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Kousk Eol est reparti !

De Piriápolis à Puerto Deseado.

 Jeudi 6 Février, 18h30 : Kousk Eol, avec à bord André, Jacques, Nico et Claude, largue enfin les amarres du port de Piriápolis, sous le concert de klaxon de nos copains Fiky, Diego et Eric venus nous dire au-revoir. Petit moment d ‘émotion, après un mois pratiquement passé avec eux…

Igor et Lia sont déjà repartis, laissant Caïman au port : Igor, il faut bien faire rentrer des pesos dans la caisse, doit prendre le commandement d’un chalutier qui part vers le Sud. C’est la bonne saison : ses collègues sur place pêchent entre 40 et 60 tonnes par jour !

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Le carré de Caïman et le dernier apéro sur le quai du port de Piriapolis.

Direction Mar del Plata de l’autre côté de l’immense embouchure du Rio de la Plata. Et rapidement première nuit en mer depuis longtemps : les quarts se (re)prennent naturellement.

Vent très variable, en force et direction, nécessitant de régler ou réduire les voiles régulièrement.

Nous passons devant Mar del Plata au petit matin de la 2e nuit.

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Repas du soir et lever de soleil.

Puis c’est la descente vers la péninsule de Valdes, 400 milles au Sud-Ouest, haut lieu de l’observation de la faune marine.

Un banc d’une bonne centaine de dauphins nous accompagne un bout de chemin : c’est une vraie caravane familiale, avec les mères suivies de près par leur petit, qui vient jouer devant l’étrave de Kousk Eol !

Comme Nico est à bord, les cannes à pêche ne chôment pas ! Et le résultat ne se fera pas attendre : poisson au menu pendant quelques jours. Même un puffin se laisse prendre à un leurre… André arrive à lui extraire l’hameçon avant de le relâcher : il en sera quitte pour la frayeur de sa vie ! Pourtant on le sait, depuis Chaval, que les oiseaux sont des cons… Tout à l’heure, notre leurre a eu l’heur de leur plaire : tant pis, plus de leurre en surface et plus de maquereaux… Pourtant on y prenait goût !

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Ce puffin n’aura peut-être p’us faim pendant quelque temps…

Dimanche 9 Février, 11h30 : nous franchissons le 40° parallèle Sud ! Nous sommes maintenant plus au Sud que le Cap de Bonne Espérance. Et les nuits commencent à se rafraîchir.

Symbole des cieux dans cette partie du monde, la Croix du Sud nous domine et nous confirme que nous naviguons bien a tête en bas. Les Sudhémisphériens ne font décidément rien comme nous : par dessus le marché, les vents du Sud apportent le froid, les anticyclones tournent à l’envers, etc.

Ah : on me signale que ça ce serait la faute à M. Coriolis…

Les puffins et les albatros et autres pétrels ont pris possession des airs, et tournent à longueur de journée autour de Kousk Eol. Un premier manchot est même aperçu.

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Puffins, skua, etc.

Côté navigation, nous chargeons nos gribs quotidiens, qui nous aident à décider de la meilleur route pour descendre. Seulement, les gribs ne prévoient pas les vents catabatiques qui viennent de la Cordillère, les Pamperos. Vents violents et froids d’Ouest, ils lèvent vite une mer dure. Recommandation des marins du coin : naviguer au plus près de la côte pour n’avoir à se battre que contre le vent, quitte à rallonger sa route de quelques dizaines de milles.

Mardi 11 Février : toute la nuit, un gros grain très noir sous la lune s’amusera à nous faire peur avec ses impressionnants éclairs. Mais on lui fera le coup du « Attrape moi si tu peux ! » pour finalement le laisser derrière nous.

Au matin, la péninsule de Valdes est en vue. C’est sûr, nous sommes en Patagonie ! Nous irons nous mettre à l’ancre à l’entrée du golfe pour étaler un coup de vent de Sud prévu en milieu de journée : sportif ! Des rafales à plus de 40 nœuds nous secouent au mouillage. Petit avant-goût de ce qui nous attend plus bas ? Ça n’a pas l’air de déranger les petits manchots qui nagent dans les vagues…

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La péninsule de Valdes.

Mercredi 12 : les gribs sont un peu décalés vers l’Est… Résultat : un fort vent de Sud (30 nœuds, rafales supérieures à 45 nœuds) nous pousse vers le Sud-Est : pas vraiment la bonne direction ! Nous n’avancerons pas beaucoup vers Puerto Deseado aujourd’hui… C’est Sarah qui va être contente !

Par contre : bon test pour la quille, qui ne bouge pas !

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Différents styles de barreurs: cherchez l’erreur!

