Punta Arenas–Puerto Montt – 2e étape: Puerto Eden – Caleta Tortel

1er Avril: non ce n’est pas une blague… Et ce n’est pas à cause de ça que vous avez évité une mise à jour de ce blog. L’internet à Puerto Eden, ce n’est pas tout à fait ça. Remerciez le technicien chargé de son fonctionnement: c’est grâce à lui que vous avez pu vaquer à des occupations autrement plus gratifiantes ces dernières semaines, pour une fois.

Donc, après avoir passé la journée du 31 Mars à faire les boutiques de Puerto Eden le long de la rue piétonne, et les pleins de gas-oil et d’eau, voire de nos estomacs dans une sorte de pension de famille faisant office du seul restaurant de la cité (excellentes empanadas!), nous partons Mardi 1er Avril vers 9h30 sous un temps plutôt clément, avec même un peu de soleil.

Le challenge de la journée est le franchissement du Détroit des Anglais: ça fait un moment que ces derniers emmerdent les marins français, déjà avant Trafalgar et ça continue malgré l’Entente Cordiale… Sachant que le détroit en question sépare deux canaux, un au Sud par où nous sommes arrivés et un au Nord par où nous comptons bien poursuivre notre périple, ces deux canaux donnant tous les deux directement sur le Pacifique, dans quel sens allons nous prendre le courant dû à la marée? Hein?

Après une longue discussion et l’élaboration de théories toutes plus sophistiquées les unes que les autres, nous arrivons à trois avis différents, Sarah ayant sagement décidé d’aller fumer une clope dehors…

Pour lever l’incertitude, Nico appelle l’Armada sur la VHF. Ces gens sont adorables et prêts à tout pour aider le pauvre marin étranger perdu dans les méandres de leurs canaux: « Depiende. A veces en un sentido, otras veces en el otro. Tienen que ir a ver ustedes… ». C’est bien ce que nous nous disions. Putain d’Anglais!

D’ailleurs ça frise la provocation, sachant que ce détroit se trouve sur le Canal Messier, du nom de l’astronome français (j’insiste!) du début du 18e siècle donné au canal par un marin espagnol. Messier est célèbre pour ses « objets » célestes. Fin de la minute culturelle gratuite.

Finalement, nous aurons jusqu’à 4 nds dans le nez, heureusement pendant peu de temps, avec l’impression de remonter le cours d’une rivière. Qu’est-ce que je vous disais?

Journée tranquille, alternant moteur et Code D, et après 50 milles, récompense dans la Caleta Point Lay: apéro en terrasse! La température devient définitivement plus moins sévère (on passera peut être même à « clémente » un de ces quatre). Et un pêcheur vient même se mettre à couple: ce soir nous ne serons pas seuls.

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 Caleta Point Lay

Les gribs sont bons pour les 5 prochains jours: nous allons essayer d’en profiter! Déjà, nous ne sommes plus obligés de nous harnacher de nos cirés: un gros progrès.

Le prochain gros morceau sera la traversée du Golfe des Peines, à mettre dans la catégorie du Détroit de Le Maire. Le programme se fera en fonction des conditions pour le traverser, sachant qu’une fois qu’on est engagé, il faut aller jusqu’au bout: pas de mouillage au milieu…

Mais nous n’en sommes pas encore là.

Encore une journée mixte voile-moteur: au delà de 9 nds vent arrière génois tangonné, puis moteur quand le vent tombe. Et nous arrivons à Puerto Cueri Cueri (non, je ne radote pas!), mouillage très tranquille au fond d’un petit fjord.

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Puerto Cueri Cueri

Le plan pour les prochains jours:

  • escale à la Caleta Tortel, à l’embouchure du Rio Baker, un des plus puissants fleuves du Chili. Carrément la mégalopole du coin, Caleta Tortel abrite au moins 500 habitants…
  • puis retour vers l’Ouest et passage du Golfo de Penas pour rejoindre le système de canaux plus au Nord. Le Golfo de Penas est largement ouvert sur le Pacifique, et est le passage obligé entre le Sud et le Nord: terreur des marins lors des coups de vents de Sud-Ouest lorsqu’une dépression passe dans le coin, ce qui arrive très régulièrement. D’où l’importance de préparer cette traversée: une soixantaine de milles pour le golfe lui-même, puis environ la même distance pour rejoindre les canaux du Nord.

La météo nous donne une bonne fenêtre pour les quatre prochains jours: ça devrait le faire!

Jeudi 3 Avril – Pour l’instant, on arrive à la Caleta Tortel avec un temps magnifique et après une navigation des plus tranquilles: pas de vent et mer d’huile. Merci Volvo!

La Caleta Tortel c’est autre chose que Puerto Eden: au moins 500 habitants et une piste avec service de bus régulier vers l’arrière-pays. Il faut dire que c’était un port pour le transport du mouton élevé dans l’intérieur des terres, et l’exploitation du cyprès flotté sur le fleuve. L’activité a sérieusement baissé depuis… Mais toujours pas de rue entre les maisons: juste des passerelles en bois (de cyprès), comme à Puerto Eden.

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 Le village, ses artères, sa boutique, son église gothique et le mouillage 

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L’industrie du bois avant (un ciprero) et après (une scierie mobile), ainsi qu’un cyprès (de loin)

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Caleta Tortel a même un institut océanographique

Nous devons reprendre notre route le 5 Avril, après une autre journée de repos, à Caleta Tortel, et un complément de courses que nous n’avions pu faire à Puerto Eden.

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