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De Port Moresby au Détroit de Torres – La fin du Pacifique.

Samedi 20 août 2016 : comme nous vous le disions, nous quittons le Royal Papua Yacht Club vers dix heures. La première étape vers le détroit de Torres est la traversée du Golfe de Papouasie, large à cet endroit de cent quatre-vingts milles. L’alizé est toujours bien établi, entre quinze et vingt nœuds de sud-est, et la mer semble moins dure que pour la traversée depuis Nouméa. Sympa, la Mer de Corail a (un peu) laissé tomber les vents forts dont elle est coutumière, et que nous avons pu apprécier avant d’arriver à Port Moresby.

Basilisk Passage, qui marque la sortie du lagon, est franchi à onze heures quarante exactement. Un long bord au 276° nous attend maintenant.

Basilisk
Basilisk Passage dans l’autre sens…
DepartPMoresby
Ah ben on est bien barré…

La navigation pour quitter l’océan Pacifique demande un peu d’attention et de préparation : le chenal du Détroit de Torres est long (cent quatre-vingts milles), étroit et bordé de récifs. La mer est peu profonde à cet endroit : une vingtaine de mètres, et souvent moins. Et les Australiens assez chatouilleux sur le respect des procédures et de leur territoire : un mouillage d’attente pour éventuellement passer de jour peut être toléré si les raisons sont bonnes. Mais interdit de quitter son bateau. Et les gardes-côtes surveillent continuellement.

Cette fois-ci, nous ne sommes plus que trois : André, Philippe et Claude. William est rentré en France hier. Du coup, Philippe en profite pour casser le couple qu’il faisait avec André, et intègre la cabine laissée par William. Il faut suivre : la vie sociale à bord de Kousk Eol peut être assez compliquée.

Les quarts passent à trois heures et demie. Pour la première nuit, un fou réussit finalement à se poser sur le pont de Kousk Eol. Il sera rejoint un peu plus tard par un petit puffin du Pacifique. Nous n’avons pas l’air de les impressionner.

Fou
Oh le jeune fou!

Le fou part au lever du soleil, en nous laissant quelques souvenirs sur le pont. Mais le puffin doit se sentir bien et s’installe même sur une des banquettes du cockpit.

Puffin1
Puffin cherchant une place confortable…
Puffin2
Trouvé!

Kousk Eol est poussé vers Bligh Passage, l’entrée nord du chenal du Détroit de Torres, par un bon vent et une mer relativement clémente. Nous entamons la remontée du chenal le soir : la première partie se fera de nuit. Les conditions sont très bonnes : vent entre quinze et vingt nœuds au portant, et la grosse houle n’est plus qu’un souvenir. En effet, le passage de Bligh marque l’extrémité de la Grande Barrière de Corail, véritable muraille contre les vagues du large.

Lundi 22 août : cette nuit dans la première partie du détroit ne fut que du plaisir. Le chenal est bien balisé, le vent pousse dans la bonne direction, et, cerise sur le gâteau, la lune nous a éclairé à partir de vingt-trois heures. Franchir le Détroit de Torres avant l’invention du GPS devait être un exercice périlleux : si le chenal est bien marqué, il n’est pas balisé que de bonnes intentions. Même si cette première partie a l’aspect d’une vaste étendue d’eau parsemée de quelques rares îlots, la carte montre nombre de récifs à fleur d’eau, invisibles à l’œil : plusieurs épaves et quelques noms évocateurs (Canal Mauvais, Treacherous Bay) nous rappellent qu’il faut rester vigilant. Certains îlots portent une balise AIS, utilisée ici comme phare des temps modernes, qui permet de valider que notre carte est fiable !

Le matin, il fait très beau ; le vent, une vingtaine de nœuds toujours de sud-est, nous pousse sur une mer plate. Du coup, nous repassons sous génois et relâchons le troisième ris. Et Kousk Eol en profite pour glisser à huit nœuds… Boris.

Repas
Repas à l’ombre.

Même si les fonds ne font que quelques mètres par endroit, les Australiens comme les Papous nous ont fortement déconseillé de nous baigner. Apparemment, les requins et les crocodiles marins ne sont pas rares dans le coin. Et ces derniers, qui peuvent faire jusqu’à sept mètres, sont particulièrement agressifs…

IlotTorres1

À son endroit le plus étroit, le chenal fait moins de quinze mètres de fond : n’est-ce pas un peu mesquin ? Ou l’intention est elle de rabaisser la fierté des Australiens de vivre sur la plus grande île du monde ? À quinze mètres près, l’Australie n’était qu’une excroissance de la Nouvelle-Guinée, après tout.