Vendredi 14, 13h TU : 10 milles de l’entrée de l’estuaire vers Puerto Deseado. Un vent de NW nous pousse entre 8 et 9 nœuds sur une mer relativement plate. Durant la nuit, nous avons eu l’aimable visite de céphalorhynques de Commerson, comme d’habitude impressionnés par la classe de Kousk Eol (bien évidemment due principalement à son exceptionnel équipage). Ça vous en bouche pas un coin, à vous ?

Pour confirmer cette impression, plusieurs groupes de manchots de Magellan (excusez du peu) ne veulent pas être en reste et nous souhaitent la bienvenue…

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Manchots à l’arrivée à Puerto Deseado

Midi : nous nous mettons à couple du bateau-pilote Yamana le temps de faire les formalités d’entrée et de sortie d’Argentine.

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Kousk Eol à couple du Yamana

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 Cormoran à pattes rouges et colonie de manchots dans l’estuaire…

Le Club Nautico juste à côté n’a pas l’air de crouler sous des activités débordantes : nous sommes apparemment le seul bateau dit « de plaisance » dans le coin…

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Le Club Nautique de Puerto Deseado…

Et on a récupéré Sarah!

Piriapolis, un mois après…

Eh oui, un mois passé à Piriapolis : a qui on dit « Merci » ?

Lundi 3 Février

C’est le grand jour : on repose la quille ! Et accessoirement, on libère le travel-lift…

Travail délicat : Kousk Eol est tenu par ses drisses au travel-lift pour ne pas basculer, et il faut positionner les trous dans la coque juste au dessus des boulons de quille. La quille est retenue elle aussi par deux amarres, et deux vérins sont glissés dessous pour contrôler la mise en place de cette dernière. Longue et délicate opération…

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Fikky et Horacio au travail sous le regard des experts es-quille…

Mardi 4 Février

Fiky ne viendra qu’en fin d’après-midi pour des finitions et préparer le fond pour les couches de gelcoat.

Mercredi 5 Février

Fin du travail : derniers ponçages, dernières couches de gelcoat et un petit coup d’antifouling sur tout ça…

Vers 19h, Diego apporte les plaques de renfort, en inox de 12mm d’épaisseur: elles sont installées illico. L’ensemble paraît costaud.

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 Les plaques de renfort.

Kousk Eol est finalement prêt pour la remise à l’eau !

Jeudi 6 Février

Pluie et vent toute la nuit, et ça continue avec le jour.

8h30 : dernier coup de resserrage sur tous les boulons.

15h : Kousk Eol est à l’eau !

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Kousk Eol est à nouveau à l’eau!

Cette fois ça y est : vous pouvez enfin retourner vaquer à des occupations sinon utiles mais en tout cas moins futiles que de perdre votre temps sur ce blog. Le départ est imminent et nous ne devrions pas être en mesure de donner des nouvelles avant plusieurs jours : il y a peu de ports au Sud de Mar del Plata, et il reste environ 1400 milles avant Ushuaïa . Nous devrions nous arrêter une journée à Puerto Deseado pour la sortie d’Argentine, et accessoirement y récupérer Sarah, une amie de Nicolas.

Et il faudra faire avec la météo, évidemment.

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Adios Piriapolis, sa plage, ses restaurants et Costello!

Là c’est sûr, ils se la pètent un max…

Lecteurs assidus, vous n’êtes depuis longtemps plus sans savoir que le DD et le Glaude font rien qu’à se la péter, dès qu’ils en ont l’occasion.

Cette fois, c’est l’équipage de Kousk Eol au complet qui, par pur esprit de solidarité, a décidé de faire de même.

Il faut dire que l’occasion était inespérée. Piriapolis n’est pas forcément un endroit des plus inoubliables, mais, vu la taille du port, on y fait de surprenante rencontres. Vous vous rappelez sans doute cette photo au pied de Saudade III, le bateau des auteurs de la bible des navigateurs de Patagonie et Terre de Feu ?

Ben aujourd’hui, nous avons pu passer un bon bout de temps avec son skipper, Giorgio lui-même, l’auteur du fameux guide. C’est une mine de renseignement, d’une gentillesse rare et parlant un Français à nous rendre un peu plus humble (Ouais, d’accord, là, on se la pète un peu moins!)…

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« Le » guide et « la » dédicace de Giorgio…

On vous l’accorde, Giorgio, ce n’est peut-être pas Nabilla au hit-parade du nombre de recherches sur Google, mais allez demander à Nabila comment amarrer votre bateau dans les caletas du canal de Beagle pour se protéger des williwaws. Juste pour voir. Non mais allô, quoi…

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« La » photo: Jacques, Nico, Claude, Giorgio et André.

Ça ne fait pas forcément avancer les travaux plus vite, mais ça change les idées !