Traversée Galapagos-Marquises: 3e semaine (10-11 Mai 2015)

Semaine, semaine… De deux jours probablement, si nous continuons à ce train.

Dimanche 10 mai. Encore une nuit assez tranquille, vent arrière génois tangoné. Un peu roulante, certes, la houle ne facilite pas l’endormissement entre les quarts!
Au petit matin, Hiva Oa n’est plus qu’à 220 milles.

Et toujours ni voile à l’horizon, ni cible AIS sur notre traceur…

Lundi 11 mai. Belle nuit de nouveau, avec un vent d’Est mollissant un peu (12-15 nœuds tout de même).
Au petit-déj, ça se tire la bourre entre André et Henry: « Alors, on se le met, ce spi? Qu’on montre aux Marquisiens qu’on n’est pas des tafioles! ».
8h: le spi est mis et nous déhale entre 7 et 8 nœuds vers Hiva Oa, à une quarantaine de milles.

Et toujours ni voile à l’horizon, ni cible AIS sur notre traceur…

9h30: Hiva Oa, à une vingtaine de milles, est aperçue, sous les nuages! Encore trente milles avant le mouillage dans la Baie des Traîtres: ça ne s’invente pas! L’histoire doit être chargée dans le coin…

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Hiva Oa au loin…

En attendant, les haut-parleurs du cockpit jouent l’intégrale de Jacques Brel. Et le GSM recommence à donner signe de vie: il semble qu’on arrive vers la civilisation!
Même la VHF s ‘en mêle: appel sur le 16 du sémaphore d’Hiva Oa, qui ont vu notre émission AIS, pour nous souhaiter la bienvenue! Ça c’est sympa! On ira leur rendre visite.

14h30: nous mouillons dans la petite baie Tahauku, port principal de l’île, où nous retrouvons une petite dizaine de voiliers de tous pays.

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Le mouillage à Hiva Oa

Et en guise de conclusion…

Nous aurons décidément fait une belle traversée: rapide, pas toujours très confortable, mais dans de bonnes conditions en général. 16 jours pour 3000 milles, à presque 8 nœuds de moyenne, Kousk Eol s’est bien comporté!

Parmi les faits marquants de cette traversée:

– Une recherche culinaire incessante, en équipe, de mets emplissant, en plus de nos estomacs, les objectifs d’équilibre diététiques (Henry y veillait!) et de surprises gastronomiques. C’est ainsi que nous avons pu déguster une paella de spaghettis/petits pois/moules de Patagonie, un riz cantonais vite orienté vers une tortilla hispanisante par souci de ne pas perdre des pommes de terre, des haricots verts accompagnés de leurs bananes plantain, des purées d’avocats/tomates/oignons/piments, etc. On ne manquera pas de souligner aussi la coutume, fort appréciée, qui s’installa au fil des jours de consommer une salade de fruits sur le coup des 15h (plutôt qu’un dessert au déjeuner de milieu de journée).

– Une absence remarquée de voiles ou autres cibles AIS… Les différents voiliers partis des Galapagos ont certainement pris une autre route: on leur demandera lorsque nous les rencontrerons dans un mouillage.

– Très peu de mammifères marins: juste de rares fois un groupe de dauphins. Aussi deux baleines à 200 m, fugitivement. Et bien sûr les trois mammifères halophiles du bord…Par contre, des centaines et des centaines de poissons-volants.

– Des alizés bien présents. Entre 15 et 20 nœuds de vent pratiquement tout le temps, parfois un peu au-dessus, s’orientant progressivement de Sud-Est à Est au fil des jours, avec quelques grains peu violents. Ce qui nous a permis une route quasi-directe. Seul bémol: le vent arrière, génois tangoné, même s’il tient bien sur ce bateau, est générateur de roulis, pas toujours du dernier confort. Putain de houle!

– Des échanges riches et sans fin entre André et Henry sur leurs expériences respectives, sur les différents bateaux sur lesquels ils ont navigué, sur leurs régates, leurs traversées, leurs trucs de réglage de voile, de tactiques, etc.

– Des moyennes soutenues. 200 milles/24h sur plusieurs jours de suite, nous ne pensions pas cela possible. Et sans faire forcer Kousk Eol… Le pilote n’a jamais fait défaut, mais consommait plus que ce à quoi nous étions habitués, imposant de barrer durant la journée pour recharger les batteries.

_ La vitesse sans doute: quelques prises avec la canne à pêche, dont une dorade remontée à bord. Sinon, plusieurs leurres perdus… A ce train, seuls les gros devaient pouvoir mordre! Point positif (pour les Finlandais): le nombre de pertes de Rapalas a dû obliger à augmenter les cadences de production!

– Et, de façon un peu plus anecdotique, nous aurons fait 16 jours de bâbord amure contre seulement une heure de tribord amure sur ces 3000 milles… Nous avons testé le concept de « Dahu de la mer »…

4 réflexions sur « Traversée Galapagos-Marquises: 3e semaine (10-11 Mai 2015) »

  1. Dans un article précédent lesdites baleines étaient à 400m. Merci de respecter une certaine cohérence dans vos affabulations, quand bien même vous écririez tout cela depuis la Rade de Toulon.

    1. On afblu… affalu… affabule comme on veut! Et les baleines font ce qu’elles veulent.
      Et c’est vrai que la rade de Toulon est grande…
      Ptikhon!

  2. Merci les gars de la marine, vous m’avez rendu un homme heureux de son voyage, plein d’images et de récits que j’écoute avec amour et envie .

    Bon vent pour la suite et Pomerol sans modération

    Amities terriennes varoises
    Lilou

    1. Ah Doudou, dis donc!
      Pour les images: on s’en met tous les jours un peu plus dans les mirettes!
      Pour le pomerol: malheureusement, la cave de Kousk Eol a des limites, et les ponctions récentes ont laissé des traces!
      Bises à tous les deux,
      Claude & André

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