IlotTorres2

Nos prédécesseurs navigateurs-découvreurs n’ont pas toujours fait preuve d’une imagination à la hauteur de leur intrépidité dans le baptême de leurs découvertes : île Mercredi, île Jeudi, Passage Vendredi… Ou bien probablement, la pléthore d’archipels nouveaux a fini par lasser et user la verve enthousiaste et féconde des premiers jours ?

En attendant, nous commençons à apercevoir les côtes de l’Australie à notre sud. Un hélicoptère vient même nous survoler. Bientôt nous aurons quitté l’océan Pacifique… Rappelez-vous : nous débouchions des canaux de Patagonie à l’ouest au début de 2014. Que de milles parcouru sur cet océan démesuré, du sud au nord, d’est en ouest. Et pourtant, nous ne serons restés que sur la partie sud de la plus grande étendue d’eau du globe. Que de lieux fabuleux et mythiques visités1. Que de gens chaleureux et accueillants rencontrés. Bref : que de souvenirs accumulés… Nous sommes pourtant conscients de n’avoir survolé qu’une infime partie de cette immensité.

SortieTorres
Le détroit de Torres est derrière nous…

Nous passons l’île Wednesday, puis l’île Hammond, juste au nord de l’île de Horn (une autre), à une douzaine de milles de la péninsule du Cap d’York, extrémité septentrionale de l’Australie.

Puis vers quatorze heures trente, nous laissons la petite île de Goods sur bâbord : le détroit est franchi. Nous nous faisons littéralement éjecter vers l’océan Indien, à presque treize nœuds ! Le courant est violent et nous pousse à plus de six nœuds dans la mer d’Arafura, heureusement avec le vent. Cette fois c’est fait : bye bye Pacifique !

Seulement deux cargos croisés, vent portant et soutenu, courant dans le bon sens, marquage rassurant, cartes fiables : le Détroit de Torres aura finalement été presque un parcours de santé.

Et nous n’aurons vu ni requins, ni crocodiles. Seulement une énorme tortue…

Le temps de tangonner le génois, et nous entamons maintenant la traversée de l’immense golfe de Carpentras2 Carpentaria : trois cents milles d’un bord à l’autre.

Tangon

Mardi 23 août. Sushis de thon à midi : ce matin, notre premier poisson côté Indien s’est bêtement jeté sur l’imitation de leurre3 que nous faisions négligemment traîner derrière nous. Nous recommençons aussi à voir des cibles AIS sur l’écran de l’ordinateur de navigation : ça nous change un peu du désert pacifique… Il faudra sans doute être un peu plus attentif lors des quarts.

La journée s’annonce de nouveau très belle, et nous sommes toujours vent arrière, génois tangonné. C’est de bonne augure pour le passage du golfe. Philippe nous dit qu’il y aura une éclipse de soleil sur la Réunion début septembre, mais nous n’en connaissons pas la trajectoire. Peut-être la verrons-nous, même partiellement ? Mais dans ce cas, qui fera le quart pendant l’obscurité ? C’est ainsi, la vie à bord de Kousk Eol n’est qu’une succession d’interrogations essentielles. Par exemple : doit-on mettre le spi alors que le vent est tombé et qu’il est l’heure de la sieste ?

VieABord
Ils jouent quoi, au ciné, ce soir?

Spi

Ce point étant réglé, la journée peut suivre son cours. Puis le crépuscule tenter de s’affirmer : une lune pourtant déclinante resplendit dans ce ciel vierge de toute pollution. Le vent, sans doute par corporatisme mal assumé avec la nuit, tombe lui aussi : moins de cinq nœuds, même pas de quoi bomber le spi… Qui est donc affalé au clair de lune : si ça, ce n’est pas poétique ! Ce qui l’est moins est qu’il faut se résoudre à passer à la thermopropulsion, et donc à une combustion, certes contrôlée, de ces résidus de fermentation anaérobique de débris organiques que nous avions pris soin de stocker à bord afin de progresser sur notre route, qui, comme vous l’avez sans doute enfin remarqué, est longue4. Voire très longue. Et la météo est catégorique : pas de vent pour les prochaines vingt-quatre heures. C’est quand même curieux qu’il faille attendre la sortie du Pacifique pour trouver une mer lisse. Mais c’est comme ça, non négociable.

