussi assez british…

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Le Rocher