Formentera – Malaga

Un peu plus de 300 milles de Fomentera jusqu’à Malaga où il faut qu’on arrive avant le 12 pour embarquer les amis de MarieJo et André.

Lundi 8 Juillet : départ mollasson vers 19h, avec le Code D. Le vent tombe rapidement, et nous ne ferons que 40 milles dans la nuit.

Mardi 9 Juillet : le vent passe au SE 8 à 9 nds puis 4 à 5 nds… Finalement vers 22h, plus de vent. Comme il faut avancer, ce sera à coup de risées Volvo…

Mercredi 10 Juillet : premier grain en milieu de nuit. Puis le vent retombe. Re-moteur. Mer d’huile durant la journée. Nous en profitons pour étalonner notre pilote automatique : nous n’avons eu ni le temps ni les conditions pour le faire avant le départ…

Vers 14h, nous passons près d’un groupe de globicéphales, puis d’une meute de dauphins chassant. Le frein de la ligne de pêche se fait entendre : malheureusement, la ligne casse et nous ne pourrons que rêver du monstre qui aurait dû garnir nos écuelles ce soir !

Jeudi 11 Juillet : ben le vent n’est toujours pas là, les copains… C’est Volvo qui fait tout le boulot : plus de 30 heures de moteur quasiment d’affilées… Vive la voile !

Nous arrivons finalement à Malaga en début de soirée… pour se faire dire qu’on peut rester si on veut, éventuellement, sur une place pourrie mais que de toute façon ça nous coûtera cher et que si on était nous, eh ben on irait plutôt à la marina de Benalmadena, environ 8 milles plus à l’ouest, que c’est vâchement mieux et super-vâchement moins cher… C’est donc reparti pour un peu plus d’une heure et sur le coup des 21h nous arrivons dans ladite marina : super accueil, tarifs décents, bonne place… On dirait que tous les touristes d’Espagne se sont donnés rendez-vous ici : marina à la Port Grimaud qui aurait été revisitée par Gaudi, en gros.

Vendredi 12 Juillet : journée consacrée aux courses, au nettoyage du bateau, au plein de gasoil… Nous récupérons les amis d’André et MarieJo vers 16h.

Dans la nuit, nous repartirons vers Gibraltar, puis Madère : suite au prochain numéro !

Article de culture générale – Couilles des Glénans

Note pour le lecteur (ou la lectrice , pas d’ostracisme sur ce blog!) : en plus de partager l’histoire de Kousk Eol durant ce voyage, DD et le Glaude, conscients du désert culturo-maritime dont pourrait souffrir ledit lecteur, possiblement moins au courant du fait marin, DD et le Glaude , donc, dans un élan de générosité culturelle, ont décidé de proposer, lorsque l’occasion se présentera, une rubrique informative autant qu’éducative afin de partager leur insondable connaissance et contribuer ainsi à l’élévation intellectuelle générale.

Le DD et le Glaude sont comme ça: même pas peur de s’attaquer à une tâche insurmontable…

Le sujet de cette première rubrique sera : «Les couilles des Glénans».

Il existe plusieurs manières de lover une écoute sur un voilier. Il en existe une qui permet à la fois de lover son bout (pas de jeu de mot!) sans qu’il encombre le pont, tout en le rendant facilement accessible et utilisable: les couilles des Glénans.

La photo ci-dessous illustre deux exemples de couilles des Glénans .

Couilles des Glénans
Couilles des Glénans

L’incongruité du nom sautera aux yeux du moins averti des navigateurs néophytes, voire béotiens : en effet, à moins d’avoir avalé un nombre respectable de ti-punch, comment associer, même de loin, ces écoutes soigneusement lovées à des attributs sexuels, de Glénans par dessus le marché ?

On notera, non sans intérêt, que la taille des couilles des Glénans peut varier en fonction du membre (un peu d’attention, s’il vous plaît!) de l’équipage les réalisant : nous laisserons au lecteur (la lectrice, forcément de bonne famille, étant supposée se voiler les yeux ici) le soin d’attribuer les couilles des Glénans de la photo ci-dessus à André ou Claude, tout en lui demandant les raisons de son choix.

Le puriste un peu au fait de la chose marine ne manquera sans doute pas de faire remarquer que les couilles des Glénans sont parfois nommées: couilles de loup. Ne voulant pas nous mettre mal avec les loups (de mer), nous en resterons avec notre appellation.