Platitude
Mer plate et pas de vent…

Comme si la météo ne suffisait pas, voici qu’une vingtaine de dauphins à long bec nains viennent faire les pitres à l’avant du bateau. À l’heure de l’apéro : aucun savoir vivre. C’est même louche. Encore un coup de MarieJo, Cathy et Catherine pour détourner notre attention… Ça passera pour cette fois : il y a quand même bien longtemps que nous n’avions pu admirer un tel spectacle.

Dauphins1 Dauphins2 Dauphins3

Jeudi 25 août. Eh bien c’est fait, le golfe de Carpentaria est derrière nous. Et toujours pas de vent : plus de vingt-quatre heures que Volvo tient son quart sans broncher. Léger accroc à la monotonie, de grosses tortues montrent leur tête lorsqu’elles viennent respirer en surface. Nous verrons même un serpent tricot rayé, à près de cent milles des côtes…

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Un tricot rayé ici ?

Serpent

Encore une grosse journée et nous entrons dans la mer de Timor. Et, au fait : le coup du succédané d’appât a refonctionné aujourd’hui. C’est un autre petit thon de trois kilos qui va agrémenter notre ordinaire. Dans la foulée, le vent a décidé de sortir de son anémie : pas trop fort quand même, mais suffisant pour sortir le Code D et se faire déhaler autour de cinq nœuds sur une mer toujours plate. Le trou dans la couche d’ozone peut respirer. Boris again.

Vaisselle
Scène de la vie quotidienne: la vaisselle.

Sauf que quatre heures après, la brise décide de s’orienter sur notre arrière, plein est. Pas bon pour le Code D qui dévente : c’est au tour du spi de montrer ce qu’il sait faire. Nous voici repartis pour quelques heures quand l’aquilon passe au nord-est en se renforçant, donnant l’occasion d’une triple manœuvre : empannage, affalage du spi et tangonnage5 du génois, de nuit s’il vous plaît.

Coriolis peut-être ? Ça continue à tourner, et il faut empanner à nouveau. Cette fois, délaissant un peu l’orthodoxie, on laissera le tangon du même côté que la bôme : comme nous nous retrouvons grand largue, le génois claquera moins.

Ça marche, mais le vent continue à forcir : vingt-cinq nœuds établis, et des vagues qui commencent à secouer Kousk Eol. Il ne s’agirait pas que le tangon se plante dans l’eau ! Donc, sagement, on fait comme y disent dans les bonnes écoles de voile…

Mais on va sans doute être obligé de pointer en heures sup si ça continue…

Samedi 27 août. Une semaine et un millier de milles que nous avons quitté Port Moresby. Toujours entre vingt-cinq et trente nœuds de vent, avec une houle de trois à quatre mètres assez courte : les fonds ne sont encore que de quelques dizaines de mètres ici. Kousk Eol avance bien, mais le confort est minimal. Le GPS nous positionne à une centaine de milles au nord de Darwin, entre les mers d’Arafura et de Timor.

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Marin prenant soin de ses nœuds .
Noeuds
Les nœuds des marins se doivent d’être forts : ce n’est pas la taille qui compte.

En attendant, un suspens intolérable s’installe à bord : s’arrête-t-on à Darwin, ou continue-t-on vers Ashmore Reef, prochaine étape naturelle pour faire un petit break ? Philippe a des doutes quant à sa capacité à entreprendre sereinement la traversée vers Maurice. Son expérience du catamaran est quelque peu différente, doux euphémisme, de celle démarrée sur un monocoque comme Kousk Eol. Il faut dire que les conditions que nous avons depuis le départ n’ont pas été de tout repos : vent fort et mer assez dure à part trois ou quatre jours depuis le départ de Nouméa. Conditions qui ont déjà découragé William…

Le suspens sera de peu de durée : durant le repas de midi, la décision est prise, et nous nous arrêterons à Darwin. Dommage : il y a une bonne ambiance sur le bateau, et nous aurions bien continué ensemble.

Dimanche 28 août. Le cap est donc mis vers le sud, et évidemment, pour nous narguer, le vent tombe un peu et la mer s’aplatit pour traverser le golfe de Beagle. Un peu : finalement, nous terminerons cette arrivée avec vingt-cinq nœuds, sous trinquette et deux ris au près…

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L’arrivée à Darwin semble compliquée… Les autorités du port, contactées sur le canal 16, demandent qu’on appelle la douane. Pas de problème, sauf que la douane ne répond pas. Pour faciliter les choses, n’oublions pas que le dimanche dans le Commonwealth, c’est sacré : tout est fermé, sauf peut-être les canettes de bière… On essaie la marina à l’entrée du port. Gros problème : je baragouine l’anglais et ils ne parlent qu’australien. Finalement, je comprends que la douane n’écoute pas la VHF : trop fort ! Donc il faut se présenter au ponton devant la marina. Et pour faire venir la douane ? « You have to call the fishery, mate. ». Bizarre, mais pourquoi pas ? Mais eux non plus ne sont pas en veille sur le canal 16… Donc on y va.

Darwin

Le harbour master nous attend au ponton : nous n’avons pas le droit de rester ici, il faut aller à un mouillage devant la marina, et revenir demain matin pour les formalités avec la douane et les services sanitaires, formalités « facilitées » par les pêcheries… Interdit de toucher terre avant. Ah d’accord ! Ils sont curieux, ces Australiens. Mais sympas. Sauf que demain, nous apprenons que les bateaux de l’ARC6 arrivent eux aussi… Ça risque de se bousculer un peu !

En attendant, nous sommes au mouillage. La nuit est claire, et nous profitons même d’une magnifique conjonction Vénus-Jupiter-Mercure, bien visibles dans ce ciel sans pollution. Nous vous raconterons peut-être tout ça un de ces jours.

_____________________
1
– Vous ne pensez tout de même pas que je vais vous faire l’article sur tous ces endroits sublimes autant qu’emblématiques, alors que tout se trouve dans le formidable ouvrage sur la première partie de ce tour du monde : « Carrément à l’ouest » ? Non ? Et alors, vous êtes toujours là au lieu de vous précipiter pour acquérir cette œuvre majeure ?

2– Lapsus dû très probablement à une envie trop longtemps refoulée d’un bon melon bien frais.

3– Une imitation de leurre, il faut le faire, non ? Que sur Kousk Eol…

4– Oui : la phrase aussi. Nous n’avons jamais prétendu vouloir atteindre un degré d’atticisme élevé. Vous n’avez qu’à reprendre votre souffle.

5– Pas sûr que les académiciens, dans leur extrême sapience, aient inscrit ces deux mots en – age dans le dico. Peut-être un jour : ce blog est décidément en avance sur son temps. Mais vous voyez bien ce que je veux dire ?

6– Atlantic Rally for Cruisers, qui organisait des traversées en groupe vers les Antilles, et qui, devant le succès et la demande, organise aussi des rallyes autour du monde.

Port Moresby

Port Moresby


Port Moresby est la capitale de la Papouasie-Nouvelle Guinée. Vous l’avez deviné, c’est un port, même le plus grand du pays.

La Papouasie a acquis son indépendance en 1975, après une colonisation anglo-hollando-germanique1, suivie de l’invasion japonaise durant la deuxième guerre mondiale puis une administration australienne. Le pays fait partie du Commonwealth : c’est une monarchie constitutionnelle, dont le chef de l’État est la reine d’Angleterre, qui compte entre sept et huit millions de Papous entre autres. La Nouvelle-Guinée est la troisième plus grande île du monde, derrière l’Australie et le Groenland. Mais le pays est aussi constitué d’une pléthore d’îles à l’est. Les habitants sont très attachés à leurs coutumes et à leur tribu d’origine. Certaines tribus, tellement isolées, n’ont été « découvertes » que très récemment. Cet aspect tribal et coutumier complique apparemment l’installation d’une démocratie véritable : on élit un chef de clan plutôt qu’un représentant national.

Encore une fois, le temps nous est un peu compté, et l’océan Indien devant nous une très grosse étape. Le plan est donc de faire un court stop à Port Moresby, bien placé avant le détroit de Torres, pour souffler un peu et reconstituer les réserves de frais.