Traversée vers les Baleares

Toulon, dimanche 30 juin, 13h30 : nous serons 4 pour ce départ: Marie-Jo, André, Pierre Barale et Claude. Le départ s’engage bien: moteur jusqu’à la petite passe de la rade, puis le vent nous envoie plutôt en direction de la Corse, au près… Finalement, un petit air nous permet de reprendre la bonne direction vers les Baléares: rien du coup de chien sur le Golfe du Lion de la semaine précédente… SSE, entre 5 et 10nds. Et même un brouillard épais et humide. Le Code D, la voile mâjik, nous permet de nous déhaler à une vitesse plus raisonnable .Minute lyrique:

Sur le Golfe, terrible Golfe,
Le Lion s’endort cette fois.
Pas de vagues ni tramontane,
Le Lion s’endort cette fois…
Oui mon vieux, oh oui mon vieux !

 Après une traversée sans histoires et nos premiers quarts de nuit (bon d’accord, on a bien vu des dauphins venir jouer à l’étrave du bateau), nous arrivons dans le port de Mahon, très beau port naturel, inspirateur de la mayonnaise*, sur l’île de Minorca le 2 Juillet à 19h.

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Le lendemain Mercredi 3 Juillet, ballade dans la vieille ville et quelques réparations: la VHF ne fonctionnait plus, l’Iridium ne se rechargeait pas… André aurait mieux fait de recruter un vrai électronicien! Finalement, les derniers branchements faits dans la hâte du départ sont repris et tout rentre dans l’ordre.

14h: Départ vers Palma où Pierre doit prendre l’avion pour rentrer en France. Le vent nous lâche assez rapidement, au point, horreur! de devoir mettre le moteur pour ne pas rater l’avion.

 Jeudi 4 Juillet, 12h: arrivée dans le port de Palma après une nuit tranquille. Ponton près de la cathédrale. Tapas et ballade dans la vieille ville, qui a beaucoup de charme.

 Vendredi 5: Pierre nous quitte à 6h30 pour l’aéroport. Courses au Corte Ingles, repas rapide sur le bateau et départ vers 14h45 pour Fromentera. Une petite brise nous oblige à tirer des bords. Cool. 18h, soudain: BANG! La drisse du génois pendouille lamentablement… André monte en tête de mat : c’est le mousqueton rapide qui s’est ouvert. Le temps de le sécuriser et de rehisser, le tout en moins de 30 minutes, et nous voilà repartis. Évidemment, le vent en a profité pour se faire la malle : on a bien fait de se dépêcher pour le génois !

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20h : le vent se décide à revenir, au NNW autour de 20nds. Kousk Eol file enfin, autour de 8nds, avec des pointes à 9nds, jusqu’à Formentera. Passage du Freu Grande vers 3h30 du matin, puis mouillage dans le Puerto del Espalmador vers 4h30. Pour s’apercevoir le lendemain matin qu’il fallait prendre un corps mort…

 Samedi 6 : nous bougeons donc et allons mouiller vers Freu Poco. Très beau mouillage : eau limpide , belle plage. Mais belles méduses aussi… Et la proximité d’Ibiza, sans doute, n’amène pas que des marins ayant le sens du savoir vivre au mouillage !

 Dimanche 7 : ça y est, la première semaine est derrière nous… Journée de bulle, ballade sur la plage, tentative de bain en slalomant entre les méduses pour certains.

Plan du soir : on se fera le petit resto sur la playa !

21h : tout propre, moteur installé sur l’annexe, on file vers le resto… pour le trouver fermé ! Retour au bateau, où MarieJo nous concocte une poule au pot Royco : un vrai délice !

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 Lundi 8 : le temps de se rattraper avec le resto, ouvert pour le déjeuner, de prendre un dernier bain, de préparer le bateau, et nous sommes prêts pour le départ vers Malaga sur le coup des 15h. Nous, oui. Mais pas le vent… Nous attendrons jusque vers 19h qu’il daigne se secouer un peu pour nous permettre pousser les 10 tonnes de Kousk Eol. Bye bye les Baléares !

 Note * : après la minute lyrique, la minute culturelle. En 1756, Richelieu décide, y a pas de raison, de virer les Anglais de Mahon . Pour fêter la victoire, son chef lui prépare une sauce de son invention, inspirée de l’aïoli local, la mahonesa, qui est devenue la mayonnaise. Imaginez un peu, si les Français n’avaient pas gagné : on aurait tous aujourd’hui l’haleine chargée à l’ail… C’est d’ailleurs depuis ce temps que les Français sont devenus les conquérants incontestés de la galanterie, laissant aux Anglais les conquêtes plus terriennes.