Port Moresby (environ cinq cent mille habitants) est réputé faire partie des dix villes les plus dangereuses du monde : ça ne donne pas trop envie d’aller flâner dans les rues le soir ! Ni d’y rester trop longtemps. La nourriture pas saine ? Les crocodiles de mer ? Les chauffards ? L’eau impropre à la consommation ? La pollution ? Les poux papous2? Allez savoir : on évitera tout ça.

Vendredi 19 août 2016– Ça y est, nous sommes à Port Moresby, dans la magnifique marina du Royal Papua Yacht Club : c’est à ça qu’on voit que les Britanniques ont été plus fort que nous en tant que colonisateurs. Là où nous nous échinions à faire construire des routes et des infrastructures dans notre ex-empire (avec des bagnards ou autres enrôlés de force, pour piller exploiter les ressources locales, nous sommes d’accord), les lointains rejetons des Angles, pas forcément obtus, y allaient carrément et s’assuraient que leur culture des clubs, avec le portrait de la Reine et l’apparat qui va avec, serait perpétuée. Donc le RPYC est un club avec un commodore et un staff dont la liste des noms ne tient pas sur le mur du hall, pourtant haut. Bien sûr, il faut être membre pour y accéder. Coup de bol, les yachts visiteurs bénéficient d’une adhésion temporaire gracieuse. Et Kousk Eol entre, probablement de justesse, dans la catégorie des yachts pour les Anglo-saxons. Nous l’avons échappé belle…

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Kousk Eol, seul à son ponton…

Trêve de digression, nous sommes donc dans la capitale de PNG3. Donc, supputez vous, il devrait être facile d’avoir de l’internet. Effectivement, le club offre impérialement trente minutes de connexion gratuites. Tout juste le temps de se bagarrer avec Google Mail pour confirmer que c’est bien moi qui essaie de lire mes emails depuis la Papouasie. Pas grave, on prendra l’option payante.
– Oh no, Sir : the system is down.
– No problem ! We will wait until tomorrow.
– Oh no, Sir, the system will be fixed long after you have leaved… Sorry… But we have very good local beer at the bar.

N’étant pas du genre à se laisser abattre par semblable vétille, nous voici donc partis à explorer le centre de Port Moresby à la recherche d’un cyber-café. Centre-ville facilement oubliable il faut bien le dire, malheureusement. La grande gentillesse des habitants n’y peut rien. Si on veut visiter la PNG, ce n’est visiblement pas à Port Moresby qu’il faut aller. Et des cybercafés, alors ? Il paraît qu’il y en a eu. Il paraît… Mais il n’y en a plus. En tout cas pas en ce moment. Donc pas de mise à jour du blog ni d ’emails avant un moment. En attendant, comme on passe devant une galerie marchande, on en profite pour faire quelques courses avant de repartir demain matin.

Dernière soirée à Port Moresby au restaurant du Yacht Club… La viande y est excellente. Mais bien que nous soyons dans le plus luxueux des yachts clubs de NPG, le préposé est surpris que nous lui demandions un bulletin météo. C’est vrai que les bateaux amarrés aux pontons, surtout à moteur, ne semblent pas avoir pour vocation première de beaucoup naviguer. La fonction principale du club semble être tout d’abord de servir de lieu de rencontre pour expatriés.

Nous n’aurons pas été agressés durant ce séjour extrêmement court, ni ne nous serons sentis en danger, mais le métier de garde est largement représenté ici : une bonne dizaine dans la marina, plusieurs devant la plupart des bâtiments, supermarchés, bureaux, banques, etc. Au contraire, nous avons été agréablement surpris par la prévenance des Papous, toujours prêts à donner un coup de main, à discuter.

Samedi 20 août, 10h : après un petit café et la visite de la douane pour le bon de sortie, nous quittons le ponton du RPYC vers le Détroit de Torres, avec d’abord la traversée du golfe de Papouasie sur cent quatre-vingts milles.

Un peu de patience : on vous racontera la suite si on retrouve une connexion…

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1
– Les Allemands perdent leur territoire (archipel de Bismarck) lors de la première guerre mondiale. Et les Hollandais rétrocèdent la partie occidentale de l’île de Nouvelle-Guinée à l’Indonésie.

2– Le bougre : il a osé !

3– Trop ringard de dire Papua-New Guinea : ici, tout le monde préfère PNG. Donc.